S’ouvrir, c’est pleurer

Le titre est un peu triste, à première vue, mais le post ne l’est pas.

En fait, j’ai passé une drôle de soirée. Remplie d’émotions différentes.

J’a notamment jasé avec cet «ami qui ne me parle plus». Il va d’ailleurs falloir que je lui trouve un autre nom. Peut-être «cet ami qui m’aide à devenir meilleure»? Hum. Peut-être pas. 😉

Je lui avais fait part, par clavardage, d’une de mes plus grandes angoisses. À savoir: j’ai envie de dire des choses aux gens et de participer à leurs discussions, mais j’ai la hantise de dire les mauvaises choses, de mettre les pieds dans les plats, de blesser. C’est d’autant plus vrai avec cet ami parce que je tiens à lui et que nous sommes en train de nous réconcilier. Ce n’est pas le moment de gaffer!

J’ai d’abord regretté lui avoir confié cela. Et puis, après deux ou trois heures de quellemerdequellemerdequellemerde, je me suis rendue compte que de lui en avoir parlé m’avait aidée à y voir plus clair. En somme, personne ne peut m’aider à savoir quoi dire aux autres si je ne le sais pas moi-même!

Et puis j’ai dit cela à cet ami, toujours par clavardage.

À force, il a cru que je voulais lui parler 😉 Et il m’a proposé de l’appeler. Ce que j’ai fait. Mais comme je n’avais rien de spécial à lui dire, nous n’avons pas parlé très longtemps. Juste assez pour nous dire que nous cheminions tous les deux, qu’on n’était pas encore prêt pour de grandes retrouvailles, qu’on s’ennuyait de l’un de autre et qu’on s’aimait. Nous étions d’accord sur tout 🙂

J’ai aussi eu un autre moment fort un peu plus tôt dans la journée, lors du retour vers la maison. Je pensais à mes collègues de travail et j’avais le spleen. Puis j’ai réalisé que j’ai fais très peu d’efforts, formels ou informels, pour m’intégrer à l’équipe. De manière formelle, par exemple, je n’ai effectué aucune recherche sur cette organisation avant d’y arriver. J’ai plutôt passé les premiers mois à me plaindre de sa culture corporatiste! Je n’ai pas vraiment pris le temps de me familiariser avec ses grands dossiers, ses dates-clé, son histoire ou comment elle traitait jusqu’alors le dossier qui m’avait été confié. En fait, je suis entrée là comme un bélier, en fonçant tête baissée, sans demander aux autres comment procéder ou comment nous pouvions collaborer.

Pas étonnant que ça ne se soit pas très bien passé…

J’ai eu un autre moment fort, après mon appel avec cet ami dont je dois changer le surnom 😉

La connexion Internet coupait la vidéo que j’écoutais. Je suis allée sur le site du Kiosque, et un post m’a amenée sur Béhance: un site où des artistes talentueux et apparemment de renom (l’un d’eux fait la couv’ d’un magazine) mettent leurs oeuvres. Le site est hyper-bien fait, convivial… Et, peu à peu, je me mets à brailler. Partiellement parce que je suis émue par toutes ces personnes de talent qui se mettent ainsi à nue sur la place publique. Elles disent: «Voici ce que je suis, voici ce que je fais.» À nous de décider si cela nous plaît ou non. Intense. Et partiellement parce que, en regardant ces portfolios, JE peux décider ce que j’aime, sans culpabilité, sans obligation et sans regrets. Et exposer, moi aussi, ce que je suis et ce qui me touche.

Grosse soirée 😉

Les mines et le retour d’un ami

Cet ami qui ne me parlait plus a recommencé à le faire. Ou, du moins, il accepte de clavarder avec moi. Disons que le coeur me battait à tout rompre quand j’ai osé lui envoyer un message, hier — et qu’il a répondu! 🙂 À chaque réponse que je lui envoyais, j’essayais de ressentir ma poitrine, mon coeur, mes cuisses. Bref, d’être présente à 100% et de «parler vrai». Cette séance de clavardage est symptomatique de toutes mes rencontres avec les autres. Elle parle de mon coeur et de la façon qu’il a de se montrer aux autres.

Laissez-moi vous dire tout de suite que je suis contente de cette petite discussion par claviers interposés. Mais je doute de sa fin. J’aurais aimé que cela se termine mieux, sans trop savoir à quel point… elle s’est mal terminée. Bref, cette conversation m’a trotté dans la tête aujourd’hui (même si – béni soit le ciel! – j’ai évité les intenses «quellemerdequellemerdequellemerde» qui m’assaillent parfois).

À force d’y réfléchir, j’en suis arrivée à une métaphore: les conversations avec cet ami ressemblent à un champ truffé de mines. En fait, en y pensant bien, les conversations avec tous mes amis sont truffés de mines! À tout moment, on peut mettre le pied sur quelque chose qui explose très facilement. Je crois que je suis hypersensible: je vois des mines là où il n’y en a pas. Mais je crois aussi que je sous-estime leur sensibilité ou l’effet de leur explosion. Je me dis «ah oui, une mine», mais je vais tout de même de l’avant. Ou je me dis: «elle n’explosera pas si fort» ou «elle ne fera pas tant de dommages que cela». En somme, je mets les pieds là où je ne devrais pas. Ou, plutôt. je me promène dans des terrains minés sans prendre les précautions qui s’imposent.

Je m’en rends mieux compte en l’écrivant. Hier, les meilleurs échanges que j’ai eus sont ceux que j’ai clarifiés par des «Que veux-tu dire? Je ne suis pas  sûre de comprendre.» J’imagine que c’est une façon de vérifier si la mine est active et, si oui, à quel point. Ou tout au moins de signifier à l’autre que je m’en soucie.

***

L’autre est aussi essentiel qu’angoissant. Case in point. J’ai pris trois jours de vacances cette semaine et mes plus beaux moment ont été ceux que j’ai partagés. Le premier jour, j’ai été amorphe et triste jusqu’à ce que j’aille au local de Québec Solidaire chercher des tracts. Le deuxième jour, débuté avec une distribution de tracts dans le métro, a été joyeux et plein d’énergie. Le troisième (aujourd’hui) a été entre les deux. Hier, un souper avec ma maman m’a demandé beaucoup d’énergie. Mais du travail avec Québec Solidaire m’a remise en forme 🙂

En somme, apprivoiser les autres fait partie de la solution.

Je commence à travailler avec un nouveau psy mardi prochain. À suivre.