Ce qui m’émeut IV

Le gros grain de beauté sur la fossette de la caissière, chez IGA. Elle y a mis un piercing et il attire encore plus l’attention. Respirer pour rester présente puis regarder ce grain de beauté comme je regarde les handicaps : avec curiosité, sans fausse honte ni avidité, pour vérifier si je vois bien ce que je pense voir. Remarquer que la caissière n’est pas très à l’aise. La regarder dans les yeux, lui sourire. Être reconnaissante qu’elle sourisse en retour. Continuer à respirer, regarder ailleurs, surtout pas les yeux de la caissière ou son grain de beauté. Comprendre d’un coup que ce n’est pas à elle de gérer mes réactions par rapport à son grain de beauté. Comprendre aussi d’un coup qu’une légère confiance s’est établie entre nous. En avoir les larmes aux yeux.

… II

Je sors d’une séance de méditation avec l’incomparable Pascal Auclair. Je me sens bien depuis quelques mois, et ça paraît pendant les méditations. Je trouve plus facilement mon coeur, mon respir.

Je pense beaucoup à P. Il y a tant de choses que j’aurais aimé lui dire, des choses vraies. Mais la plupart de mes phrases commencent par tu, ce qui ne favoriserait guère le dialogue. Je ne sais même pas si je souhaite vraiment qu’il soit plus heureux maintenant que je suis partie… Il est grand temps que je fasse sortir mon chacal pour voir ce qu’il y a vraiment dans mon coeur!

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Fin de semaine assez émotive avec mon père, venu me donner un coup de main avec mon nouveau condo. Un père compétent et bricoleur, mais impatient et pas toujours à l’écoute. Avec ma mauvaise estime de soi, disons que la combinaison n’est pas idéale… J’ai fini par dire à papa que je voulais être là pendant les travaux, pour pouvoir apprendre des choses, décider avec lui de ce qu’on ferait et lui donner un coup de main. Il a été un vexé, mais ç’a un peu remis les choses en place. À bien y repenser, par contre, il faudrait aussi que je lui parle de son impatience sur le mode de la communication non-violente. La prochaine fois!

Riccardo Orizio: jaser avec des tyrans

Le journaliste Riccardo Orizio a interviewé sept dictateurs. Duvalier, Père, Mira Milosevic, l’Albanais Hoxha. Qu’importe de qui il s’agit, le discours est le même, écrit The Guardian.

« Brutality of regime invented by enemies… People loved me… Brought down by treachery… Family most important… Country worse off now. » There was also a grim similarity to their regimes. Whether they ruled by fascist nationalism, communism, religion or voodoo, the trappings were familiar: a cult of personality, torture, a secret police loyal only to the leader and systematic looting of whatever wealth the country had.

Par contre, leurs parcours sont très différents.

Amin, Bokassa, Mengistu and Jaruzelski as children had been poor to the point of hunger; Duvalier was brought up in opulence; Amin is coarse and stupid; Mira Milosevic has a PhD. They all, however, justify their crimes in the same tone of whining self-pity until the banality of their utterances has a dull familiarity. None has any insight into the nature of power, none even seems very interested in government, only in their relationship to it.

Choquant

Encore en train de trier mes papiers, je tombe sur cet article du Devoir expliquant que le gouvernement canadien a embauché Deloitte pour qu’il lui suggère des façons d’économiser de l’argent. Coût de la consultation : 20 millions de dollars, ou 90 000 dollars… par jour!! GROS soupir.

Tiens, un économiste avec lequel je suis d’accord!

Je continue de trier mes papiers (je déménage… 😉 ). Je tombe sur une entrevue avec l’économiste américain Robert H. Frank dans Les Affaires. Deux passages je trouve résument bien sa pensée sur le gaspillage et l’inutilité de ressources additionnelles et de la croissance économique.

Prenons un problème comme le déficit. Comment s’y attaque-t-on dans une économie «smithienne» et dans une économie «darwinienne» ?

R.H.F. – En suivant la logique de Smith, on augmente les impôts pour générer des revenus additionnels, tout simplement. Et on se dit que la main invisible veillera à ce que cet argent supplémentaire soit employé à bon escient. Les principes darwiniens nous poussent plutôt à tenir compte du contexte. Qu’est-ce qui a créé ce déficit ? Le gaspillage. Depuis 30 ans, nous observons une cascade de consommation. Les riches achètent des maisons de plus en plus grosses, organisent des fêtes de plus en plus décadentes, etc. Cela crée de l’envie chez la classe moyenne, qui les imite. Et ainsi de suite jusqu’au bas de l’échelle. Pour financer le déficit, nous n’avons pas besoin d’injecter plus d’argent dans le système. Il s’y trouve déjà. Il faut récupérer cet argent en décourageant les activités qui entraînent du gaspillage.

Vous proposez de régler nos problèmes budgétaires en éliminant l’impôt sur le revenu pour le remplacer par une taxe progressive à la consommation…

R.H.F. – Je le répète : nous n’avons pas besoin d’argent neuf, il faut réduire le gaspillage qui crée de l’endettement. Donc, taxer les comportements négatifs et encourager les comportements positifs. À la fin de l’année fiscale, chaque citoyen communique au gouvernement ses niveaux de revenu et d’épargne annuels. La différence entre les deux représente ses dépenses, voilà ce que vous taxez. Vous offrez une déduction de base, disons des dépenses de 30 000 $ pour une famille de quatre. Au-delà de ce seuil, vous taxez la consommation de façon progressive. Plus un citoyen dépense, plus il paie de taxes. Et [pour les biens les plus luxueux], le taux marginal pourra même dépasser 100 %.

 

 

Un rêve : des commerçants plus transparents

Alors que je trie des piles d’articles traitant presque tous d’économie, un rêve soudain m’assaille : que les commerçants soient obligés de fournir plus d’information sur les produits qu’ils vendent, pour que le consommateur n’ait plus que le prix comme critère d’achat.

Un firme de courtage qui fait sa job

Dominique Beauchamp a jasé de Veritas Research dans Les Affaires. En 2000, les actions de Nortel touchent des sommets. Tous les investisseurs sont amoureux de la compagnie. Tout le monde, sauf Veritas Investment Research. C’est tout dire. «Veritas a une bonne réputation pour ses analyses comptables diligentes. Elle n’est pas biaisée puisqu’elle n’offre pas de services de financement aux entreprises», indique Christian Godin, gestionnaire de portefeuille chez Montrusco Bolton.

 

L’impatience : une leçon à retenir

Je me suis sentie bizarre toute la journée aujourd’hui. Pas vraiment triste ni fâchée, ni écoeurée de la vie, mais je n’avais aucune énergie, comme si tout était une montagne.

Ce n’est qu’en sortant du bureau à la fin de la journée que j’ai compris ce qui me pesait tant : ma forte impatience à la réunion de Québec solidaire d’hier, ce que cela dit sur moi et le manque d’attention limite impolie que cela a entraîné 😦 Élise Tanguay, que j’avais déjà rencontrée et qui m’a clairement reconnue, animait la rencontre. Aux dernières nouvelles, elle était en congé de maternité et j’ai été surprise de la voir. Mais je n’ai pas pris la peine de la saluer après la réunion. Je suis plutôt partie un peu en furie, fâchée d’avoir raté mon autobus. Fâchée. D’avoir raté mon autobus. J’ai arrêté acheter une crème glacée, j’ai attendu 15 minutes le bus d’après et je suis rentrée chez-moi.

Ce qui m’avait tant fâchée, c’est la longueur des interventions : les participants qui expliquent une idée pendant 4 minutes alors qu’une seule suffit. Argh! La solution: demander en début réunion qu’on limite le temps des interventions. Et ainsi diminuer les frustrations. Et avoir assez d’énergie pour aller parler aux autres. Et être plus heureuse le lendemain. 😉

Ce qui m’émeut III

Grosse journée aujourd’hui : j’ai déposé une mise de fonds de 33 200 $ pour mon condo, signé mon prêt hypothécaire et passé mon permis de conduire!

J’ai été émue jusqu’aux larmes deux fois à date. La première, c’est quand la caissière chez Desjardins a vérifié auprès de ma caisse si je pouvais retirer 33 200 $ de mon compte. Deux choses m’ont émue, je crois: son grand professionnalisme lorsqu’elle parlait à la personne de l’autre caisse et le fait que c’est moi qui soit l’objet de tant d’égards (bon, c’était le matin et je suis souvent particulièrement émotive le matin).

J’ai aussi été émue aux larmes quand la notaire m’a expliqué son rôle. J’ai compris que je serai officiellement propriétaire de mon lot, c’est-à-dire d’une partie de territoire et que cela serait consigné dans un registre officiel. C’est à MOI 😉