Ce qui m’émeut XIII et la magie des excuses

J’ai été émue aux larmes, hier, et très surprise de l’être. Je ne sais plus trop pourquoi, j’ai visionné sur YouTube un grand succès de la chanson québécoise, Je ne suis qu’une chanson, de Ginette Reno. Ginette Reno est une icone au Québec (diantre, juste l’écrire me ramène les larmes aux yeux!). Elle chante depuis les années 1960 et a plusieurs grands succès à son actif.

Dans mon esprit, c’est une artiste qui plait surtout aux mères de banlieue sans grande culture. Et pourtant, comme je l’entendais réellement hier pour la première fois, elle a une grande voix. Mais ce qui m’émouvait autant, c’est sa nationalité : Québécoise, comme moi. Moi, ordinairement si peu nationaliste, je ressentais bizarrement une grande fierté en écoutant cette grande dame de la chanson simplement parce qu’elle est originaire du même bout de planète que moi. Nous parlons le même langage, elle fait partie de ma vie parce que nous somme toutes Québécoises…

Et puis YouTube a enchaîné avec une deuxième vidéo de Ginette Reno, cette fois-ci en duo avec Céline Dion, dans une interprétation d’Un peu plus haut, un peu plus loin. Il y a tellement de choses qui m’ont émue dans cette vidéo. D’abord, la longévité de la carrière de Mme Reno, qui a plus de 60 ans dans cette seconde vidéo, contre une quarantaine d’années dans la première. Ensuite, les réactions du public, qui applaudit si fort, et qui essuie une larme. Enfin, Céline, qui rend hommage à cette grande dame par ses gestes et ses regards… C’est beau. Tout dans l’attitude de Céline dit que, si a pu aller aussi loin dans sa carrière, c’est notamment grâce au chemin tracé par ses prédécesseuses, comme Ginette Reno.

Ouf… Cela dit, je me suis un peu plus réconciliée avec mes larmes. Dans l’une des dévotions matinales de La Chapelle, un pasteur a expliqué que c’est correct de pleurer, et qu’il peut être bon de le faire, en autant que l’on sache ce que l’on arrose de la sorte et que l’on s’assure que ce soit fertile. Mon identification à la nation québécoise me semble quelque chose de fertile 😉

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Je vais en profiter pour raconter l’un de ces épisodes dont j’ai honte, mais qui sont tellement formateurs.

Cette fois, j’ai été condescendante — c’est-à-dire que j’ai eu une attitude hautaine et fait preuve d’une bienveillance teintée de mépris — envers mon amie D.N.

Une oeuvre de D., qu’elle m’a offerte il y a au moins 20 ans… Je n’apprécie pas assez mes amis-es!

J’avais acheté une paire de billets pour un spectacle de danse que nous devions aller voir ensemble, et elle m’avait dûment remboursé sa part. Lorsque la présentation a été annulée pour cause de COVID, le diffuseur nous a proposé de transformer le prix de notre billet en un don, nous avisant de la possibilité d’envoyer un reçu pour ce don à une tierce partie.

Nous étions d’accord pour faire un don et D. m’a demandé si nous pouvions recevoir un reçu chacune pour la moitié du total. « Non, que je lui ai répondu sans appel : une tierce partie, c’est quelqu’un d’autre entièrement. Couper le don en deux est impossible. » Heureusement, elle insisté et j’ai fini par avoir la bonne idée de vérifier… et découvrir que cela était possible.

J’étais contente de moi, d’avoir au moins vérifié. D. avait été un peu sèche vers la fin mais, depuis, je lui avait offert une carte et un cadeau pour sa fête et je me disais que j’aurais l’occasion de m’excuser plus tard, lorsqu’on se verrait. Mais depuis cet événement, D. n’accepte plus mes invitations, même si elle m’a chaleureusement remerciée pour la carte d’anniversaire…

Bref, je me sentais de plus en plus mal. Cette semaine, je me suis donc décidée à l’appeler pour m’excuser. J’ai laissé un message le cœur battant et, depuis, je me sens tellement mieux. Alors que j’étais stressée à chaque fois que je l’appelais, m’inquiétant de sa réaction, là, je me fiche pas mal qu’elle me rappelle ou non. Bien sûr, je vais être contente si elle retourne mon appel et que l’on se voit, mais… je ne lui en voudrait pas si elle ne le fait pas. Mon esprit est en paix. Magique.

Irritation, Dieu et le Big bang (2) et mes rêves me parlent

Quelques notes inachevées, histoire de ne pas garder cela en dedans.

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Mon père a dormi chez-moi, dimanche passé. Nous revenions d’un petit voyage et j’étais ravie de l’accueillir. Mais le lendemain matin, je n’étais plus aussi ravie. Contrairement à moi, il n’était pas pressé et avait tout son temps.

Sa présence bouleversait ma petite routine du matinale… Je savais qu’il était inapproprié que je sois irritée envers lui, mais, surtout, je ne comprenais pas — et ne comprends toujours pas — la cause de cette émotion. Vers 8 h, nous avons fini par aller marcher, comme je le fais tous les matins, et cela m’a remise dans de meilleures dispositions. J’ai averti mon équipe que je raterais notre réunion bihebdomadaire de 9 h, mais cette chère M.-M. m’a répondu d’arriver quand je voulais — ce qui m’a poussée à le faire et à me joindre à la rencontre avec une demie-heure de retard.

C’est la même irritation bizarre et sans cause précise (outre le fait que je sente dérangée) qui m’a assaillie quand J.C. m’a appelée deux heures avant notre rencontre, avant-hier. J’étais en train de me préparer pour aller la voir et je pouvais certainement lui consacrer quelques-unes des minutes prévues à l’horaire — d’autant plus que c’est une bonne amie et que j’avais hâte à notre rencontre. Malgré cela, j’ai dû me faire violence pour lui répondre gentiment et non sèchement… Encore une fois, l’imprévu me dérangeait.

Cette image me parle à pleins de niveaux, notamment parce que c’est ma bonne amie E.N. qui m’a fait découvrir cette autrice (source).

Je note ces deux épisodes ici, en espérant que cela soit fructueux et m’aide à réfléchir à ces irritations sans raison valable envers des personnes que j’aime.

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Une petit postscriptum au sujet de Dieu comme une forme d’énergie pure qui nous relie tous. Ce qui me conforte dans cette idée, c’est le fait que La Chapelle utilise en grande partie le même langage et les mêmes concepts que le centre de méditation Vipassana. Prier/méditer nous rapproche de nous-mêmes/de Dieu. « L’ennemi », c’est ce qui nous pousse à ne pas le faire : la fatigue, les fausses excuses…

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Enfin, quelques mots sur un rêve récent. Je le note parce qu’il contient beaucoup d’éléments positifs. D’abord, j’étais dans le bureau de mon ancienne patronne D., et elle me complimentait chaleureusement sur mon travail. Ensuite, il s’est mis à pleuvoir dans le bureau (je ne sais plus si ce sont les gicleurs qui m’éclaboussaient ou si c’est la verrière qui coulait, mais je sais que l’eau signifie souvent le changement). Enfin, j’ai rempli mon sac avant de partir. Cela veut dire que, non seulement j’avais mon sac (avant, je perdais souvent mon sac dans mes rêves), mais que j’avais même des choses à mettre dedans. Un peu trop d’ailleurs, le sac avait du mal à fermer… Ou peut-être était-il simplement trop petit. Une autre réflexion en perspective 😉

Voilà! Bonne semaine!