Meilleure que – IV – ben non!

Nous avons entendu un message très juste ce matin à La Chapelle, je me dois de le noter ici tant il a résonné en moi.

C’est un pasteur invité de l’Alabama qui était là, venu d’une église amie de La Chapelle. Il a commencé par nous dire que, récemment, il s’est senti frustré et lésé car ce que disaient ou pensaient certaines personnes de lui était faux. Il avait l’impression d’une injustice, et aurait aimé s’expliquer.

Puis, il a cité Jean 3:26-29 (ou Jean, chapitre 3, versets 26 à 29), en nous en donnant le contexte. À ce moment-là, Jean Baptiste est un prêcheur populaire; il baptise même Jésus. Mais l’arrivée de Jésus change la donne : plusieurs disciples de Jean Baptiste le quittent pour suivre Jésus, ce qui frustre certains adeptes de Jean Baptiste.

Voici le passage qui raconte cet événement :

26 Ils vinrent trouver Jean, et lui dirent: Rabbi, celui qui était avec toi au delà du Jourdain, et à qui tu as rendu témoignage, voici, il baptise, et tous vont à lui. 27 Jean répondit : Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel. 28 Vous-mêmes m’êtes témoins que j’ai dit : Je ne suis pas le Christ, mais j’ai été envoyé devant lui.

29 Celui à qui appartient l’épouse, c’est l’époux; mais l’ami de l’époux, qui se tient là et qui l’entend, éprouve une grande joie à cause de la voix de l’époux : aussi cette joie, qui est la mienne, est parfaite.

30 Il faut qu’il croisse, et que je diminue.

En somme, a expliqué le pasteur, l’homme d’honneur ne doit pas prendre la place du marié — d’ailleurs, ça ne s’est jamais vu. Un homme d’honneur peut faire bien des blagues à son meilleur ami qui se marie, mais jamais il ne le mets de côté pour dire : c’est MA journée, pousse-toi. Or, c’est souvent ce qu’on fait, nous…

On tend à se trouver « meilleur que » les autres, à vouloir être reconnu, à occuper le centre… On se dit : j’ai travaillé fort pour être où je suis, je mérite de la reconnaissance! Mais Jean Baptiste nous dit : ce n’est pas notre rôle. Notre rôle est celui de l’homme d’honneur, c’est-à-dire de célébrer le marié, c’est-à-dire Jésus. En se mettant de l’avant, on oublie l’essentiel.

L’essentiel, c’est que tout ce que j’ai ne vient pas de moi. Mes yeux, mon cerveau, l’air autour de moi, le sol sur lequel je marche, les mots que j’utilise, les livres que j’ai lus… Rien de cela ne vient de moi même si j’en suis profondément nourrie. Je me sens bien intelligente, mais sans yeux, sans air et sans sol, je serais bien peu de choses.

Donc, quand je lève intérieurement les yeux en entendant parler ma mère, quand je suis convaincue qu’elle n’a rien à m’apprendre, que je lui suis supérieure, que j’ai raison, qu’elle est conne… il est temps que je respire, que je prenne un pas de recul et que je me rappelle qui est véritablement au-dessus de nous : Jésus. Ou tout au moins, les forces historiques et physiques qui ont créé les cieux, les océans, le sol, les rétines et les livres.

Meilleure que? Non. Les vrais grands sont toujours les plus humbles. Vraiment humbles, c’est-à-dire qu’ils ne tirent pas de fierté de leur humilité. Un message certainement à me rappeler.

On continue II

WordPress m’a envoyé des statistiques sur la fréquentation de mon blogue, et j’ai vu que mon article de 2017 « On continue! » avait été consulté deux fois dans le dernier mois. Du coup, je suis allée le relire, moi aussi, et franchement, c’est encourageant 🙂

À l’époque, je venais juste de terminer de répondre au questionnaire de Proust (un exercice qui m’avait aidé à plonger en moi et que j’avais bien aimé) et je me demandais quoi faire. Je citais trois envies que j’ai toutes actualisées depuis : me livrer à l’exercice d’écriture suggéré par James Pennebaker, répondre aux 210 questions de la revue Flow et aller voir du côté de mon enfant intérieur. Même si ce n’est pas renversant, c’est quand même cool. Et ça, ça m’a encouragée à laisser quelques mots sur mon blogue aujourd’hui, ce que je n’ai pas fait depuis plusieurs mois. Parce que, tsé, on continue.

Les travaux dans mon condo ont ENFIN commencé et devraient se terminer d’ici 3 à 4 semaines. J’ai perdu tous mes murs, en plus de mon plafond, et les ouvriers ont refait toute la structure en bois. Dimanche, ils posent le gypse.

En attendant, j’habite chez ma mère. Depuis presque un mois, en fait. J’ai amené mes fringues d’hiver, ma table de travail, mes livres, ma bouffe végé, ma chatte… Et personne n’est encore blessé ni mort, donc ça va 😉 En fait, ça va de mieux en mieux. Ceux et celles qui ont lu quelques articles de mon blogue savent comment la relation avec ma mère est compliquée… Je l’aime mais elle me tape souvent sur les nerfs!

Mais, jeudi, j’ai renoué avec La Chapelle après une absence de plusieurs mois, et ça m’a… je ne sais pas, humanisée? En tout cas, depuis deux jours, ça va mieux avec ma maman. J’ai recommencé à prier et je demande à Dieu de me donner plus d’humilité… Depuis longtemps, je demande à Dieu de me donner de la patience avec elle, mais je pense que l’humilité est plus proche de mon besoin.

J’ai tendance à mépriser ma mère, parce qu’elle bien ancrée dans ses habitudes, n’aime pas la nouveauté, a peur de choses inoffensives, préfère la radio commerciale à la radio publique, ne peut pas envisager vivre sans voiture, se contredit… En listant tous ces prétendus « défauts » ici, on dirait que je vois mieux à quel point mon mépris est absurde. Je pardonnerais ces mêmes « défauts » beaucoup facilement à d’autres, ou je cacherais un peu mieux mon mépris pour préserver ma relation.

Et non seulement mon attitude supérieure et impatiente est blessante pour ma mère, mais elle m’empêche aussi de profiter de ses qualités : son sens de l’humour, sa souplesse, sa générosité, son caractère affectueux, ses idées parfois brillantes…

C’est aller au 5@7 de La Chapelle, jeudi, qui m’a ramenée sur Terre. Ces petits groupes de discussion et de prière sont des groupes de soutien chrétiens. On y parle des vraies affaires, de ce qui nous dérange vraiment, de ce qui nous a éloigné ou rapproché de Dieu… Pour ma part, ça fait des mois que je ne suis pas allée à La Chapelle (et les 5@7 étaient arrêtés depuis je ne sais plus quand parce que nos hôtes étaient malades…). J’ai pris une bonne pause parce que, dans un groupe de discussion en ligne créé par un ou une membre de l’église, j’ai lu des commentaires homophobes 😦 Des niaiseries, genre : c’est écrit dans la Bible que c’est interdit, que c’est un péché…

La gang de mon 5@7 m’a consolée… L., en particulier, m’a dit qu’elle était désolée que j’ai eu à subir ça, ce qui m’a fait du bien. Et J. a trouvé le passage dans Matthieu où il est dit qu’il ne faut pas juger, en rappelant qu’on trouve toutes sortes de choses dans la Bible et que l’interpréter littéralement n’est pas utile ni éclairant. Ah oui, L. a dit aussi que La Chapelle est l’église de tout le monde, dans le sens où j’y ai ma place, mais moi j’ai compris : les homophobes aussi. Et c’est vrai. Bref, le 5@7 m’a acceptée telle que je suis et m’a consolée. Et O. était tellement inspirante avec sa relation avec Dieu simple et si profonde… Demain dimanche, je vais à la réunion de 9h30. Parce qu’il faut continuer… Sinon… quoi?

Les yeux de Peter Gabriel et de Phil Collins

Les yeux des membres de Genesis s’apaisent avec les années, comme ceux de tout le monde, s’ils sont chanceux!

Wow. Phil Collins semble vraiment confiant et Peter Gabriel est déjà tellement ailleurs. Wow.

Parler avec mon enfant intérieur

Je vous vois déjà vous crisper, grincre des dents ou lever les yeux au ciel. L’enfant intérieur! Ce concept des années 1970 complètement discrédité, proche du tout aussi ésotérique « Écoute ton corps »!

Eh bien non, justement. La petite Anick, que j’ai découverte au centre de médiation, n’est rien de moins que mes apprentissages et traumatismes d’enfant. Pendre acte et valider ses émotions et ses besoins m’aide énormément. Ce sont des choses qui existent, mais qui demeurent généralement cachées, car douloureuses. Leur tendre l’oreille, les reconnaître, aide la « grande Anick » a mieux comprendre sa tristesse, son apathie, sa colère…

Un exemple parmi cent. Aujourd’hui, au cours d’une réunion, ma supérieure directe a affirmé sans détour et un peu brusquement qu’une idée que je venais de proposer était mauvaise. Je me suis sentie insultée, sans valeur, pas respectée… Je sais que c’est débile, mais mes sentiments étaient là et, après la réunion, je faisais la baboune (la moue) et toute envie de travailler avait disparu. J’ai d’abord pensé aller marcher un peu au soleil pour retrouver mes esprits, puis je suis plutôt allé à la toilette pour parler un peu avec la petite Anick.

Les larmes me sont rapidement monté aux yeux, ce qui est toujours un bon signe selon moi puisque ça veut dire que je touche à quelque chose d’important, de précieux. Puis après une minute ou deux, je l’ai entendue me dire qu’elle était triste que son idée n’ait pas été entendue. Les larmes ont aussitôt cessé (vrai vrai!) et mon cœur s’est allégé. J’ai expliqué à la petite Anick que notre supérieure changerait peut-être d’avis et que le fait que notre idée soit retenue ou non ne mettait (vraiment) pas en péril la mission de l’entreprise qui m’emploie. Je suis sortie de la toilette plus calme et, bien que je sois restée un peu anxieuse toute la journée, j’ai réussi à accomplir mes tâches, à parler avec mes collègues et même à confier ma tristesse au PDG — qui a d’ailleurs été très humain, m’a dit « pauvre toi! » et confirmé que je devais pas le prendre personnel (bon, je le savais mais ça m’a fait le plus grand de l’entendre).

+ + +

Je rencontre deux difficultés principales lorsque je parle avec la petite Anick. D’abord, alors que j’ai plutôt envie de la secouer ou de la sermonner, comme on le ferait avec un enfant un peu difficile, je dois au contraire l’écouter et la réconforter. Ensuite, je dois me rappeler que c’est moi, l’adulte : ce n’est pas à la petite Anick de m’accuser ou de chigner, mais à moi de l’entendre et de lui expliquer ce qu’il en est, avec calme et affection.

C’est facile de me laisser emporter par les sentiment de mon enfant intérieure. Ces dernières semaines, j’ai souvent été très triste et sans énergie, incapable de poser des gestes pour aller mieux même si je savais quels gestes poser. Ma nouvelle psy, A.M., m’explique que je me laisse traverser par la joie de vivre de mon enfant intérieure mais que je refuse de ressentir sa tristesse — ce qui engendre de l’angoisse et, franchement, beaucoup de confusion. Parler avec cette petite moi d’antan est peut-être ésotérique, mais diantre que ça fait du bien 🙂 (Et les personnes embauchées par l’organisation qui m’emploie à qui j’en ai parlé ont toutes réagi positivement à date ❤ ).

[Source de l’image : https://thrivedowntown.com/rescuing-your-inner-child/%5D

Être meilleure que – III

J’ai passé un peu plus qu’une semaine avec mon père, qui était installé chez-moi pour faire des travaux. Il est parti mercredi matin (j’ai envie de dire : enfin!), alors que nous étions tous deux un peu à bout et fâchés. Le sentiment d’être meilleur que l’autre, et surtout le grand besoin que nous partageons d’être reconnus, y ont certainement joué un rôle…

Je suis la fille de mon père : je fais preuve de la même brusquerie, de la même curiosité et de la même serviabilité, je me fâche vite mais je me « défâche » vite aussi. Bref, quand je travaille avec mon père, on passe du bon temps mais on doit faire des efforts tous les deux 😉

Ce lundi, mon père a décidé de redresser le bout de plafond que nous avions abîmé en retirant une colonne non-porteuse. Il m’a raconté sur un ton impatient qu’il avait construit un plafond courbé qu’un ami (oui oui) avait ensuite démoli puis reconstruit, disant qu’un plafond doit être droit. C’est ce vieux compte à régler (je crois) qui a amené mon père à vouloir redresser mon plafond plutôt que l’urgence ou même la nécessité de la tâche… Certes, un plafond doit être droit, mais mon père et moi n’effectuons que des travaux de surface; le gros de l’ouvrage sera confié à un entrepreneur professionnel.

Mon père s’est donc mis à l’ouvrage, sans vraiment me consulter, avec force juron et bien de la mauvaise humeur… Charmant. J’ai répondu en boudant un peu, c’est-à-dire en lisant ostensiblement tout en l’assistant lorsqu’il me le demandait. Charmant aussi…

Par chance, mon rendez-vous avec la psy tombe justement le lundi. J’ai donc pu ventiler sur le fait que mon père réparait mon plafond en bougonnant et réaliser que ce qui me gênait surtout dans toute cette situation était de ne pas bien en comprendre les tenants et aboutissants. Je le savais, mais je n’avais pas pris la peine de le dire clairement, genre : « Papa, j’aimerais que tu me m’expliques ce que tu vas faire, pour que je comprenne bien ce qui va se passer. » Le fait qu’il me l’explique ne m’aurait pas seulement renseignée et rassurée, mais l’aurait peut-être aidé lui-même à mieux planifier sa réparation et, donc, à moins bougonner.

Tout ça pour dire que mon père a fini par atteindre son but et que, malgré cela, la journée s’est mal terminée : j’étais de mauvaise humeur et je n’avais plus de patience pour poursuivre les travaux. En soirée, j’ai fini par lui dire — gentiment — que je souhaitais qu’il retourne chez-lui. Je lui ai bien expliqué que c’est moi qui, habituée à vivre seule, commençait à avoir du mal avec sa présence… Mon père a bien accueilli la nouvelle, mais son départ, le surlendemain matin, a été une véritable catastrophe. TOUT était sujet à critique et à une obstination stérile et moi, comme une conne, j’embarquais dans son jeu en lui répondant avec un ton impatient ou méprisant… Oui, charmant…

Bon, on s’est quand même donné un câlin sincère avant de se quitter et on est parlé (gentiment) au téléphone depuis, donc tout n’est pas perdu, mais disons que j’aimerais éviter que ce genre de situation se reproduise.

De mon coté, je me rends compte que, le matin de son départ, j’ai pris certains de ses commentaires blessants de manière personnelle alors que j’aurais pu — et dû! — agir en adulte et les laisser couler. Mais la volonté d’avoir raison — ou d’être meilleure — l’a emporté. Comme quand je jugeais sa réparation du plafond inutile et, qui plus est, mal effectuée… De son côté, je pense qu’il tenait à ce que ses compétences soient reconnues… On aurait dit qu’il voulait me prouver que, même si je le mettais à la porte, cela ne voulait pas dire qu’il ne connaissait rien.

Notre mauvaise humeur mutuelle s’est calmée quand j’ai souligné, après une courte chicane au sujet du code de la route, que je ne voulais pas poursuivre cette discussion parce que nous n’avions pas les faits en main. Ç’a calmé mon père d’un coup.

Agir en adulte (par exemple, rester calme même quand l’autre personne perd ses moyens), nommer mes besoins et ne pas prendre personnellement les critiques sur des choses banales… Des leçons de vie à apprendre, encore à 52 ans!

Ah oui, j’ai encore des choses à dire sur le stress et l’inertie qu’engendre la croyance d’être meilleure que… Une autre fois!

Dieu, la vie et la déprime

Je me sens couci-couça depuis quelques temps, ni trop bien, ni trop mal. Plus précisément, j’alterne entre des moments de pure joie, où mon discours intérieur habituellement incessant, cesse, et des moments de forte détresse, où le moindre geste devient impossible, où je n’ai le goût de rien et où je ne ressens rien sauf un découragement vaguement triste…

Alors, en ce dimanche matin, je me suis dit que ça me ferait du bien d’aller à une réunion de La Chapelle et, de fait, cela m’a bien secoué les puces et donné de l’énergie — assez, tout au moins, pour revenir de la réunion à pied, faire quelques courses, écrire ce texte et (si Dieu le veut 😉 ) faire une monstrueuse vaisselle.

Le message de Glen de ce matin portait justement sur les raisons de croire en Dieu et de lui donner notre vie. Comme souvent, j’ai été extrêmement émue lors de la réunion, même si je n’étais pas d’accord avec tout. L’idée que nous sommes pardonnés de tout et que nous devons nous en remettre à une force plus grande que nous me touche et me parle beaucoup.

Le message de ce matin m’a remis en tête tous les mystères de la nature et de l’univers que nous ne contrôlons pas et comprenons à peine : les subtilités de la fertilisation (des milliers de spermatozoïdes qui « attaquent » un ovule, un seul qui arrive à y entrer), la complexité biochimique et biologique des cellules, le mystère de la différenciation des cellules souches, l’incroyable complexité de l’œil, de la vision ou des osselets dans nos oreilles… Sans compter tous les mystères du cosmos, comme la présence de la matière noire, l’expansion de l’univers ou le rôle des trous noirs. On en comprend si peu alors qu’on pense en savoir assez pour dire aux autres comment agir. Quelle arrogance, quand on y pense! Sans oublier le peu de contrôle que nous avons sur notre propre vie : notre sexe, notre génétique, les capacités parentales et la richesse des gens qui nous ont élevés, etc. En fait, on ne contrôle rien du tout.

Quand les pasteurs de La Chapelle nous invitent à nous en remettre à Dieu, à accepter que Dieu a tout créé, je traduis « Dieu » comme : une force invincible, qui soutiendra toujours la vie. Malgré l’omniprésence du béton, malgré les guerres, malgré l’Holocauste, la vie gagne toujours. Si les changements climatiques rendent la Terre inhabitable, ce n’est pas la vie qui va s’éteindre, mais le genre humain et plusieurs autres espèces animales. Mais des micro-organismes et d’autres bestioles vont demeurer, et la vie reprendra peu à peu son cours une fois les gaz à effet de serre redescendus à des concentrations viables.

Je pense que ma vision de Dieu comme force vivante tient la route parce que Jésus nous invite à nous aimer les uns les autres, alors que la vie a elle aussi tout à gagner de cet amour. La vie est plus susceptible de durer lorsque nous collaborons et que nous prenons soin les uns avec les autres et que nous nous laissons aller à une véritable compassion.

Notre absence complète de contrôle ne signifie pas que nous devons nous abstenir d’agir, au contraire. Simplement, on agit en acceptant que nous n’avons pas de contrôle sur les conséquences de nos actions. Si j’invite une amie à souper, elle peut accepter ou refuser; si je dénonce le commentaire raciste d’un oncle, il peut s’amender ou non. Pareillement, si quelqu’un m’invite à changer mon comportement, je peux accepter ou non, selon mes croyances et mes valeurs du moment.

Ah *soupir*, pas simple de savoir tout cela et de le mettre en pratique… Il faut respirer beaucoup 😉

Enfin, je crois que nous conservons une illusion de contrôle du fait que l’on en exerce un peu à court terme et à très courte distance : si je veux lever mon bras, je le lève, à moins d’une invalidité ou d’une maladie. Cela nous donne l’impression que l’on peut tout contrôler et que c’est seulement la paresse, le découragement ou la malchance qui nous en empêche. Eh bien non : c’est simplement la réalité.

Le bien, le mal, le bonheur 1

Ça me préoccupe depuis des semaines : distinguer le bien du mal. Alors que je suis convaincue de le savoir et que, sur cette base, je juge tout autour de moi, je vois bien qu’il a là quelque chose de malsain. La preuve : plus je juge, plus je suis malheureuse; plus je suis malheureuse, plus je juge.

Comme par hasard, c’est pile ce qu’on peut lire dans la Genèse : c’est en mangeant un fruit de l’arbre de la connaissance qu’Adam et Ève, devenant des Dieux, peuvent soudainement distinguer le bien du mal, ont honte de leur nudité et se cachent dans les buissons pour échapper au regard de Dieu (haha, comme l’humain peut être absurde parfois!) avant d’être chassés de l’Éden.

Oui, mais tout de même : il y a bien des actes qui sont mauvais et d’autres qui sont bons, non? Et on devrait être capable de les distinguer, non? Sûrement. Mais ce n’est pas à nous de le dire. Dans son message sur le bien et le mal, le pasteur Jean-René se demande avec son humour habituel : est-ce que j’ai le droit? Est-ce que j’ai le droit de porter un t-shirt d’AC/DC en prêchant? De prendre de la drogue en venant à l’église? De faire le sexe avant de me marier, de tricher pendant un examen? Oui, oui, oui et oui, répond le pasteur. En somme : on se mêle de ce qui ne nous regarde pas en qualifiant de « mal » certains comportements.

« On s’est mêlé de beaucoup de choses au nom de la religion, et on s’en mêle encore, dit Jean-René. C’est la plus grande distraction du vrai message de Dieu et un des plus grands voleurs de la grâce. »

Il se donne en exemple. Lorsqu’il a commencé à fréquenter La Chapelle, il prenait de la drogue et en vendait. Un jour, sa mère lui demande s’il consomme encore, il répond honnêtement, par la positive et… elle ne répond rien. Elle ne le juge pas et ne lui conseille pas d’arrêter, même si elle était probablement triste ou inquiète de la situation. « C’est le plus cadeau qu’elle aurait pu me faire, dit Jean-René : faire confiance qu’il valait mieux laisser le Saint-Esprit me guider, plutôt que d’essayer de faire mieux que lui. »

C’est beau, mais dur à mettre en pratique… Il faut que je me rappelle, bêtement, que j’ignore toujours pourquoi une personne agit comme ceci ou comme cela, même si j’ai quelques hypothèses – genre, c’est une crisse de conne 😉 😉 Plus sérieusement, si quelqu’un me juge pour mon comportement, je vais l’envoyer promener; pourquoi un ou une autre réagiront-ils différemment si je les juge?

Dans son message, Jean-René donne aussi l’exemple de femme adultère. Les hommes de la loi tendent un piège à Jésus, en lançant devant lui une femme coupable d’adultère, prise sur le fait, qu’ils lui demandent de la condamner. Au contraire, Jésus s’assoit sur le sol, à côté de la femme, et dessine dans la poussière. Au final, les hommes de loi quittent un à un, et Jésus dit à la femme qu’il ne la condamne pas, tout en l’enjoignant à ne plus pêcher.

Bon, on me répondra qu’en 2023, c’est facile de pardonner l’adultère! Mais c’est une métaphore pour tous les comportements mal vus en société. Aujourd’hui, il faut donc aussi pardonner la destruction de l’environnement, l’absence de sens civique, les propos racistes, la consommation ostentatoire… Ouf. Je m’énerve chaque fois que je vois un VUS, le chemin va être long.

Ça ne veut pas dire de tout laisser passer en haussant les épaules avec indifférence. Ça veut dire créer un lien avec la personne « fautive » pour comprendre son comportement et lui offrir de la compassion et/ou de l’aide plutôt qu’un jugement sans appel. Quitte à lui dire : je t’aime, mais ton comportement me blesse trop pour que j’accepte de passer du temps avec toi. (Je n’ai pas dit que ce serait facile!!)

Le pot, la vie et moi [« Je m’aime, la suite », 09/2021]

De mai 2021 à septembre 2022, j’ai tenu un blogue « privé », « Je m’aime, la suite ». J’ai fini par revenir à ce blogue-ci, ouvert aux autres. Aujourd’hui, je reproduis ici les quelques articles que j’ai publiés sur Je m’aime la suite.

Bon ce blogue « public », alors, que j’ai quitté pour créer celui-ci, qui est complètement privé (mais que je n’utilisais pas parce que je le trouvais trop laid) (mais qui est redevenu beau, comme par magie, c’est vraiment bizarre parfois WP).

Bref. Ce blogue-ci que j’ai si peu utilisé depuis… quand donc?

Le 16 mai 2021. Depuis un an et… quatre mois. C’est long… Et il a fallu que je fume pour y arriver 😦 (Alors, je documente pour la postérité 😉 Twd. x 1 joint préroulé x 20% THC), environ 9$ 😉

Mais… n’empêche que… Ça m’a quand même pris un joint.

Un.

Pétard.

Même pas mouillé.

Bref… Et donc je me dit que je vais texter madame M.A. pour lui souhaiter une belle fin de voyage avec sa famille, en France, ce qui est sympa, mais… J’ai fumé du cannabis!!

– – – – –

ET je me perds à réécrire des listes de tâches à faire au travail, ce qui est AUSSI une des conséquences moins agréable du cannabis : l’esprit embrumé, un peu perdu… Genre qui perd son portefeuille ou oublie une casserole sur le feu…

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Faque… C’est ça.

Ça m’a prit un an et quatre mois pour reprendre mon blogging « privé » avec ce site que personne ne peut voir… Sauf moi. Je m’ennuie de l’autre site 😉 J’ai envie de parler sur l’autre site de mon inconfort avec ce site haha

Je viens de savoir que ce n’est pas une bonne idée d’écrire ou de téléphoner à quiconque après avoir consommé du cannabis. C’est exactement ce que j’ai fait en envoyant des photos de cadeaux de Noël en livres à Ariane Tisseur, Noël passé.

Elle a trouvé cela trèèès beau et trèèès touchant , mais… J’avais fumé. Du cannabis. Un pétard. Même pas mouillé 😛

Je vais écrire sur l’autre blog… Peut-être. Ou peut-être pas… On verra bien!! J’ai envie de raconter cette année et quatre mois en solo. Je voulais souligner l’anniversaire de mon absence de mon blogue « public » en y témoignant de mon « expérience solo » dans un article haha

Je ne savais pas que cela faisait plus d’UN AN que j’avais quitté le premier blogue. Ni que j’avais déjà tant publié ici, dans jemaimemaintenantlasuite.wordpress.com… Je pensais qu’il y a avait un seul article, alors que celui-ci sur le pot sera déjà le quatrième!

Je me sens quand même contente (ET légèrement fière) d’avoir réécrit dans ce blogue « privé/caché »… Surtout qu’il s’est beaucoup emmieuté, côté look. Merci WordPress. Et merci et à bientôt chère et unique lectrice.

p.-s. : j’ai trouvé la photo dans un article du TexasMonthly (o_O) intitulé Confessions of an aging pothead. Il n’y a pas de hasard hahaha!

Une énergie inéluctable [« Je m’aime, la suite », 09/2021]

De mai 2021 à septembre 2022, j’ai tenu un blogue « privé », « Je m’aime, la suite ». J’ai fini par revenir à ce blogue-ci, ouvert aux autres. Aujourd’hui, je reproduis ici les quelques articles que j’ai publiés sur Je m’aime la suite.

Je suis dehors, au parc, assise sur le gazon sous un arbre. Un arrêt spontané, imprévu, une pause dans mes courses.

Le chemin jusqu’ici n’a pas été facile. Sortir n’est jamais facile ces derniers temps… Mon jugement des autres est à son maximum, ce qui entraîne bien de l’insatisfaction et de l’angoisse… Les automobilistes qui roulent trop vite, cachés dans leur véhicule; les filles trop légèrement vêtues; les gens gros, lents, rapides, qui occupent trop de place, parlent trop fort… Ma liste de plaintes ma pas de fin!!

Méditer aide, mais je manque de discipline. Me concentrer sur cinq choses que je vois, quatre choses que j’entends, trois choses que je touche, deux choses que je sens et une chose que je goûte aide aussi, mais cette technique ne suffit pas toujours à contenir toute la réalité…

Ouvrir ma poitrine à l’énergie de l’univers, l’énergie qui m’entoure est une technique plus simple et plus radicale. Elle va davantage au fond des choses – TOUT est issu de la même tête d’épingle de matière, TOUT se meut et vit grâce à l’énergie vitale fondamentale – et me calme… un peu.

Ouvrir ma poitrine à cette énergie vitale – inéluctable – me rend plus compatissante, me retire de ma position fantasmée de supériorité pour me ramener à ma juste place : un amas temporaire de molécules mû par la force de Dieu.

Mon ego, mes peurs [« Je m’aime, la suite », 06/2021]

De mai 2021 à septembre 2022, j’ai tenu un blogue « privé », « Je m’aime, la suite ». J’ai fini par revenir à ce blogue-ci, ouvert aux autres. Aujourd’hui, je reproduis ici les quelques articles que j’ai publiés sur Je m’aime la suite.

Je suis au parc à l’extrémité Est de la rue Ontario. J’attends un événement de mobilisation organisé par un groupe du quartier (6600 Mobilisation H-M) afin de réclamer un développement plus vert et davantage soucieux des citoyens. C’est important pour moi d’être là, et en même temps ça m’écoeure. J’ai envie de me sauver, d’être bête…

Finalement, j’ai été émue aux larmes par le lieu, le site d’une ancienne usine aujourd’hui envahie par la nature, par les gens qui ont répondu  présents pour défendre leur lieu de vie contre la grande entreprise et par les discours des organisateurs, instructifs et fouillés et pourtant encore humains. Ce n’est pas pour rien que je voulais me sauver : ce genre d’événements me rapproche de moi-même, me fait vivre plein d’émotions et m’ouvre à ma vulnérabilité. Bien contente d’y être allée 🙂 Ça m’a donné plein d’énergie!!