Eau de boudin

Voilà ce que j’ai fais une bonne partie de la journée : de l’eau de boudin, c’est-à-dire bouder. Par contre, je ne me suis vraiment rendue compte que ce soir que c’est ce que j’ai fais. J’étais maussade et je me rendais compte que cela ne relevait que de moi, mais je n’arrivais pas à savoir pourquoi j’étais de méchante humeur ni vraiment à changer d’attitude.

Certes, j’aurais voulu rester plus longtemps dehors, ce midi, à discuter avec M.C. et M.-C.G. J’aurais aussi préféré ne pas avoir à assister à une réunion téléphonique pour défendre, au nom de S.P., un point de vue que je ne partage pas vraiment. Et cela m’embêtait d’autant plus que je l’aime bien, S.P., et que j’étais contente de lui rendre service – mais pas ce service… 😉 Bref, ma journée n’était pas des meilleures, mais pas des pires non plus. Alors, pourquoi cette mauvaise humeur?

Je l’ai un peu compris tout à l’heure. La réalité ne correspondait pas à mes souhaits et j’en comprenais bien les raisons (mes collègue ont du travail et doivent retourner besogner après l’heure du lunch; S.P. est ma supérieure hiérarchique et je dois lui obéir dans la mesure du possible), mais je n’arrivais pas à l’accepter. C’est pour cela que j’étais maussade et que je boudais : je voulais que la réalité soit autre. Misère…

C’est la réalité, bien sûr, qui a gagné. 😉

Une barre dans la poitrine

Drôle de période où, en route vers un mieux-être, je traverse des pics de difficulté… En l’écrivant, je me dis que l’un ne va peut-être pas sans l’autre : si je cheminais pas, je n’irais pas mieux, mais je ne rencontrerais pas non plus de difficultés😔

Bref, je vous ai parlé il y a peu du négatif que je porte en moi. Eh bien, j’entends désormais les critiques que je porte sur les autres et celles que je formule sur moi. Intense. Ça parle très fort, là-dedans, et c’est très négatif. En gros, ces critiques me disent que je ne suis pas assez fine, que je n’en fais pas assez pour rendre les autres à l’aise, les écouter, être là pour eux.

Le plus dur, c’est d’accueillir ces critiques – même pas avec bienveillance (je ne suis pas rendue là), mais juste de les accueillir et de rester avec elles, sans les juger.

C’est dur, mais je me sens vraiment mieux quand je le fais, quand je me laisse être « dure », que je me permets de ne pas penser seulement aux sentiments de l’autre (sentiments, d’ailleurs, que je ne connais pas). Cette dureté, elle prend la forme d’une barre dans ma poitrine. Je la sens comme si elle y était vraiment. Dans le resto tout à l’heure, par exemple, quand j’ai ignoré une jeune fille assise à une autre table, alors que le geste vraiment humain aurait été de lui sourire… En fait, en l’écrivant, je ne suis même plus sûre de ce qui aurait été le plus humain. Mais l’ignorer à été une bonne idée ☺

Paradoxalement, être plus « dure » me permet aussi d’être plus à l’écoute de mes propres besoins. Oh, ça peut être bien banal, comme m’arrêter quelque minutes pour prendre une photo et « gêner » la circulation des piétons. Dans ma tête, ça crie fort : ça ne sert à rien ces photos-là, t’es poche, c’est con… Bizarrement, c’est en reconnaissant la présence de ces idées, lorsqu’elles apparaissent, que je peux avancer et faire ce qui me tente, comme prendre des photos 😉

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Tout cela me fait penser très fort à P., aux prises lui aussi avec des dilemmes de limites, de respect de soi et d’attention à l’autre (je crois…). J’aimerais partager mes découvertes avec lui, voir comment il perçoit  tout cela, être réconfortée  par le fait que nous ne sommes pas seuls avec nos questions.

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Avec le recul d’une journée, je réalise que la tension que je ressens, parfois de manière assez forte pour me faire sursauter, est cette même dureté qui me demande de penser à moi, de prendre la place qui me revient de plein droit – et, même, que les autres s’attendent à ce que j’occupe.

No one is made for you, besides you

Aperçu sur le fil FB d’une amie. C’est une petite réflexion sur nos attentes par rapport aux autres, et c’est plutôt bien dit.

No other person on this planet was made for you. They were made for themselves. No one is going to be perfect for you, and I think we need to stop raising everyone on the belief that someone out there, just one other person in the whole world, was “made for you” because it isn’t true. No one is made for you, besides you.

Estime de soi I : se fixer un objectif

En faisant le défi Un jour, un livre, j’ai ressorti de ma pile de livres à lire Stratégies pour développer l’estime de soi et l’estime du Soi. Pis du coup, ben, j’ai commencé à le lire 😉 Bon, ça fait déjà plusieurs semaines de cela, et je procrastine à terminer un des premiers exercices du livre et de vous en parler. Je ne sais pas pourquoi :/ Je crois que je trouve cela gênant de m’exposer de la sorte, de me montrer telle que je suis, sans fard. Je vais m’essayer encore une fois ce soir.

Un test au début du bouquin mesure l’estime de soi. À ma grande surprise, il s’avère que la mienne est bonne! J’ai confiance en mes habiletés et mes compétences!

Ensuite, le bouquin nous propose comme exercice de concevoir un objectif propice à l’estime de soi.

On commence par faire l’inventaire de nos rêves : on liste toutes les choses qu’on aimerait faire, être, avoir ou partager, tout en évitant de s’imposer des limites, car elles sont créées par nos croyances. J’y ai travaillé pendant deux ou trois jours et j’ai réalisé que j’ai plus de rêves que je ne le pensais. Les voici :

  • avoir une grande maison
  • faire de l’exercice à tous les jours
  • avoir une voiture (et un garage pour la ranger)
  • être bien dans ma peau, c’est-à-dire être qui je suis sans me soucier du regard des autres
  • faire des confitures et des conserves
  • contacter les gens qui me sont chers
  • avoir un jardin
  • manger moins sucré
  • faire plus souvent des randonnées et d’autres activités de plein-air
  • poursuivre un ou deux projets artistiques (le chant, la danse, la peinture…)
  • avoir les livres que j’aime
  • avoir un atelier/salle de yoga
  • ne plus être angoissée à propos de mes relations ratées ou en suspends
  • partager mes idées

On choisit ensuite un de ces objectifs, puis on le décrit et on explique les raisons pour lesquelles on aimerait l’atteindre. Moi, j’aimerais contacter les gens qui me sont chers pour :

  • me sentir moins seule
  • grandir au contact de l’autre, c’est-à-dire apprendre à être avec lui, à l’écouter sans me sentir menacée et à exposer mes idées pour le simple plaisir de le faire
  • faire et recevoir des caresses et des câlins
  • partager des activités que j’aime avec des gens que j’apprécie (randos, popottes, expositions…)
  • recevoir des conseils et du soutien quand je rencontre des difficultés
  • être appréciée pour qui je suis
  • rire davantage

L’exercice nous invite ensuite à décrire notre objectif de manière positive, en nous demandant : « Qu’est-ce que je veux pour moi? » Dans mon cas, ça donne ceci : Je veux développer ma capacité à fréquenter des gens que j’apprécie.

C’est un bon objectif, car son iAmisnitiation et son maintien ne dépend que de moi. Si on attend que les autres changent pour être heureux, on peut attendre très longtemps.

C’est à à l’étape suivante que ça se gâte un peu… Stratégies m’invite à imaginer que j’ai atteint mon objectif et de le décrire avec précision (sons, odeurs, impressions tactiles, etc.). J’ai imaginé un souper chez une amie… Mais je crois que ça colle plus ou moins, puisque ce n’est qu’une des situations que je vivrai si je fréquente plus les gens que j’apprécie…

Monbourquette et al. nous invite ensuite à dire avec qui on veut atteindre cet objectif. Là aussi ça se gâte un peu, puisqu’il y a beaucoup de monde que j’aimerais contacter — peut-être un peu trop.

  • Lili
  • Mélanie
  • Emma
  • Stéphanie
  • Geneviève & Marie-Josée
  • Nika
  • Catherine
  • Anne-Marie et Hyacinthe
  • Domna
  • Laura
  • Papa
  • Florence
  • Jade

Je veux aussi me rapprocher de mes collègues mais, ça, c’est peut-être un objectif en soi, non?

On doit ensuite préciser à partir de quand on veut remplir cet objectif. Moi, c’est cet été.

On liste ensuite les signes qui vont me montrer que je l’ai atteint. Dans mon cas, ce sont :

  • des nouvelles régulières et récentes de mes amiEs
  • des activités plus fréquentes avec mes amiEs
  • l’impression de compter, d’avoir ma place
  • moins d’angoisse et de culpabilité
  • plus d’énergie

Par exemple : Je vois plus souvent L.M., E.N. ou S.L., je sais ce qui s’est passé récemment dans leur vie ou ce qu’elles prévoient pour l’avenir, nous faisons des activités ensemble au moins quelques fois par année, je réponds à mes désirs…

L’exercice nous invite ensuite à réfléchir aux résistances qui nous empêchent d’atteindre cet objectif. Montbourquette suggère de les trouver, puis de les reformuler de manière positive, c’est-à-dire de trouver ce qu’elles veulent m’amener de bon, et de les ajouter à notre objectifJ’en ai trouvé trois :

  • Ma peur de perdre une relation, c’est une volonté de me protéger de l’abandon
  • Mon désir de ne pas indisposer les autres, c’est la volonté de faire attention à eux
  • La peur de me faire envahir, de ne plus avoir de temps pour moi, de faire des choses qui me déplaisent, c’est un désir de prendre soin de moi

Si les ajoute à mon objectif, ça donne : Je veux me protéger de l’abandonfaire attention aux personnes autour de moi et apprécier le temps que je passe seule en développant ma capacité à fréquenter davantage de gens.

Il y a des sections moins pertinentes, comme expliquer comment atteindre cet objectif va améliorer ma qualité de vie ou lister les avantages et les inconvénients que cela aura pour mon entourage… Ça dépend peut-être des objectifs… Montbourquette nous dit que atteindre nos objectifs ne doit pas se faire au détriment des autres, mais en négociant avec eux. Je suis d’accord 🙂

C’est peut-être cela aussi qui m’a un peu découragée : toutes ces questions auxquelles il faut répondre alors qu’elles sont plus ou moins pertinentes pour moi en ce moment.

Défi nature : deux semaines de reconnaissance

Mon amie A.T. m’a proposé de relever le défi Nature : pendant une semaine, photographier une chose dans la nature pour laquelle j’éprouve de la reconnaissance. J’ai beaucoup aimé réfléchir à ce qui me faisait du bien autour de moi et à me rendre compte que je l’appréciais. J’ai eu tellement de plaisir que je l’ai fait pendant deux semaines 😉

Bilan? Je me suis rendue compte que j’ai pris des photos très urbaines. C’est peut-être normal, puisque j’habite en ville 😉 J’ai réalisé que tous les petits bouts de vert que je croise dans mes déplacements me font un bien fou. De simples arbustes longeant un bâtiment ou un terrain inoccupé donnent de la vie, donnent de l’air et me rendent heureuse.

  1. Un bourgeon à Saint-Calixte. J’adore les bourgeons : ils me rappellent chaque année, tout à fait innocemment, que tout peut toujours renaître avec ferveur, même si la mort semblait certaine. Ça me redonne foi en l’avenir.

    Défi nature 01_bourgeon

  2. Les deux eucalyptus que m’a laissés ma collègue M.E. avant de partir pour la Suisse. Je suis reconnaissante de son cadeau, et reconnaissante qu’ils se sentent bien dans la chaleur de mon salon!Défi nature 02_plantes
  3. L’arbre à me fenêtre. C’est important pour ma santé mentale de voir du vert quand je regarde par la fenêtre. Dans mon nouvel appart, il n’y en a pas beaucoup, mais il y a au moins cet arbre!Défi nature 03_arbre rue
  4. Le petit boisé devant lequel je passe chaque matin en allant au travail.

    Défi nature 04_boisé

  5. Un magnifique boisé à côté du travail (un autre) où on peut aller marcher.

    Défi nature 05_petit bois

  6. Le magnifique Parc Maisonneuve à deux pas du travail, où je vais marcher parfois en fin de journée. J’ai de la chance qu’il soit si proche, d’autant qu’il y a un beau chemin depuis entre le travail pour s’y rendre…Défi nature 06_parc maisonneuve
  7. Le soleil d’été, agréable à voir et à sentir sur sa peau.

    Défi nature 07_soleil

  8. Le petit parc à côté de chez-moi, qui apporte une belle touche de fraîcheur au quartier.

    Défi nature 08_parc de quartier

  9. Le fleuve Saint-Laurent, à la hauteur de Verdun. On se croit à la campagne…

    Défi nature 09_Verdun

  10. Le petit espace vert à côté de la bibliothèque. L’arrangement des arbres et des buissons rendent cet espace tellement agréable!

    Défi nature 10_bibliothèque

  11. Le parc où je vais m’asseoir et manger en attendant mes cours de méditation.

    Défi nature 11_parc proche Laurier

  12. La nature qui refuse de se plier à nos arrangements et n’en fait qu’à sa tête. Ça me rassure de voir qu’on n’est pas maîtres de tout 😉

    Défi nature 12_palissade

  13. Les petites fleurs blanches qui me rappellent mon enfance.

    Défi nature 13_fleurs blanches

  14. Les marchés de fleurs qui surgissent partout avec l’arrivée de l’été.

    Défi nature 14_marché

Ce qui m’émeut XI : croire vraiment à quelque chose

Je me suis sentie mal toute la journée, un peu maussade, comme une enfant mal dans sa peau qui veut être ailleurs mais ne sait pas trop où elle aimerait être 😦 J’ai trouvé tout à l’heure ce qui se passe, je pense, quand je suis passée à travers les images d’Atelier 10 dans Instagram. Atelier 10, c’est la compagnie de N.L. qui publie Nouveau Projet, une revue qui m’émeut beaucoup.

Dans la dernière édition de Nouveau Projet, l’éditorial de N.L. nous rappelle que nous n’habitons pas dans une épicerie soviétique, que nous avons le choix de nos politiques. Il nous rappelle aussi que les changements sociaux viennent rarement d’en haut : ce sont seulement lorsque poussés par une population excédée que les gouvernements agissent. Et il appelle à un Québec nouveau, le Québec auquel nous rêvons (Le Devoir a publié un extrait de son édito). Et puis, cette semaine, N.L. a posé un geste pour concrétiser (un peu) ce a qu’il proposait : il créé un questionnaire pour demander à toutes les personnes intéressées de partager leurs idées sur un projet d’innovation sociale pour un Québec nouveau. Mardi soir, j’ai écris une idée, je l’ai expliquée. J’ai trouvé que le questionnaire était bien fait, sérieux, invitant. Ça faisait longtemps que je n’avais pas participé à quelque chose comme cela.

Ce soir, quand je suis tombée sur le compte Instagram d’Atelier 10, je ne pouvais plus arrêter de pleurer. Les photos sont banales : un local, une pile de revues fraîchement arrivées de l’imprimerie, une table de vente, le lancement d’un numéro… C’est banal, mais c’est gros. Comme quelqu’un qui fait fait son travail avec soin parce que c’est comme cela qu’il faut faire. N.L. a des rêves — ou essaie d’en avoir, pour ne pas mourir — et il les fait vivre du mieux qu’il peut. Il ose, il demande aux autres de l’aider, il cherche des solutions tout en sachant à l’avance que cela ne suffira pas et qu’il sera déçu 😦 Ça prend plein de courage et plein d’amour pour faire cela, et c’est très beau. Agir pour ne pas mourir de peine, agir parce que sinon la vie n’a plus de sens :/

Et puis aujourd’hui, je ne sais pas… C’est peut-être cela qui me pèse : l’absence d’un projet mené de concert avec d’autres, quelque chose de plus grand que moi… Je crois que remplir ce questionnaire a exacerbé ma sensibilité, comme si elle avait besoin de cela… Enfin… À force de l’exacerber, je vais peut-être l’atténuer, un peu :/