Le pardon, c’est inspirant ;-)

J’ai vu aujourd’hui sur la page Facebook d’une tante une citation qui cadre bien avec l’état d’esprit de don et de gratitude que je souhaite développer: le pardon ne change pas le passé, mais il élargit le futur. 

Plusieurs blogues (ici et ici) attribuent cette citation à Mary Karen Read, une victime de l’une des nombreuses fusillades qui ont lieu dans les écoles américaines. Mais je ne retrouve aucune source sérieuse qui le confirme.

Elle a inspiré une vidéo très touchante où un fils accuse son père de bien des torts, puis le pardonne. Le fils et le père pleurent à chaudes larmes. Les aveux et les pardons, ça en brasse, des affaires…

Imparfaits, libres et heureux: ce que je retiens

Tous ceux à qui j’ai parlé au cours du dernier trimestre ou presque le savent. Grâce à deux amies, j’ai découvert un livre qui me confronte beaucoup tout en me confortant beaucoup, Imparfaits, libres et heureux, de Christophe André (Odile Jacob, 2009).

J’ai malheureusement délaissé la lecture de cet ouvrage depuis quelques mois. J’espère continuer tout de même à avancer en en recopiant ici les passages qui m’ont le plus marquée.

Débutons par un appel à l’action:

« Le passé nous lègue doutes et fragilités », écrit l’auteur. Mais il est possible de les défaire, ou de les affaiblir en vivant de nouvelles expériences. « À condition que nous vivions, réellement », ajoute toutefois le psychiatre. C’est-à-dire « agir, […] se révéler, prendre des risques. Se laisser aller, lâcher prise sans vouloir à tout instant tout contrôler […]. Si nous nous protégeons  trop, la vie ne fera pas de nous ce travail de réparation et de maturation. »

Bref, « la route est longue, mais il y a une route« , débute un sous-chapitre. Et c’est normal si tout ne fonctionne pas au premier effort. « Même des efforts de changement bien conduits, avec sincérité et volonté, avec la bonne méthode, dans la bonne direction, n’empêcheront pas le retour de vieux démons, sous l’effet de la fatigue, de la répétition des problèmes, de la confrontation à une situation qui nous laisse particulièrement démunis. […] C’est normal« , nous rassure Christophe André. Puis, citant Marc Aurèle, il ajoute: « Ne te dégoûte pas, ne te consterne pas si tu ne parviens pas fréquemment à agir en chaque chose conformément aux principes requis. » Bref, on fait du mieux qu’on peut – et on se félicite d’avoir essayé plutôt que de se taper sur la tête parce qu’on a pas été parfait.

Bizarrement, s’accepter ainsi tel qu’on est favorise le changement. « On se change mieux en s’acceptant, écrit le psychiatre. […] Si tu n’acceptes pas ta maladie, tu ajoutes l’angoisse à tes symptômes et te voilà malade de l’être. » Or, pour progresser, il faut s’accepter imparfait. « C’est immensément dur, reconnaît Christophe André, et surtout à l’opposé total des réflexes qui, depuis tant d’années, nous incitent à feindre d’être plus beau, plus efficace, plus intelligent que nous sommes.« 

Trois choses chouettes 2

Je poursuis cet exercice recommandé par Paul Coelho consistant à écrire trois choses chouettes survenues pendant la journée, et pourquoi elles sont chouettes.

  • Le dîner traditionnel des Labelle, parce que ce fût agréable de retrouver la famille du côté de mon père et leurs rires tonitruants, leur simplicité volontaire et leur belle sensibilité.
  • Mon lever, parce que j’ai réussi à ne pas faire la gueule ni me plaindre malgré l’heure relativement matinale (9h) à laquelle j’ai dû me lever.
  • Prendre Jonathan dans mes bras (le bébé de Christian et Mélanie) parce que il était chaux et doux et que cela me rendais bien fière de tenir un bébé 🙂
  • Tiens, j’en ajoute une quatrième: le retour à la maison, parce que j’avais quelques courriels et un message téléphonique qui m’attendaient. Cela m’a rappelé que, malgré tous mes défauts, il y a encore des gens qui m’apprécient!

Donner, donner et encore donner

Je poursuis ma réflexion sur le don et sur la reconnaissance.

Depuis quelques jours, j’essaie de penser davantage aux autres. Hier, par exemple, je suis allée chez mon père parce que je savais que cela lui ferait plaisir et, bien sûr, parce que j’avais envie de passer du temps avec lui. Les dates que je lui ai d’abord proposées ne lui convenaient pas. J’ai donc changé un peu mon horaire pour l’accommoder. Je lui ai aussi amené un cadeau: deux livres usagés et une bouteille de vin. Cette visite et ces cadeaux sont bien peu de choses face à la générosité de mon père, son amitié sans chichi et son accueil.

Lui et moi sommes allés aujourd’hui au dîner de Noël traditionnel des Labelle. En voyant l’une de mes tantes, j’ai décidé de payer pour son repas. Encore une fois, c’est peu de choses pour toutes les fois où elle m’a reçue chaleureusement, écoutée avec attention ou embrassée gentiment.

Donner, donner, donner. Je ne donne pas assez. J’écoute mal. Je critique les cadeaux qu’on m’offre ou les invitations qu’on me fait. Je vois la faute d’orthographe dans le courriel plutôt que la générosité d’une invitation. Je le vois mieux et, franchement, c’est horrible. Donner, donner, donner. Je dois m’écouter moins et donner plus. Donner de mes opinions, de mes histoires, de mon temps, de mes connaissances, de mes choses… Donner.

Tout cela me rappelle d’une conversation que j’ai eue il y a quelques années avec une amie. Je lui demandais ce qu’était l’amitié. L’amie, qui a prit le temps d’y réfléchir, m’est revenue avec une réponse toute simple. L’amitié, c’est d’abord répondre aux messages qu’une personne nous envoie et prendre du temps pour la voir. Bref, donner du temps, donner de soi. C’est aussi s’enquérir de sa vie et s’y intéresser. J’imagine que c’est aussi, à terme, se mettre dans ses souliers et reconnaître sa façon de voir le monde.

Bon, je tergiverse déjà… Je me demande comment doser tout cela. Doit-on se mettre dans les souliers de tout le monde? Retourner tous les appels et tous les courriels que l’on reçoit? Comment savoir? Je dois absolument comprendre cela. Le temps file! En trois ou quatre ans, je suis passée par plusieurs phases. J’ai commencé par rester isolée et refuser toutes les invitations par peur d’être rejetée. Puis, je me suis rendue compte que les gens m’appréciaient et qu’il suffisait que j’accepte les invitations pour avoir une vie sociale. Puis, j’ai eu trop d’amis et d’activités. J’ai donc fait le tri, en manquant à la fois de considération, de subtilité et de jugeote. Difficile de faire pire… Là, je suis revenue à un genre de solitude: les gens se détournent de moi parce que je ne fais pas suffisamment attention à eux. À moi de faire mes preuves. Sans m’oublier ni me trahir. 

Ah, Noël…

Noël est un moment difficile à passer pour plein de monde. Pour moi, je crois que c’est dur parce que j’ai pas l’habitude de penser aux autres. Je ne pense pas à faire des cadeaux, à envoyer des cartes de Noël ou à appeler pour souhaiter de Joyeuses Fêtes. Toujours cette attitude un peu adolescente du « à quoi bon, de toute façon, tout le monde s’en fout« … Alors que, dans le fond, non. Anne-Marie m’a téléphoné le 24 pour me souhaiter de Joyeuses Fêtes et cela m’a fait bien plaisir. On est toujours content que quelqu’un pense à nous…

Hier, j’ai fini de préparer à la dernière minute un cadeau pour ma mère. Même si mon cadeau n’était pas parfait, c’est tout de même un signe d’amour que de prendre du temps pour elle, de lui préparer quelque chose que je crois qu’elle appréciera.

Je pense que j’oublie les fêtes et les cadeaux parce que donner, ça me rend vulnérable. D’abord, cela veut dire que j’apprécie suffisamment l’autre pour prendre le temps de lui préparer quelque chose. C’est prendre le risque que l’autre n’appréciera pas ce que je lui offre. Ensuite, en choisissant et en donnant un cadeau, je dois accepter qu’il ne sera jamais parfait, malgré tous mes efforts. Ce ne sera jamais le plus beau cadeau, mais bien un des cadeaux, une des pensées que j’offrirai à cette personne afin de créer des souvenirs et des liens de confiance et d’amitié.

Bref, s’ouvrir c’est épeurant, mais c’est payant. Je vais essayer de m’en rappeler.

Trois choses chouettes 1

Paul Coelho recommande de noter, à tous les soirs, trois événements agréables qui sont survenus pendant la journée. C’est aujourd’hui que je commence.

  • Le lunch de ce midi. J’étais à l’aise parce que nous étions en petit comité, ce qui m’a aidé à prendre ma place.
  • Le film de ce soir (French Kiss). J’étais contente parce que c’était assez bon, québécois et que, comme je l’espérais en l’empruntant à la bibliothèque, il m’a fait rire.
  • Mon souper de poulet, de bok choï et de mayo. Parce que c’était bon 🙂
  • Tiens, j’en ajoute un quatrième: ma soirée. Parce que j’ai avancé dans le cadeau de Noël que je prépare pour ma mère. Et dans mon blogue 😉

Encore de l’aide

Depuis que j’ai annoncé ce blogue sur Facebook, les amies commencent à m’envoyer des hyperliens pour m’aider dans ma quête 🙂

L’une d’elles m’a parlé de Krishnamurti. Elle m’a référé à une courte vidéo où il explique que la pure perception, sans aucune pensée, est possible – et même souhaitable. En clair, que cela nous permet de voir ce qui est réellement, sans a priori ni souvenirs de ce qui a été. Bref, que la perception sans pensée permet de rester dans l’ici et le maintenant. On ne s’en sort pas.

Et puis, tiens, en parlant d’amies, finissons donc en beauté. Depuis plusieurs mois, voire quelques années, il y a une fille dont j’ai envie de me rapprocher parce que je la trouve intelligente, sensible, vive, drôle… Je m’y prends évidemment comme un pied… Ayant eu la chance de la croiser la semaine passée à un spectacle, j’ai eu envie de l’appeler pour lui dire que j’avais apprécié la voir et que je pensais à elle. Au moins 10 fois, j’ai signalé les premiers huit chiffres de son numéro, puis raccroché. À la dixième fois, j’ai signalé tous les chiffres. Elle a répondu et elle m’a dit que j’étais gentille de l’appeler. Elle a même accepté que je la rappelle. Je dois absolument me souvenir de cela.

Tradition, réflexion, médiation

Il y a quelques semaines, j’ai assisté à une formation sur la communication interpersonnelle, courtoisie de mon employeur.

Nous avions préalablement rempli le test TRIMA pour connaître notre style social, c’est-à-dire notre disposition à agir. Mes deux premiers traits sont la tradition et la réflexion, quasi à égalité. Mon troisième trait dominant est la médiation.

  • Être traditionnel, c’est être prudent; discipliné; ordonné; méticuleux; réservé; respectueux des règles; prévoyant et préoccupé par la qualité. On supporte mal l’à-peu-près, on déteste le changement pour le changement et on se considère pratique, méthodique et solide.
  • Être réflexif, c’est être logique; rationnel; objectif; critique; intellectuel et factuel. On juge important de continuer à apprendre, même si on ne sait pas toujours à quoi cela va servir; on aime prendre le temps de réfléchir pour résoudre un problème et l’incompétence — réelle ou perçue — nous irrite facilement.
  • Être fort en médiation, enfin, c’est être émotif et sensible; chaleureux; serviable; tolérant; désireux d’harmonie et loyal. On croit en l’être humain et on trouve important d’être proche de nos sentiments et de rendre service aux autres.

Somme toute, je me reconnais dans ce portrait un peu « bas bruns ». La formatrice m’a résumée ainsi:

Pour être heureuse, j’ai besoin de comprendre avant de me lancer et d’avoir quelque chose d’écrit auquel je peux me référer. Je ne suis pas une leader qui va monter sur la table électriser la foule. Mais je suis de service et loyale, capable de donner un effort continu et constant sur le long-terme.

Évidemment, il y a l’envers de la médaille, le côté sombre de ces qualités.

  • Une personne traditionnelle peut devenir allergique au changement; rigide, pointilleuse, perfectionniste et timide à en être malade.
  • La réflexion peut entraîner de l’intransigeance, de l’insensibilité, de l’insouciance face au facteur humain, de la difficulté à passer à l’action et de l’indécision.
  • La médiation peut mener à l’hypersensibilité; la naïveté et la volonté d’éviter les conflits à tout prix.

La formatrice a résumé mes défis ainsi:

  • Passer à l’action
  • Mettre mon pied à terre et imposer mes limites quand une situation devient inacceptable
  • Mieux faire valoir mon opinion. J’ai un excellent jugement: je dois simplement mieux mettre en lumière

J’ajouterais:

  • Être moins rigide et mieux accepter le point de vue des autres

Mes rêves me parlent – et je les écoute ;)

Je rêve souvent à des endroits où, dans mes rêves, je retourne régulièrement. Ma mère dit qu’il s’agit d’une image de ma tête, mon esprit. Je crois bien qu’elle a raison.

Or, il y a quelques années, je me perdais toujours dans ces endroits. Plus récemment, j’y redécouvrais avec beaucoup de bonheur des meubles ou de grandes pièces oubliées. Hier? J’avais le plus grand mal entrer dans une maison. Je devais escalader périlleusement un balcon pour y pénétrer tandis que, une fois à l’intérieur, de grands meubles bloquaient presque complètement les fenêtres. Mmmmm. Pleine conscience, nous avons rendez-vous!

Scar project : Let these survivor women teach you about your beauty

Des femmes montrent leurs seins défigurés ou absents, suite à une ablation ou à une chirurgie. Inspirant. Et confrontant. J’ai du mal à me dire autre chose que: « je n’aimerais pas que ce soit moi ». Je manque d’empathie. En fait, je ne suis toujours pas certaine de savoir exactement ce que c’est l’empathie…

J’ai déjà discuté de cela avec Anne-Marie, qui a un sens moral très fort. Elle disait que l’empathie est la capacité d’éprouver l’émotion qu’un autre éprouve. « C’est un choix, et c’est un choix qui nous rend vulnérables parce que, explique la vidéo, pour connecter avec le sentiment de l’autre, je dois connecter avec le mien, à l’intérieur. » Juste reconnaître la colère, l’angoisse, la joie ou la tristesse d’un autre en se rappelant avoir déjà vécu quelque chose de semblable…