J’ai été émue aux larmes, hier, et très surprise de l’être. Je ne sais plus trop pourquoi, j’ai visionné sur YouTube un grand succès de la chanson québécoise, Je ne suis qu’une chanson, de Ginette Reno. Ginette Reno est une icone au Québec (diantre, juste l’écrire me ramène les larmes aux yeux!). Elle chante depuis les années 1960 et a plusieurs grands succès à son actif.
Dans mon esprit, c’est une artiste qui plait surtout aux mères de banlieue sans grande culture. Et pourtant, comme je l’entendais réellement hier pour la première fois, elle a une grande voix. Mais ce qui m’émouvait autant, c’est sa nationalité : Québécoise, comme moi. Moi, ordinairement si peu nationaliste, je ressentais bizarrement une grande fierté en écoutant cette grande dame de la chanson simplement parce qu’elle est originaire du même bout de planète que moi. Nous parlons le même langage, elle fait partie de ma vie parce que nous somme toutes Québécoises…
Et puis YouTube a enchaîné avec une deuxième vidéo de Ginette Reno, cette fois-ci en duo avec Céline Dion, dans une interprétation d’Un peu plus haut, un peu plus loin. Il y a tellement de choses qui m’ont émue dans cette vidéo. D’abord, la longévité de la carrière de Mme Reno, qui a plus de 60 ans dans cette seconde vidéo, contre une quarantaine d’années dans la première. Ensuite, les réactions du public, qui applaudit si fort, et qui essuie une larme. Enfin, Céline, qui rend hommage à cette grande dame par ses gestes et ses regards… C’est beau. Tout dans l’attitude de Céline dit que, si a pu aller aussi loin dans sa carrière, c’est notamment grâce au chemin tracé par ses prédécesseuses, comme Ginette Reno.
Ouf… Cela dit, je me suis un peu plus réconciliée avec mes larmes. Dans l’une des dévotions matinales de La Chapelle, un pasteur a expliqué que c’est correct de pleurer, et qu’il peut être bon de le faire, en autant que l’on sache ce que l’on arrose de la sorte et que l’on s’assure que ce soit fertile. Mon identification à la nation québécoise me semble quelque chose de fertile 😉
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Je vais en profiter pour raconter l’un de ces épisodes dont j’ai honte, mais qui sont tellement formateurs.
Cette fois, j’ai été condescendante — c’est-à-dire que j’ai eu une attitude hautaine et fait preuve d’une bienveillance teintée de mépris — envers mon amie D.N.
J’avais acheté une paire de billets pour un spectacle de danse que nous devions aller voir ensemble, et elle m’avait dûment remboursé sa part. Lorsque la présentation a été annulée pour cause de COVID, le diffuseur nous a proposé de transformer le prix de notre billet en un don, nous avisant de la possibilité d’envoyer un reçu pour ce don à une tierce partie.
Nous étions d’accord pour faire un don et D. m’a demandé si nous pouvions recevoir un reçu chacune pour la moitié du total. « Non, que je lui ai répondu sans appel : une tierce partie, c’est quelqu’un d’autre entièrement. Couper le don en deux est impossible. » Heureusement, elle insisté et j’ai fini par avoir la bonne idée de vérifier… et découvrir que cela était possible.
J’étais contente de moi, d’avoir au moins vérifié. D. avait été un peu sèche vers la fin mais, depuis, je lui avait offert une carte et un cadeau pour sa fête et je me disais que j’aurais l’occasion de m’excuser plus tard, lorsqu’on se verrait. Mais depuis cet événement, D. n’accepte plus mes invitations, même si elle m’a chaleureusement remerciée pour la carte d’anniversaire…
Bref, je me sentais de plus en plus mal. Cette semaine, je me suis donc décidée à l’appeler pour m’excuser. J’ai laissé un message le cœur battant et, depuis, je me sens tellement mieux. Alors que j’étais stressée à chaque fois que je l’appelais, m’inquiétant de sa réaction, là, je me fiche pas mal qu’elle me rappelle ou non. Bien sûr, je vais être contente si elle retourne mon appel et que l’on se voit, mais… je ne lui en voudrait pas si elle ne le fait pas. Mon esprit est en paix. Magique.