États d’esprit du vendredi #45 (2018/03/30)

Me voici encore pour les États d’esprit du vendredi de Zenopia et Postman. C’est un rendez-vous sympa, quand même. Le plus sympa, je crois, ce sont les commentaires qu’on se laisse mutuellement et auxquels on répond. C’est comme le parvis de l’église hihihi Ce n’est peut-être pas très grave si, d’une semaine à l’autre, les nouvelles ne changent pas tant…

21h30

Fatigue : C’est dans ma tête : quand je vais bien, je suis ne suis pas fatiguée, qu’importe la nuit que j’ai passée.

Humeur : Correcte. Hésitante.

Estomac : Salade de betteraves crues, houmous, dolmades, jujubes…

Condition physique : Pas mal. J’ai sorti mon vélo pour la première fois cette année et ça m’a fait le plus grand bien. Et merci l’Univers pour mon cours de yoga au travail!!

Esprit : Hésitant. Perplexe… Est sur le bord d’une découverte.

Boulot : Bien. La collègue qui m’inspire a pété une coche la semaine passée (eh oui), mais elle m’inspire quand même parce qu’elle est venue s’excuser pas moins de 15 minutes plus tard.

Culture : Anna Gavalda, encore, et des podcasts de comédie : Because news, Laughing out loud, The debaters… Rien que des trucs de la radio nationale anglophone.

Penser : À parler sérieusement à ma mère, un de ces jours.

Avis perso : L’économie de partage va prendre de l’ampleur. À moyen-terme, c’est l’avenir.

Message perso : Aldor, on ne peut plus laisser de commentaires sur ton blogue : est-ce voulu?

Loulou la poilue : Cours partout, fais des siestes, aime qu’on lui gratte le cou.

Amitiés : Présentes pour des spectacles de danse, des soirées broderies, pour jaser…

Essentiel : Me laisser aller bis.

Divers : Mon papa sera là la semaine prochaine 🙂

Courses : Faites. Lasagne végé au menu + des restes.

Sortie : Rien, sauf une petite balade en voiture pour aller chercher des bottes commandées sur Internet.

Envie : D’avancer dans mes projets, rogntudju!

Zic : Lady Gaga est une excellente chanteuse, nonobstant son look. J’adore.

Pic : Encore l’hiver : la douce poésie de la neige qui fond 😉

22h05

Bon week-end les gens!

25 questions pour mieux se connaître, 3

3. Qui t’inspire le plus? Pourquoi?

Disons déjà qu’une personne qui m’inspire, c’est une personne qui me donne le goût de faire des choses et de me dépasser. Il y en a plusieurs (dont certaines abonnées à ce blogue — non, je ne nommerai personne 😉

Par contre, si je suis bien honnête, je dois reconnaître qu’une des personnes qui m’inspire le plus en ce moment, c’est ma collègue A. Oui, celle-là même avec laquelle je ne trouve pas toujours pas facile de cohabiter…

Pourquoi m’inspire-t-elle? D’abord, parce qu’elle s’écoute et arrive à cerner ses besoins – et à y répondre. Cela peut être simple que de manger une collation quand elle a faim ou aussi « compliqué » que de réserver une soirée par semaine pour passer du temps avec son amoureux. Ensuite, parce que qu’elle est toujours en mode « solution » : quand quelque chose ne convient pas, elle essaie de trouver une façon d’améliorer le tout et de répondre à la demande tout en restant heureuse. C’est réellement inspirant… Enfin, A. est très extravertie et n’a pas peur de se raconter ni de des demander aux autres comment ils vont. C’est quelque chose qui me hérisse à chaque matin :/ mais c’est surtout parce que je voudrais être capable de faire comme elle. Enfin, A. est aussi très active (elle fait notamment des triathlons). Par contre, elle ne se prend pas trop au sérieux et elle encourage tout le monde à bouger plus. Si je me suis davantage déplacée à vélo l’année passée, c’est en partie grâce à elle.

Tiens, ça me fait du bien de le reconnaître.

25 questions pour mieux se connaître, 1 et 2

1. À quoi ressemble ta journée idéale?

J’y pense depuis hier et je ne suis toujours pas tout à fait sûre de la réponse. Si je dors mal depuis des semaines, une journée idéale peut être une suite de repas et de siestes 🙂

Mais disons qu’en général, une journée idéale est une journée où je me lève plus tôt que trop tard et que je fais plusieurs petites choses : du rangement, une sortie, des petites réparations qui traînent, des projets personnels dans lesquels j’ai envie de mettre du temps… Ça me déprime quand la journée est terminée et que ma « to-do » n’a pas bougé d’un iota parce que j’ai passé trop de temps sur les réseaux sociaux.

doing-things_hand-drawn-children-doing-things-collectionUne journée idéale, c’est aussi une journée où je mange bien, c’est-à-dire à ma faim, mais sans excès. Enfin, c’est aussi une journée où je ne me couche pas trop tard, contente et fière de moi.

2. Que voulais-tu devenir quand tu étais plus jeune?

Très, très jeune, princesse. Puis « vedette » : chanteuse :p Puis avocate pendant quelques années. J’aimais l’idée de convaincre. Puis journaliste (reporter à l’international, en fait). Journaliste, je l’ai été pendant 12 ans, mais en économie et en environnement. J’ai bien aimé, mais pour l’international, on repassera 🙂

25 questions pour mieux se connaître

Je sais que je me répète, mais c’est particulièrement difficile en ce moment de passer de l’esprit à l’écrit. Ça tourne beaucoup dans ma tête et tout me semble à peu près clair sur le moment (ce qui est nouveau!). Mais il me semble qu’écrire consoliderait mes apprentissages et rendrait le portrait d’ensemble plus clair. Mais j’ai vraiment du mal à mettre par écrit ce qui se passe dans ma vie, même si c’est parfois grisant 🙂

Donc, en essayant une fois de plus d’écrire quelque chose ce soir, j’ai plutôt décidé de me donner une aide : un nouveau questionnaire (après celui sur les livres lus et ceux de Proust, de Socrate et  de Flow).

Je ne suis pas certaine qui est l’auteur de ce dernier questionnaire. Peut-être Misty Sansom. Qu’importe si son site ne m’attire guère… Ses questions m’interpellent et me font réfléchir, et c’est ça le but : me sortir de ma zone de confort pour être mieux dans sa peau.

Voici donc les 25 questions pour se connaître soi-même que propose cette coach et blogueuse.

  1. À quoi ressemble ta journée idéale?
  2. Que voulais-tu devenir quand tu étais plus jeune?
  3. Qui t’inspire le plus? Pourquoi?
  4. Qui aimerais-tu beaucoup rencontrer? Qu’est-ce que tu lui demanderais?
  5. Quelle habitude aimerais-tu le plus briser? Quelle habitude aimerais-tu prendre?
  6. Pense à une personne que tu admires réellement. Quelle qualités apprécies-tu chez cette personne?
  7. Comment aimes-tu relaxer?
  8. Quelle est la dernière fois où tu as fait quelque chose qui t’effrayait?
  9. De quoi es-tu la plus fière?
  10. De quoi as-tu le plus peur?
  11. Si la vie s’arrêtait aujourd’hui, qu’est-ce que tu regretterais ne pas avoir fait?
  12. Avec qui aimerais-tu connecter ou reconnecter? Pourquoi?
  13. Quelles qualités admires-tu chez les autres?
  14. Quelle compétences pratiques souhaiterais-tu posséder?
  15. Imagine que tu as 90 ans. Quels souvenirs aimerais-tu avoir? Quelles histoires veux-tu raconter?
  16. Quel est ton livre/film/chanson préféré? Pourquoi?
  17. Si tu pouvais effectuer un changement dans le monde, que serait-il?
  18. Qu’est-ce que tu adore faire pour les autres ou donner aux autres (pas un objet, mais quelque chose de toi personnellement)?
  19. Qu’est-ce qui t’excite?
  20. Qu’est-ce que tu souhaiterais faire davantage?
  21. Prétend que l’argent n’est pas un obstacle. Que ferais-tu?
  22. En ce moment, quels côtés de ta vie te font sentir le mieux? Quels côtés te font sentir le pire? Pourquoi?
  23. Imagine-toi dans un an. Qu’aimerais-tu avoir accompli au cour de la dernière année?
  24. Quel conseil donnerais-tu à la version à l’enfant de cinq ans que tu as été? À l’adolescent de 16 ans? Au jeune adulte de 20 ans? Maintenant?
  25. Comment veux-tu que l’on se rappelle de toi?

Ouf, hein? Ça commence demain 🙂

États d’esprit du vendredi #44 (2018/03/23)

Me voici pour les États d’esprit du vendredi de Zenopia et Postman. J’aime bien faire le point régulièrement avec d’autres à l’aide d’un questionnaire pas (trop) compliqué. Mais mon esprit, ma fatigue ou mes humeur ne changent pas tant d’une semaine à l’autre… Je ne sais pas trop…

22h00

Fatigue : Plus je me lève tôt, moins je suis fatiguée. Bizarre, mais vrai.

Humeur : Excellente.

Estomac : Sandwich avocat-tomates et des chips. Trop de chips.

Condition physique : Pas mal. J’ai très hâte au retour du vélo.

Esprit : Présent.

Boulot : Bien, comme l’humeur. À un moment, on dirait que tout s’enchaîne un peu.

Culture : Anna Gavalda ♥ Un podcast que j’aime bien sur l’histoire du marketing, Under the influence.

Penser : À prendre ça cool dimanche.

Avis perso : Ce n’est pas facile de voir l’humain derrière les gens, parfois.

Message perso : Merci de vos mots d’encouragement, ça me touche et ça m’aide que vous soyez là xx

Loulou la poilue : Cours partout, fais des siestes, aime qu’on lui gratte le cou.

Amitiés : À fond. Et qu’est-ce que ça fait du bien!!

Essentiel : Me laisser aller.

Divers : On dirait que mon bullet journal va reprendre du service 🙂

Courses : Ouaip.

Sortie : Une journée de méditation demain, un spectacle de ballet hier, un massage chez N.S. mardi…

Envie : Faire mes comptes.

Zic : J’ai écouté pas mal de Charles Aznavour récemment… Je trippe franco, je vous dis.

Pic : Encore l’hiver : une balade toute seule en forêt et un après-midi de ski de fond avec N.S.

22h16

Bon week-end !

 

Mes rêvent me parlent XI (et le changement est dans l’air, la suite)

Bon, je note rapidement deux rêves récents, parce que sinon cette tâche va me trotter dans la tête pendant des semaines. En plus, on m’a dit ici même sur ce blogue que je pouvais ou non écrire des billets et lire ou non les autres blogueurs, et que tout cela devait se faire dans le plaisir et non sous pression. Alors…

Le premier rêve est déjà flou. L’eau — c’est-à-dire le changement — était présente, mais inaccessible. Il y avait genre une mare au milieu d’une cour intérieure, alors que j’étais moi-même au sixième étage sans aucun accès à un escalier ou à un ascenseur en bon état.

Le deuxième rêve date d’hier. Ma maison — c’est-à-dire moi — était complètement barricadée, avec des fenêtres emmurées. Bref, je ne pouvais absolument pas rentrer chez-moi/en moi. C’est la première fois que je fais un tel rêve. J’y vois le signe que je touche à quelque chose de très caché, de profondément enfoui. La bonne nouvelle : dans mon rêve, j’ai demandé de l’aide aux gens autour de moi, et j’en ai reçu.

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Il y a quatre jours, j’expliquais sur ce blogue à quel point je n’arrivais plus à écrire de billet ni à lire mes blogueurs préférés. Or, me voilà ce soir en train d’écrire et de liker les billets des autres. Il faudra que l’on m’explique un jour ce phénomène étrange par lequel les choses que j’écris sur moi deviennent souvent fausses aussitôt écrites… (genre, cette phrase même, peut-être 😉

Le changement est dans l’air

J’ai parlé récemment de mon humeur maussade (ici et ) et ç’a ruminé depuis, à toutes sortes de niveaux. Je vais essayer d’y aller un niveau à la fois 😉

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Il y a d’abord toutes ces blogueuses et blogueurs que je ne lis plus, ou moins souvent. Leurs noms s’accumulent dans ma boîte de courriels: Z. et tous les autres (C.d.M., A., R., G. et encore G. sans oublier P.), sans oublier non plus les infolettres quotidiennes d’actualités que je reçois et les articles que mon père m’envoie. Je ne sais plus trop quoi faire de cette profusion. Ça me fait quelque chose de ne pas lire vos billets immédiatement, dès qu’ils ont été publiés (ou presque), comme vous le faites souvent avec moi. Sans compter mes nouveaux abonnés! Ça aussi c’est stressant… Je sais que, à l’échelle du Web, je suis complètement ridicule avec mes 7 « aime » par article et mes 30 quelque abonnés. Mais pour moi, c’est énorme! Récemment, un internaute canadien a lu 128 de mes billets en une seule journée, sans en aimer ni en commenter aucun. 128!

C’est drôle: c’est exactement la même dynamique dans la blogosphère qu’au travail. J’ai toujours l’impression de ne pas en faire assez, de ne pas suivre le rythme, alors que c’est peut-être le rythme qui ne convient pas – ou que j’imagine moins flexible et plus exigeant qu’il ne l’est en réalité.

Je me rends de plus en plus compte, par ailleurs, que ma compagnie et ma personnalité sont réellement appréciées et que j’ai le choix de passer du temps ou non avec une personne donnée – ou, en tout cas, la quantité de temps que je veux passer avec elle. Tout cela doit se faire dans le respect, bien sûr. C’est là le plus dur : m’écouter sans être stressée, arrogante ou maussade. Aujourd’hui, pour les courriels, j’ai sabré dans le tas : je suis passée de 180++ messages à 28. J’ai lu quelques billets de blogue, mais surtout les articles que mon père m’envoie.

C’est une drôle de période (eh oui, encore… sérieux, j’ai souvent l’impression de me répéter depuis deux ans). Ma vie est moins confuse, dans le sens où je sais mieux ce que j’aime et n’aime pas. J’ai aussi plus d’énergie qu’avant et je suis généralement plus sociale. Ces deux dernières semaines, j’ai organisé une fête pour les 80 ans de mon père, j’ai invité D. à un spectacle de ballet, texté et soupé avec H. et organisé quelques sorties avec N. Je vais aussi écrire aux M. bientôt pour leur proposer qu’on aille manger ensemble. J’ai complété toutes ces « tâches sociales » que je repoussais sans cesse et qui me semblaient insurmontables il y a peu.

Donc, ma sociabilité s’améliore, mais elle n’est pas parfaite.

Les « blocages » dont je vous parlais il y a 15 jours sont une piste vraiment intéressante. Une situation qui me gêne souvent de manière plus ou moins consciente, qui bloque tous mes autres projets et me bouffe une bonne partie de mon énergie. Il y a deux semaines, c’était mon amitié naissante avec ma collègue A.-A.; cette semaine, je crois que c’était le roman que G. a publié sur le Web. De le savoir là, non-lu, m’empêchait de faire quoi que ce soit avec tous mes autres courriels. Maintenant que je l’ai lu, je me sens vraiment mieux. La preuve : j’ai viré 90% des courriels et j’arrive même à écrire ce billet!!

Il y a encore bien des projets qui n’avancent pas au rythme que j’aimerais. Mais ce sont peut-être mes attentes qui sont irréalistes. (et désolée, désolée, dé-so-lée de ne pas vous lire plus souvent.)

 

La pratique du repos en compassion : introduction à l’expérience de l’équanimité et de la patience, d’Ani Pema Chödron

Ça fait plus de deux ans (6 mars 2015!!) que ce texte « traîne » dans ma boîte courriel. C’est le dernier courriel dans ma boîte depuis un moment déjà. Un texte que j’avais reçu, je crois, à la suite d’un atelier de douze heures environ (réparti sur 4 semaines) avec une « vraie » moinesse bouddhiste que j’avais suivi avec M.B. Un truc vraiment chouette. Faque c’est ce soir que je « débarrasse » en quelque sorte enfin de ce courriel en le postant sur mon blogue, mais sans le lire encore… C’est ce soir que j’avance enfin, comme j’essayerais de vous expliquer dans un deuxième post qui ne devrait pas trop tarder…

*_*

ÉTAPE 1 – LOCALISER

Que localisons-nous? La sensation.

Une émotion forte – comme la colère, la frustration, la tristesse – surgit en nous. Parfois, elle est si forte que nous ne remarquons même pas ce qui se passe. L’intensité nous submerge comme un petit bateau emporté par un fort courant. Dans la pratique du repos en compassion, nous essayons de remarquer ce qui se produit dès que l’émotion surgit. Nous pouvons nous dire à nous-mêmes: Oh, j’éprouve maintenant une forte émotion. C’est le temps de pratiquer le repos en compassion.

À cet instant, nous faisons de notre mieux pour nous relier à l’émotion directement. Nous tentons de localiser la sensation. Que veut-on dire par la sensation de l’émotion? Souvent, il y a une sensation physique dans notre corps. Parfois, elle est très vive, comme un noeud dans l’estomac, ou une pression au niveau de la poitrine. À d’autres moments, elle est plus vague, comme un nuage qui nous entoure. A ce moment, nous tentons de localiser ces sensations — dans notre poitrine, notre ventre, notre coeur, notre tête. Que pouvons-nous dire de cette sensation? Est-elle chaude, froide, ressemble-t-elle à un coup de poignard? Est-ce que je me sens engourdie?

Souvent, nous sommes en plein milieu d’une dispute, au téléphone, ou nous sommes simplement sous l’emprise d’un flot de pensées. Essayer de localiser la sensation dans le corps peut alors apparaître comme une tentative « d’éviter le sujet » mais, en fait, nous plongeons profondément dans la puissante énergie qui a surgi en notre être. Cette première étape est une façon de nous ouvrir sur-le-champ alors que notre tendance habituelle consisterait plutôt à nous fermer.

ÉTAPE 2 – ACCUEILLIR

Qu’embrassons-nous ? La sensation.

Nous reposons notre esprit dans la sensation que nous avons localisée. Nous faisons plus que la noter. Nous l’embrassons. Nous pouvons imaginer la sensation (par exemple, le frisson de la peur) comme si c’était un petit enfant. (Ce pourrait être notre enfant. Notre petit moi). Nous imaginons que nous embrassons cette petite personne et que nous la tenons contre nous, comme si nous voulions la protéger de notre chaleur.

Une façon de maintenir cette expérience consiste à inspirer avec le sentiment que nous ressentons encore plus intensément la sensation en nous-mêmes. À l’inspir, nous imaginons que nous nous rapprochons de la sensation elle-même. À la fin de l’inspir, nous expirons et nous faisons alors de notre mieux pour relaxer. Nous n’expirons pas la sensation et n’essayons pas de la chasser au loin. Nous embrassons toujours la sensation à chaque respiration.

Le type de sensation n’a pas d’importance. Elle peut être parfaitement désagréable et douloureuse. L’idée c’est de localiser la sensation et de demeurer avec elle. Ce qui rend cette pratique difficile, c’est que la plupart du temps, nous sommes complètement occupés par un dialogue interne très intense, ce qui nous amène à la troisième étape.

ÉTAPE 3 – ARRÊTER

Qu’arrêtons-nous? Nous faisons de notre mieux pour interrompre les pensées.

Durant cette expérience d’embrasser la sensation aussi complètement que possible, nous remarquons la présence de diverses activités mentales. Nous avons l’habitude d’entretenir une conversation intérieure lorsque nous sommes aux prises avec de fortes émotions. Si nous ressentons de la colère ou du désespoir, nous nourrissons la colère ou le désespoir avec ce dialogue interne.

Parfois, nos pensées sont le discours que nous voudrions tenir à la personne qui nous a blessé, que nous blâmons, ou que nous aimerions engueuler. De la même manière, si nous sommes fortement attachés à quelque chose ou quelqu’un, nous nourrissons cet attachement avec notre rengaine ou notre scénario intérieurs.

Dans cette pratique, nous essayons quelque chose de différent. L’instruction consiste à arrêter consciemment et gentiment le discours intérieur et à simplement reposer avec la sensation intense, sans aucun mot.

C’est comme la fameuse instruction en méditation tibétaine qui conseille de frapper le cochon sur le museau. C’est différent de la pratique de shamatha dans laquelle on note et on étiquette les pensées. Ici, nous mettons littéralement fin à notre dialogue intérieur. Dès que nous commençons à ajouter des mots à l’expérience, nous nous disons d’arrêter. Nous retournons à l’intense sensation de douleur que nous ressentons et nous y reposons notre esprit totalement.

Parfois, nous ne pouvons le faire que pour de brèves périodes. C’est bien. Nous continuons simplement à noter les pensées à chaque fois que c’est possible, puis nous revenons à la sensation des émotions sous les mots. Nous faisons cela avec beaucoup de douceur et de gentillesse envers nous-mêmes.

Dès que nous remarquons que nous ajoutons des mots à notre expérience, nous lâchons prise gentiment des mots et nous revenons à la sensation pour y reposer totalement. C’est une expérience du « senti » plutôt qu’une expérience mentale.

Dans mon expérience, cette pratique demande de l’énergie. Nous revenons encore et encore à la sensation et nous lâchons prise du babillage intérieur. Dans les moments où nous sommes capables de le faire, même pour une seconde ou deux, nous ressentons l’énergie directement. Parfois, cela ressemble à une incroyable réaction chimique. Il se peut que nous ayons envie de nous enfuir, ce qui nous amène à l’étape suivante.

ÉTAPE 4 – DEMEURER

Avec quoi demeurons-nous? Nous demeurons avec l’expérience directe de la sensation.

Nous revenons à l’intensité de la sensation du mieux que nous pouvons. Encore et encore, nous nous rappelons de mettre fin à notre bavardage intérieur et de simplement rester avec la sensation. Nous pouvons utiliser la respiration pour nous aider à faire cela. Lorsque nous inspirons, nous embrassons la sensation. Lorsque nous expirons, nous demeurons simplement avec la sensation.

Combien de temps demeurons-nous? Il est préférable d’utiliser notre intelligence naturelle. Parfois, nous ne pouvons faire cette pratique que pour une très courte période de temps. Parfois, c’est trop douloureux et il est inutile de se forcer.

À d’autres moments, nous nous éloignons de l’expérience et nous devenons un peu somnolent.

Enfin, il arrive que nous puissions chevaucher cette intense énergie émotionnelle. Nous ne la réprimons pas mais ne l’exprimons pas non plus. Nous sommes en mesure de demeurer avec cette sensation jusqu’à ce qu’elle se dissolve et qu’autre chose surgisse dans notre esprit.