États d’esprit du vendredi #46 (2018/04/13)

Me voici pour les États d’esprit du vendredi de Zenopia et Postman. Le grand dilemme du vendredi : parfois, je regrette de ne pas les avoir fait; parfois, ça me fâche de me sentir obligée de les faire. Je travaille là-dessus :p Le rendez-vous, donc : on copie le questionnaire ci-dessous, on y répond et on publie le tout dans les commentaires des États des deux instigateurs. C’est parti.

23h35

Fatigue : Ça va. Les matins sont durs, mais c’est psychologique. Sérieux, je commence à mieux comprendre mon niveau d’énergie.

Humeur : Bonne tendance bonne 🙂

Estomac : Des sushis!

Condition physique : Pas mal. J.R. m’a dit que j’étais très kinesthésique et que tout ressortait dans mon corps. Ça fait beaucoup de sens.

Esprit : Toujours sur le bord d’une découverte. Comme en transition.

Boulot : De mieux en mieux. J’ai livré mes derniers textes aujourd’hui, j’ai eu un beau rire franc avec D. cette semaine (avec les yeux pétillants et tout), j’ai donné une petite formation sur la recherche que finance mon employeur… J’ai presque hâte à lundi 😉

Culture : Sophie Kinsella, Shopaholic and baby. Léger, un vrai loisir.

Penser : À profiter de mon week-end.

Avis perso : C’est fou comment j’ai du mal à me trouver des avis perso, moi qui est toujours en train de juger tout et tout le monde. Ça contraste avec mon père, qui est aussi très jugeant mais, très vocal, très vrai et très attachant. Tout comme H., cette amie de ma mère, aussi très jugeante et très vraie qui m’énergise à fond quand je la vois. Mmmmm. Il y a définitivement quelque chose à fouiller ici.

Message perso : Y’as-tu encore de la neige par chez-vous? Ici, ils en annoncent encore pour dimanche 😦

Loulou la poilue : Apprivoise son arbre à chat, apprécie le temps plus printanier, a perdu ses mottons de poils.

Amitiés : Un souper la semaine prochaine, un coup de main à N. ce dimanche, un souper de Marcis ce soir, un cinoche avec J… Que de belles choses…

Essentiel : Me donner une chance, ou des chances.

Divers : J’ai beaucoup aimé ma soirée de Marcis (un groupe de filles qui ont toutes été coachées par le même M. Marcil. 😉

Courses : Mmmm. Je vais manger mes restants.

Sortie : Des sorties entre amies et une soirée politique avec QS  – les élections approchent, on vote en octobre!

Envie : D’avancer dans mes projet (bis).

Zic : Jack Johnson : ce que j’ai écouté pendant au moins 3 jours cette semaine.

Pic : Une photo pour mes amies européennes pour leur montrer à quoi ça ressemble, un 5 avril canadien hihi

00h012

Bon week-end les gens!

Mon père, ma mère, mes émotions

Bon, un petit effort… Ça ne me tente pas trop d’écrire, mais je vais me sentir mieux si je le fais.

parents

Chers parents… En voyant ces photos, je me rends compte que je les aime beaucoup, même si je les critique souvent… :/

Mon père est venu en ville le week-end passé pour des raisons médicales. Il a soupé et dormi chez-moi et nous avons passé un partie du lendemain ensemble. Il a fait ma vaisselle de la semaine sans que je lui demande (!!), a dit que mon souper était bon, enlevé des tâches sur mon comptoir… On est allé faire un tour chez Costco regarder les portables pour moi et acheter des champignons marinés pour lui, il m’a donné ma deuxième leçon de conduite d’une voiture manuelle, on a passé un peu de temps à lire chacun de notre côté sur notre appareil électronique… Bref, ce fut bien agréable. J’ai commencé à lui dire récemment qu’il était mon papa préféré et que j’avais bien de chance qu’il soit là et je suis étonnée de l’entendre douter avec un « Ah oui? » ou un « T’es sûre? » (merci en passant à sa cousine R. qui n’a peur de me dire qu’elle m’aime et que mon père m’aime, m’encourageant ainsi à aller de l’avant avec mes propres déclarations.)

J’aime mon père parce qu’il donne l’heure juste. Quand il aime quelque chose, il le dit; quand il n’aime pas quelque chose, il le dit aussi. C’est bourru, parfois, mais au moins c’est clair. Mieux : il est même capable de revoir ses opinions.

Mon père aime aussi beaucoup faire des choses, avoir des projets. J’aime beaucoup cela. C’est motivant, ça me donne confiance en moi et ça me montre que c’est possible de recoller une planche, de nettoyer un comptoir ou de refaire le filage d’une lampe, etc. Mon père est plein d’idées 🙂

Mon père est un news junky : il ne se sent pas bien s’il n’a pas lu son journal du jour et n’a pas regardé au moins un téléjournal (il aime beaucoup TV5, qu’il trouve plus intelligente que les chaînes québécoises — il n’a pas tort… :/ )

je m’égare… Je voulais vous dire que, avec lui, j’arrive à ressentir ma puissance, c’est-à-dire le poids de mes jugements, de mon manque d’écoute, de mon irrespect, de ma distraction. Quand je ne suis pas là à 100%, je sens mon père se rétracter, être moins en confiance, moins souriant… Et je m’ajuste : j’ouvre alors mon coeur un peu plus en faisant bien attention à ne pas me laisser en envahir non plus. Exercice délicat qui devient toutefois de plus en plus facile avec l’approfondissement de notre intimité. On se connaît mieux, on comprend mieux les réactions de l’autre, on s’entend à demi-mot et on s’accepte mieux. On rit plus et plus fort 🙂

Voir mon père me fait habituellement du bien. Il me donne de l’énergie, me donne envie de faire des choses.

J’aimerais en dire autant de ma mère… Je sens que ça s’en vient, mais disons que ce n’est pas encore pour tout de suite. Nous nous sommes parlées avant-hier au téléphone et j’ai été un peu sèche sans aucune raison… Je me suis sentie mal toute la soirée, avant-hier, et une bonne partie de la journée, hier. Et, à chaque fois que je voulais m’expliquer ce qui c’était passé, je commençais toujours par « Oui, j’ai été sèche avec elle, mais elle… » Disons que ça commençait mal ^^ Je l’ai donc rappelée hier soir, non pas pour m’excuser, mais pour lui dire que j’aimais plus mon nouvel ordinateur depuis que je lui avais dit, à elle, que je ne l’aimais pas trop. Râler un petit coup m’a fait du bien 🙂

Je ne sais pas trop quel est le problème avec ma mère… Peut-être que j’ai du mal parce qu’elle a tendance à taire ses émotions… disons intimes, c’est-à-dire celles qu’elle éprouve pour des proches, surtout si ce sont des émotions négatives.

J’ai donc souvent du mal à cerner l’effet de mes gestes ou de mes paroles sur elle (ou sur les autres) ou à comprendre si suis allée trop loin… Je me souviens que je lui avais parlé durement, une fois, alors qu’elle hospitalisée. Quand je lui en ai reparlé, j’ai appris qu’elle en avait pleuré toute la nuit, mais qu’elle ne me l’aurait jamais avoué si je n’étais pas revenue sur le sujet! Pareillement, elle m’a dit une fois qu’elle était allée à une fête d’amis quelques jours après que mon père l’ait quittée et elle n’avait rien dit. « Je ne voulais pas casser l’ambiance », qu’elle m’a dit. Au secours…

Une autre anecdote. Il y une semaine ou deux, je suis allée à l’inauguration d’un parc avec ma mère et l’une de ses bonnes amies. Il y avait de musique forte, beaucoup de gens et des politiciens qui se pétaient les bretelles. Bref, tout ce que je déteste. J’ai donc bougonné, disant tour à tour que je n’aimais pas la musique forte, les foules ni les politiciens. L’amie de ma mère, H., m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit que j’étais négative et que mes commentaires ternissaient cet événement auquel elle m’avait invitée et auquel, elle, était contente d’assister. « Pourquoi tu es venue si tu sais que tu n’aimes pas les foules et les politiciens? Tu savais qu’il y en aurait ici! », m’a-t-elle sermonné… avec raison. Je l’ai remercié (avec sincérité) de m’avoir « parlé dans le casque » et je me suis excusée de lui ruiner sa journée.

H. s’est éloignée pour parler avec d’autres invités (elle connaissait un tas de gens) alors que je suis restée à discuter avec ma mère. Une heure plus tard, nous avons décidé d’aller manger toutes les trois… et nous avons eu un magnifique déjeuner, à parler et à échanger sur tout et de rien. C’était pour cela que j’avais accepté l’invitation de H., pour le plaisir de la voir et de jaser avec elle. Elle l’a bien vu une fois au resto et s’est attardée longtemps à parler avec ma mère et moi.

Son coup de gueule m’a toutefois fait le plus grand bien parce qu’il était honnête, vrai et approprié. Comme me l’a fait remarquer mon amie N.S., j’ai eu l’impression d’être traitée comme une adulte. Le lendemain, j’avais plein d’énergie : avant 11h30, j’avais lavé ma vaisselle, fait une lessive, … Ma mère, elle? Après que H. m’ait parlé dans le casque, elle me regardait avec pitié… « Ça me fait de la peine que H. te parle comme cela! Mais on ne te changera pas! » Super… Très habilitant, très responsabilisant, très éducatif… C’est pour cela que j’étais contente de l’avoir fait pleuré, à l’hôpital : j’avais touché une limite que j’arrivais à voir.

Bon, je m’arrête là, ce post est déjà long… Merci de me lire 😉

Une barre dans la poitrine

Drôle de période où, en route vers un mieux-être, je traverse des pics de difficulté… En l’écrivant, je me dis que l’un ne va peut-être pas sans l’autre : si je cheminais pas, je n’irais pas mieux, mais je ne rencontrerais pas non plus de difficultés😔

Bref, je vous ai parlé il y a peu du négatif que je porte en moi. Eh bien, j’entends désormais les critiques que je porte sur les autres et celles que je formule sur moi. Intense. Ça parle très fort, là-dedans, et c’est très négatif. En gros, ces critiques me disent que je ne suis pas assez fine, que je n’en fais pas assez pour rendre les autres à l’aise, les écouter, être là pour eux.

Le plus dur, c’est d’accueillir ces critiques – même pas avec bienveillance (je ne suis pas rendue là), mais juste de les accueillir et de rester avec elles, sans les juger.

C’est dur, mais je me sens vraiment mieux quand je le fais, quand je me laisse être « dure », que je me permets de ne pas penser seulement aux sentiments de l’autre (sentiments, d’ailleurs, que je ne connais pas). Cette dureté, elle prend la forme d’une barre dans ma poitrine. Je la sens comme si elle y était vraiment. Dans le resto tout à l’heure, par exemple, quand j’ai ignoré une jeune fille assise à une autre table, alors que le geste vraiment humain aurait été de lui sourire… En fait, en l’écrivant, je ne suis même plus sûre de ce qui aurait été le plus humain. Mais l’ignorer à été une bonne idée ☺

Paradoxalement, être plus « dure » me permet aussi d’être plus à l’écoute de mes propres besoins. Oh, ça peut être bien banal, comme m’arrêter quelque minutes pour prendre une photo et « gêner » la circulation des piétons. Dans ma tête, ça crie fort : ça ne sert à rien ces photos-là, t’es poche, c’est con… Bizarrement, c’est en reconnaissant la présence de ces idées, lorsqu’elles apparaissent, que je peux avancer et faire ce qui me tente, comme prendre des photos 😉

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Tout cela me fait penser très fort à P., aux prises lui aussi avec des dilemmes de limites, de respect de soi et d’attention à l’autre (je crois…). J’aimerais partager mes découvertes avec lui, voir comment il perçoit  tout cela, être réconfortée  par le fait que nous ne sommes pas seuls avec nos questions.

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Avec le recul d’une journée, je réalise que la tension que je ressens, parfois de manière assez forte pour me faire sursauter, est cette même dureté qui me demande de penser à moi, de prendre la place qui me revient de plein droit – et, même, que les autres s’attendent à ce que j’occupe.

Une chicane avec une amie II

Ma dispute avec J.B. me tracasse beaucoup. J’avais réussi à mettre cela de côté depuis quelques jours mais, ce soir, cela revient avec force. Une pensée obsessive, comme dirait Pascal Auclair.

J. est négative, dernièrement : elle décrit ce qui lui arrive de manière assez systématiquement négative, et elle cherche de l’empathie. Je lui ai dit, et elle l’a très mal pris. J’ai aussi pris la peine de lui envoyer un courriel quelques semaines plus tard pour lui redire que je tenais à elle et que mon commentaire visait moins à l’attaquer qu’à bonifier notre relation, à la rendre plus honnête et plus forte. J. n’a pas pris la peine de répondre…

Obsession II
C’est ici que l’obsession commence… Est-ce j’aurais dû lui dire cela? Y avait-il une meilleure façon de le faire? Je repense évidemment aux autres fois où un de mes commentaires a mené à la fin de la relation, comme avec P. ou P.D. Je repense aussi à J.C., qui m’a dit hier à quel point elle appréciait ma franchise et mon honnêteté… Bref, c’est loin d’être tout noir ou tout blanc!!!

Pascal, mon prof de méditation, me rappellerait qu’on ne peux pas refaire le passé, même en y pensant très fort et très longtemps. Ariane me rappellerait (peut-être) le bouquin qu’elle m’a offert à mon anniversaire : The desire map. Son auteure nous invite à déterminer comment l’on veut se sentir et agir en conséquence. Ce soir, j’ai envie de me sentir à l’aise et d’arrêter les pensées obsessives sur J… Ce post aide un peu 😉

Faut s’ouvrir pour être bien

Je sais, c’est une évidence. Pas pour moi. Je m’en rends douloureusement compte. Je ne sais plus trop pourquoi, mais j’ai écris à C., dimanche soir, alors que je lui avais envoyé un courriel seulement quelques jours plus tôt. Ce deuxième message était plus honnête. Plutôt que de parler de ma vie de manière jovialiste (comme dans mon premier courriel) ou un peu mélodramatique (comme je me fais souvent), je lui ai dit ce que j’avais découvert quelques jours plus tôt : la plupart de mes relations sont « bloquées » et, quoique j’aimerais les développer, je ne sais pas comment m’y prendre. À mon grand étonnement, cette amie s’est dite touchée par ce deuxième courriel. Elle a même reconnu qu’elle aussi tend à « rosir » un peu le portait quand elle donne de ses nouvelles… Le plus beau dans toute cette histoire, c’est que, après m’être ouverte de la sorte, j’ai passé une excellente journée avec mes collègues lundi. À mon avis, ce n’est pas un hasard.

Faire confiance, faire confiance, faire confiance…

Je procrastine depuis plusieurs jours pour écrire ce post. Ça doit être un signe que c’est important 😉

En gros, cela fait au moins deux fois, récemment, que je deviens distraite ou irritable lors d’un rendez-vous avec des amies parce que je pense à la pizza ou le club sandwich que je vais manger après notre rendez-vous. Ce qui me rend irritable, je crois, c’est la honte: je ne veux pas leur dire que je vais aller manger une pizza ou un club sandwich parce que cela me fait honte. J’ai l’air d’une égoïste préfère manger seule — et donc sans eux ou elles — et, qui plus est, pour aller manger de la malbouffe. Cela me rend irritable de porter ce secret et de croire que, si je le partage, je serai jugée.

Hier, je suis allée au marché Jean-Talon avec deux amies que j’apprécie beaucoup. Sur un coup de tête, elles s’arrêtent à une crêperie et décident de manger un morceau. Les crêpes avaient l’air délicieuses, mais j’ai décidé de ne pas en manger. Officiellement, je les trouvais trop chères. Mais, dans ma tête, je pensais avec regret à ma pizza. Mais, arrivée à la maison, la pizza que j’ai commandée m’a coûté deux fois le prix d’une crêpe!!

Le plus dur, dans tout cela, est de ne PAS me taper sur la tête. De me dire, tout simplement, que je devrais être plus transparente avec mes amies. Par exemple, leur dire que j’ai l’intention de bouffer une pizza au retour. Et que je gagnerais à être moins rigide, aussi: par exemple, manger une crêpe quand l’occasion se présente, en acceptant de bouffer de la pizza une autre fois… Dur, dur de ne pas me taper sur la tête, de revoir les regards blessés — ou tout au moins intrigués — de mes amies.

Tiens, pendant que je me confesse. J’ai eu la même réaction crispée quand, toujours au marché, une amie a décidé d’acheter des marrons chauds. Mon ventre disait: «Mmmm, des marrons.» Mais ma tête voyait le prix — 5$ — et se disait qu’avec la pizza ou le club sandwich, cela commençait à faire cher. Je lui ai proposé d’acheter des marrons à deux, mais finalement elle m’en a simplement donnés, sans que je la paye. Plusieurs heures plus tard, je me disais: «Pourquoi ne pas avoir demandé au commerçant si je pouvais avoir la moitié d’une portion pour la moitié du prix?» Le plus important, finalement, c’est de savoir ce que je veux vraiment et trouver ce qui pourrait répondre à ce besoin. Cette fois-ci, je voulais remplir mon bedon d’un truc «week-end» bon et pas trop cher. Des marrons et une crêpe auraient été parfaits si je n’avais pas été aussi rigide et aussi… Hum, cachottière.

Transparence, flexibilité. C’est la leçon du jour.