Avis : cette publication va être négative, amère, échevelée, confuse, mais il faut bien que je commence si je veux en voir le bout. Mettre cela par écrit va m’aider – je l’espère – à y voir plus clair.
En ce moment, je lis La Bible (d’auteurs multiples), Bouddha vivant Christ vivant (de Thich Nhat Hanh), Trois enseignements sur la méditation vipassanā (Satya Narayan Goenka) et Une année avec Thérèse d’Avila (un recueil d’extraits). On peut dire que je cherche Dieu 😉
J’étais assez motivée au retour de trois jours de bénévolat au centre de méditation vipassanā, début décembre. J’y ai retrouvé la même clarté et disponibilité d’esprit et de cœur en l’absence de conversations superficielles (small talk), d’ordinateur, de téléphone portable, de sucre, de musique, de drogue, d’alcool… Bref, dans cet espace sobre et silencieux, ce qui existe à l’intérieur de nous a suffisamment d’espace pour se déployer et ça fait un très, très grand bien.
J’ai trouvé mon séjour à la fois très agréable et pénible, comme d’habitude, mais j’ai réussi à ne pas me laisser emporter par ma colère. Et j’ai été émue aux larmes, le dernier matin, par mon souhait de plaire à un jeune homme.
Le deuxième jour, j’ai aussi trouvé, dans la petite bibliothèque du centre dédiée à Bouddha et à vipassanā (et à laquelle seulement les servants ont accès), un livre de S.N. Goenka que j’ai trouvé très inspirant : Trois enseignements sur la méditation vipassanā. Dans ce livre, Goenka y a des mots pour dire à quel point nous sommes composés de vide (la matière, après tout, est essentiellement composée de vide) et, donc, que s’attacher au moi et au je est non seulement souffrant, mais inutile. En somme, vipassanā nous invite à nous défaire de notre ego pour créer un véritable contact avec les autres, tous les autres.
En revenant de là-bas (et grâce aussi à mes conversations avec M.-J.L.), j’ai réussi à quelques reprises à méditer une heure en continu, ce qui ne m’était à peu près jamais arrivé en solo. J’ai même participé à une demi-journée de méditation vipassanā, pendant laquelle j’ai médité trois fois pendant une heure, avec bonheur.
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Alors, quel est le problème? Le problème, c’est qu’avec vipassanā, il n’y a pas de mots, mais seulement la respiration. Certes, il y a les discours de Goenka, et ses instructions, mais la technique de méditation elle-même nous invite à observer nos sensations physiques et à demeurer équanimes. C’est tout. Disons que dans l’angoisse, le doute ou la tristesse, ce n’est pas toujours suffisant. Parfois, ressentir la présence de Dieu me réconforte. Je me sens soutenue, moins seule.
Attention, c’est ici que l’amertume débute… Avec mon petit côté autiste, j’aime que les règles soient claires, que les directives fassent sens et que je puisse les respecter. Donc, avoir une pratique spirituelle qui va et qui vient entre vipassanā et protestantisme ne me convient pas vraiment. Mais… les chrétiens ne recommandent pas la méditation 😦 Ils ont peur de je ne sais pas trop quoi, leur amour et leur bonté universels ne sont apparemment pas assez large pour inclure la méditation ou même, pour certains, l’avortement ou l’homosexualité. J’ai malheureusement retrouvé la même fermeture dans mon groupe chrétien de discussion et de prière… Leur ignorance quasi-totale des pratiques méditatives ne les empêchait de les déconseiller… Mon ancienne collègue A.J.-C., qui fait partie du groupe, a publié sur sa page YouTube quelques vidéos sur la méditation que je dois aller voir… Mais je crains de ne découvrir qu’un discours négatif (je vous ai averti que j’étais amère…).
Bon, cette amertume et ces jugement ne sont guère chrétiens 😉 J’ai aussi été contente de trouver, un peu par hasard, le livre Bouddha vivant Christ vivant de Thich Nhat Hanh. J’avais souvent entendu parler de cet auteur, sans jamais le lire. Je suis contente de le faire enfin. Thérèse d’Avila, au contraire, ne m’inspire pas trop… J’aime sa naïveté, mais je trouve son amour Dieu beaucoup trop intense, ça ne me parle pas du tout. Et La Bible, eh bien… J’y reviendrai.
Je vous embrasse, merci de me lire 🙂
[Finalement, ma publication n’est pas si échevelée, confuse ou négative. Cool…]