Bon, un petit effort… Ça ne me tente pas trop d’écrire, mais je vais me sentir mieux si je le fais.
Chers parents… En voyant ces photos, je me rends compte que je les aime beaucoup, même si je les critique souvent…
Mon père est venu en ville le week-end passé pour des raisons médicales. Il a soupé et dormi chez-moi et nous avons passé un partie du lendemain ensemble. Il a fait ma vaisselle de la semaine sans que je lui demande (!!), a dit que mon souper était bon, enlevé des tâches sur mon comptoir… On est allé faire un tour chez Costco regarder les portables pour moi et acheter des champignons marinés pour lui, il m’a donné ma deuxième leçon de conduite d’une voiture manuelle, on a passé un peu de temps à lire chacun de notre côté sur notre appareil électronique… Bref, ce fut bien agréable. J’ai commencé à lui dire récemment qu’il était mon papa préféré et que j’avais bien de chance qu’il soit là et je suis étonnée de l’entendre douter avec un « Ah oui? » ou un « T’es sûre? » (merci en passant à sa cousine R. qui n’a peur de me dire qu’elle m’aime et que mon père m’aime, m’encourageant ainsi à aller de l’avant avec mes propres déclarations.)
J’aime mon père parce qu’il donne l’heure juste. Quand il aime quelque chose, il le dit; quand il n’aime pas quelque chose, il le dit aussi. C’est bourru, parfois, mais au moins c’est clair. Mieux : il est même capable de revoir ses opinions.
Mon père aime aussi beaucoup faire des choses, avoir des projets. J’aime beaucoup cela. C’est motivant, ça me donne confiance en moi et ça me montre que c’est possible de recoller une planche, de nettoyer un comptoir ou de refaire le filage d’une lampe, etc. Mon père est plein d’idées 🙂
Mon père est un news junky : il ne se sent pas bien s’il n’a pas lu son journal du jour et n’a pas regardé au moins un téléjournal (il aime beaucoup TV5, qu’il trouve plus intelligente que les chaînes québécoises — il n’a pas tort… )
je m’égare… Je voulais vous dire que, avec lui, j’arrive à ressentir ma puissance, c’est-à-dire le poids de mes jugements, de mon manque d’écoute, de mon irrespect, de ma distraction. Quand je ne suis pas là à 100%, je sens mon père se rétracter, être moins en confiance, moins souriant… Et je m’ajuste : j’ouvre alors mon coeur un peu plus en faisant bien attention à ne pas me laisser en envahir non plus. Exercice délicat qui devient toutefois de plus en plus facile avec l’approfondissement de notre intimité. On se connaît mieux, on comprend mieux les réactions de l’autre, on s’entend à demi-mot et on s’accepte mieux. On rit plus et plus fort 🙂
Voir mon père me fait habituellement du bien. Il me donne de l’énergie, me donne envie de faire des choses.
J’aimerais en dire autant de ma mère… Je sens que ça s’en vient, mais disons que ce n’est pas encore pour tout de suite. Nous nous sommes parlées avant-hier au téléphone et j’ai été un peu sèche sans aucune raison… Je me suis sentie mal toute la soirée, avant-hier, et une bonne partie de la journée, hier. Et, à chaque fois que je voulais m’expliquer ce qui c’était passé, je commençais toujours par « Oui, j’ai été sèche avec elle, mais elle… » Disons que ça commençait mal ^^ Je l’ai donc rappelée hier soir, non pas pour m’excuser, mais pour lui dire que j’aimais plus mon nouvel ordinateur depuis que je lui avais dit, à elle, que je ne l’aimais pas trop. Râler un petit coup m’a fait du bien 🙂
Je ne sais pas trop quel est le problème avec ma mère… Peut-être que j’ai du mal parce qu’elle a tendance à taire ses émotions… disons intimes, c’est-à-dire celles qu’elle éprouve pour des proches, surtout si ce sont des émotions négatives.
J’ai donc souvent du mal à cerner l’effet de mes gestes ou de mes paroles sur elle (ou sur les autres) ou à comprendre si suis allée trop loin… Je me souviens que je lui avais parlé durement, une fois, alors qu’elle hospitalisée. Quand je lui en ai reparlé, j’ai appris qu’elle en avait pleuré toute la nuit, mais qu’elle ne me l’aurait jamais avoué si je n’étais pas revenue sur le sujet! Pareillement, elle m’a dit une fois qu’elle était allée à une fête d’amis quelques jours après que mon père l’ait quittée et elle n’avait rien dit. « Je ne voulais pas casser l’ambiance », qu’elle m’a dit. Au secours…
Une autre anecdote. Il y une semaine ou deux, je suis allée à l’inauguration d’un parc avec ma mère et l’une de ses bonnes amies. Il y avait de musique forte, beaucoup de gens et des politiciens qui se pétaient les bretelles. Bref, tout ce que je déteste. J’ai donc bougonné, disant tour à tour que je n’aimais pas la musique forte, les foules ni les politiciens. L’amie de ma mère, H., m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit que j’étais négative et que mes commentaires ternissaient cet événement auquel elle m’avait invitée et auquel, elle, était contente d’assister. « Pourquoi tu es venue si tu sais que tu n’aimes pas les foules et les politiciens? Tu savais qu’il y en aurait ici! », m’a-t-elle sermonné… avec raison. Je l’ai remercié (avec sincérité) de m’avoir « parlé dans le casque » et je me suis excusée de lui ruiner sa journée.
H. s’est éloignée pour parler avec d’autres invités (elle connaissait un tas de gens) alors que je suis restée à discuter avec ma mère. Une heure plus tard, nous avons décidé d’aller manger toutes les trois… et nous avons eu un magnifique déjeuner, à parler et à échanger sur tout et de rien. C’était pour cela que j’avais accepté l’invitation de H., pour le plaisir de la voir et de jaser avec elle. Elle l’a bien vu une fois au resto et s’est attardée longtemps à parler avec ma mère et moi.
Son coup de gueule m’a toutefois fait le plus grand bien parce qu’il était honnête, vrai et approprié. Comme me l’a fait remarquer mon amie N.S., j’ai eu l’impression d’être traitée comme une adulte. Le lendemain, j’avais plein d’énergie : avant 11h30, j’avais lavé ma vaisselle, fait une lessive, … Ma mère, elle? Après que H. m’ait parlé dans le casque, elle me regardait avec pitié… « Ça me fait de la peine que H. te parle comme cela! Mais on ne te changera pas! » Super… Très habilitant, très responsabilisant, très éducatif… C’est pour cela que j’étais contente de l’avoir fait pleuré, à l’hôpital : j’avais touché une limite que j’arrivais à voir.
Bon, je m’arrête là, ce post est déjà long… Merci de me lire 😉