J’ai souvent parlé de mon ego sur ce blogue – et ce n’est pas pour rien. Il s’agit d’un espace essentiel où je peut exister sans m’imposer outre mesure ni me sentir menacée. Un safe space que je retrouve plus souvent qu’autrefois, mais qui m’échappe encore. Comme aujourd’hui, par exemple.
Aujourd’hui, ma collègue M.B. a envoyé à tous les membres de notre équipe des photos de sa nouvelle-née. Chaque, chacune y est allé de son commentaire : « Qu’elle est belle! », « Bravo! », etc. Et M.B. a accolé un cœur à tous les messages… sauf au mien.
Je me sentais… nulle, pour changer 😉 Comme si j’avais déçu M., que mon commentaire l’avait dérangée ou lui avait déplu. C’est une toute petite chose, je sais, mais ce genre d’événement revient souvent. Son caractère restreint me permet justement de mieux l’analyser.
Il y a d’abord eu la peur d’avoir déplu. Puis je me suis souvenue de tous les posts ou gentils mots que j’ai reçus et pour lesquels je n’ai jamais donné de remerciement — parfois sciemment, pour envoyer un message (je sais, ce n’est vraiment pas gentil).
Il y a eu de la colère aussi à travers tout cela, ou plutôt de l’amertume. J’aime beaucoup M., et nous nous sommes échangé plusieurs services. J’étais triste et amère de constaté le peu de cas qu’elle faisait de mon mot…
Et puis j’essayais de minimiser l’événement en me répétant « Ce n’est pas grave », ce qui était visiblement faux. En réalité — et j’ai à peu près réussi à le faire — je devais reconnaître ma déception et mon désarroi, mais sans m’y complaire. Laisser être et vivre mes sentiment, mais sans accuser M. ou me victimiser.
Ce qui est difficile avec un ego fragile, c’est qu’écrire le mot lui-même a été ardu. Avant même d’appuyer sur le bouton « Envoyer », je voulais plaire, me distinguer, répondre avant les autres, être drôle… Être vraie et authentique, oui, mais surtout plaire, me distinguer, être drôle. C’est pour cela que l’absence de réponse de M. fait aussi mal. Les enjeux étaient considérables!
Ce qui me ramène à la confiance en soi, à la capacité d’être soi, de rester soi-même sans m’imposer outre mesure ni se sentir menacé.