Sept ans de blogue, un bilan, la suite

Mon dernier billet me dérange : il est trop positif! Tout va bien, je mange bien, j’aime mon travail, je reste active, ma vie spirituelle se développe… Hum, hum! Un chausson avec ça?! Mon amie d’autrefois J.M. m’avait fait remarqué — avec justesse — que je tendais à escamoter le côté sombre de ma vie et de ma personnalité, ce qui me nuisait. Elle m’avait parlé du film Black Swan, dans lequel une ballerine ne veut pas voir le côté sombre de son rôle, ce qui la mène à la folie et ultimement au suicide. Voici donc le volet plus sombre de mon bilan 😉

D’abord, mon dernier billet m’a portée à me demander quelles insatisfactions je ressentais encore, et quoi faire avec elles. Je suis vite tombée sur l’un de mes grands regrets : les liens perdus avec mes anciens collègues et amis de l’Association des journalistes indépendants du Québec. J’en ai déjà parlé un peu ici et (moins que je pensais, en fait). à

Puis, en me demandant comment me libérer de cette insatisfaction, surprise : j’ai compris que je pouvais tout à fait écrire à L.M, par exemple, et lui proposer qu’on se voit. Après tout, on ne sait jamais ce qui se passe dans la vie et la tête des autres, à moins de leur demander. Aussi, cela a fonctionné avec mon amie E.M., avec qui j’ai renoué l’an passé…

Ma mère et moi.

L’autre grande insatisfaction qui demeure, c’est la qualité de ma relation avec ma mère. Nous nous sommes vues hier, pour aller acheter mes cadeaux de Noël, et j’ai eu du mal à sourire et à rester calme. Tout est stressant avec elle : la température, le futur, la route, la santé, les recettes à faire, name it! Ma mère n’est pas relaxante. Mais elle est drôle, facile à vivre et généreuse. Ce matin, je me disais que la seule solution pour être bien avec elle était de me détacher de toute la situation. En somme, me rappeler que ce n’est pas grave si ma mère est stressée et s’inquiète de tout et que, surtout, cela ne m’appartient pas. Elle est comme cela et je ne peux rien faire (malgré toute ma volonté), sauf la laisser être comme elle est, sans l’admonester ni la ridiculiser.

Je ne sais pas exactement ce qui vient tant me chercher dans ses inquiétudes, mais, clairement, cela me trouble. Sinon, j’hausserais les épaules, je l’écouterais d’une oreille ou ferais de l’écoute active… Bref, je dois me détacher un peu de ce qu’elle est et de ce qu’elle vit.

Un dernier côté sombre sur lequel j’aimerais travailler, ce sont mes colères. La semaine passée, par exemple, j’ai constaté que les dossiers de travail enregistrés sur mon ordinateur ne se synchronisaient plus avec le « nuage » que je partage avec mon équipe. Gros bordel. À la fin, je n’arrivais même plus à enregistrer des documents :/ Je n’étais plus du tout en mode solution et je suis tombée à bras (un peu) raccourci sur mon collègue de l’informatique, avec des messages pressants. Puis, écœurée, je suis partie faire autre chose tout l’après-midi. À mon retour, plus posée, j’ai fini par trouver comment synchroniser mon dossier le plus important. Certes, ce n’est pas idéal, mais ça marche et ça ne valait pas la peine de m’énerver auprès de mon collègue de l’informatique (à qui j’ai d’ailleurs envoyé mes plus plates excuses…).

Une autre colère (bizarre, celle-là) m’a assaillie le weekend passé, alors que je tentais d’aller porter à un organisme de charité un calendrier de l’avent inversé : une boîte que l’on remplie peu à peu de cadeaux avant de l’offrir à une personne moins favorisée. J’avais mis beaucoup d’amour et de soin dans ma boîte et, je ne sais pas… Je m’attendais peut-être à en recevoir autant? Toujours est-il que j’ai eu du mal à trouver les locaux de l’organisme de charité et que je suis restée énervée plusieurs heures après avoir déposé ma boite.

Voilà pour le côté sombre. Je me donne un autre sept ans pour éclaircir le tout :p

ps – j’ai remarqué que j’ai publié environ un article par mois sur mon blogue… Je ne sais pas trop quoi faire de cette info. Pour l’instant, je note 😉 Et je publie!

Mon ego fragile

J’ai souvent parlé de mon ego sur ce blogue – et ce n’est pas pour rien. Il s’agit d’un espace essentiel où je peut exister sans m’imposer outre mesure ni me sentir menacée. Un safe space que je retrouve plus souvent qu’autrefois, mais qui m’échappe encore. Comme aujourd’hui, par exemple.

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Aujourd’hui, ma collègue M.B. a envoyé à tous les membres de notre équipe des photos de sa nouvelle-née. Chaque, chacune y est allé de son commentaire : « Qu’elle est belle! », « Bravo! », etc. Et M.B. a accolé un cœur à tous les messages… sauf au mien.

Je me sentais… nulle, pour changer 😉 Comme si j’avais déçu M., que mon commentaire l’avait dérangée ou lui avait déplu. C’est une toute petite chose, je sais, mais ce genre d’événement revient souvent. Son caractère restreint me permet justement de mieux l’analyser.

Il y a d’abord eu la peur d’avoir déplu. Puis je me suis souvenue de tous les posts ou gentils mots que j’ai reçus et pour lesquels je n’ai jamais donné de remerciement — parfois sciemment, pour envoyer un message (je sais, ce n’est vraiment pas gentil).

Il y a eu de la colère aussi à travers tout cela, ou plutôt de l’amertume. J’aime beaucoup M., et nous nous sommes échangé plusieurs services. J’étais triste et amère de constaté le peu de cas qu’elle faisait de mon mot…

Et puis j’essayais de minimiser l’événement en me répétant « Ce n’est pas grave », ce qui était visiblement faux. En réalité — et j’ai à peu près réussi à le faire — je devais reconnaître ma déception et mon désarroi, mais sans m’y complaire. Laisser être et vivre mes sentiment, mais sans accuser M. ou me victimiser.

Ce qui est difficile avec un ego fragile, c’est qu’écrire le mot lui-même a été ardu. Avant même d’appuyer sur le bouton « Envoyer », je voulais plaire, me distinguer, répondre avant les autres, être drôle… Être vraie et authentique, oui, mais surtout plaire, me distinguer, être drôle. C’est pour cela que l’absence de réponse de M. fait aussi mal. Les enjeux étaient considérables!

Ce qui me ramène à la confiance en soi, à la capacité d’être soi, de rester soi-même sans m’imposer outre mesure ni se sentir menacé.

Mon yéti, mon racisme et mes émotions

Je veux d’abord préciser ce que signifie « calmer mon yéti », c’est-à-dire ce bougon intérieur qui râle pour tout (et surtout pour rien) plutôt que d’accepter que nous sommes vulnérables, lui et moi, et que nous devons nous faire confiance, ainsi qu’aux autres, en exprimant clairement nos émotions et nos besoins.

Reconnaître la colère de mon yéti, compatir avec lui, lui gratter le ventre pour le rassurer, tout cela fonctionne. Je deviens moins agressive, moins absolument sûre de mon intelligence supérieure (haha) (et de la mauvaise foi de tous les autres, bien sûr) et je redeviens consciente de ma respiration.

MAIS je dois malgré tout continuer à prêter une oreille au yéti et à garder un œil sur lui. En effet, sa colère disparue doit véritablement signifier qu’il est revenu de ses fabulations et de retour dans la réalité vraie, dans laquelle existent d’autres humains. Il ne doit pas accepter de se calmer temporairement, en nous disant qu’on ne perd rien pour attendre!!

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En somme, cette image du yéti me permet de retrouver mon souffle et de revenir sur terre, donc de reconnecter avec mes émotions.

À ce sujet, j’ai remarqué dans les derniers jours que les personnes noires provoquent le plus souvent chez-moi de la peur. Toute mes pensées et attitudes envers elles découlent de cela. Une amie (je ne sais plus laquelle, peut-être C.T.) m’avait dit il y a quelques mois que mon racisme n’est pas étonnant : ce n’est que très récemment que l’image que les médias, le cinéma, etc., nous donnent des Noirs n’est pas caricaturale. Ils demeurent encore sous-représentés à l’écran et dans les médias écrits (au Québec tout au mois). Ça n’excuse rien, mais ça explique.

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Je reste donc branchée sur ma peur, quand je la vois apparaître, et je me sens… mieux. Plus naturelle, plus vraie. À suivre.

Mon yéti II : blâmer la victime

Ce truc est difficile à écrire, mais… il faut ce qu’il faut pour avancer : mettre ces idées noir sur blanc pour les situer dans le temps et les voir évoluer.

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Mon yéti, donc. Ce monstre intérieur qui râle contre tout, qui n’est presque jamais content, qui trouve toujours à redire… Je pensais à lui, hier, en période de distanciation sociale, alors que je roulais en vélo sur une piste cyclable. Les pistes cyclables ne sont pas assez larges pour laisser une distance de deux mètres entre des cyclistes qui se croisent. Les hommes blancs en particulier ne se poussent pas car, oui, la place que l’on occupe dans l’espace public est une question racisée et genrée.

Bref, mon yéti intérieur avait le râle facile 🙂 Mais cela n’aidait pas à 1) améliorer le partage de l’espace, 2) alléger l’atmosphère ni 3) passer une plus belle journée. En d’autres mots, cette forte colère intérieure était déplacée et contre-productive. Je me suis rendue compte heureusement que, quand je parlais gentiment à mon yéti, quand je flattais son poil pour le calmer (oui, j’ai une vie intérieure très riche 😉 les choses allaient mieux. Les cyclistes qui ne se poussaient pas, eh bien… n’avaient pas la même vision que moi du partage de l’espace et c’est tout. Et ma bonne humeur augmentait.

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Le yéti est aussi très présent quand je suis témoin d’injustices, qu’elles soient génétiques, raciales, économiques ou autres. J’ai compris cela l’autre jour en voyant une femme qui boitait. Dans ma tête, c’est injuste : pourquoi son pied, sa jambe ou ses hanches sont-ils abîmés, la forçant à boiter? Pourquoi moi, j’arrive à bien marcher? Je suis triste pour elle, j’aimerais pouvoir l’aider, j’ai honte de mes pieds qui fonctionnent bien… :/

Je le sais bien, dans le fond, que c’est la vie, que c’est comme ça. Intellectuellement, je le comprends. Mais la petite fille en moi dit : « Ce n’est pas juste! » et elle se fâche contre cette femme qui boite. C’est de sa faute. C’est absolument horrible de penser cela — et le cœur me débat juste d’y penser — mais c’est vraiment cela que j’ai entendu dans ma tête quand je me suis arrêtée pour m’écouter.

Quand je me suis limitée à la seule réalité, sans l’interpréter, je me suis rendue compte que cette injustice — un jambe qui boite versus une jambe qui ne boite pas — me restait à travers la gorge. Je la sentais là, littéralement, incapable de l’avaler, de l’accepter. Puisque je n’arrive pas accepter cette réalité, que cela ne peut pas changer, j’en assigne le blâme à la personne elle-même…

Je pense que ce manque d’empathie envers les autres est directement lié au manque d’empathie dont je témoigne envers moi-même et à mon yéti si prompt à crier et à assigner des blâmes, sans prendre le temps de comprendre, de se laisser toucher ou juste de lâcher prise.

Je me rends bien compte, intellectuellement, que blâmer les victimes est absolument débile. C’est pourquoi je vote à gauche et que je soutient du mieux que je peux les organismes et les gens qui travaillent pour plus d’équité. N’empêche que, au-delà de l’intellect, mes émotions infantiles et mal digérées me disent autre chose. Si ces pensées me font honte, je suis quand même contente de pouvoir les entendre et de savoir qu’elles sont là. Prendre conscience d’un problème est le premier pas vers sa résolution, dit-on.

Voilà. Et maintenant je publie.

Je me confie, 13 de 30 : un vrac de mi-parcours

J’ai la tête pleine de nouvelles idées, que je vais tenter d’expliquer ici, dans l’ordre où ça vient.

La perfection
Je me suis aperçue hier ou avant-hier que mon désir de perfection est la conséquence directe de mon désir d’être aimée. Ça m’a frappée dans le bus (on dirait qu’il y a pas mal de trucs qui me frappent dans le bus en ce moment…) Un jeune homme installé dans le fond du bus m’a souri quand je suis montée. À un moment, j’ai constaté que j’essayais d’être une passagère parfaire pour lui plaire, pour qu’il m’aime. Je tenais mon sac de façon à ce qu’il ne gêne pas les autres passagers, même si j’étais debout, j’étais attentive aux autres, etc. C’était débile, je m’en rends compte maintenant, mais c’était vraiment comme cela que je me sentais… Débile. Finalement, j’ai remarqué que le jeune homme était juste de bonne humeur et souriait à l’univers entier. Raison de plus de ne pas aligner mon comportement sur le sien.

Mon cours de révision
Je complète un cours de 30 heures en révision, c’est-à-dire que j’apprends à corriger les textes des autres, autant en qui concerne la grammaire ou l’orthographe que le niveau de langue ou la cohérence globale du texte. Et, bien que j’aime la langue au point d’en faire un métier, mon cours m’éneeeeeeeeeeerve au plus haut point. Pendant les cours, mon défi est de ne pas me fâcher ou bouder 😂 Heureusement la professeure est excellente et très empathique. Mon désespoir apparent et mes efforts pour rester calme l’amusent, et elle me taquine à la première occasion, ce qui aide un peu à faire passer le tout 😊

À force de réfléchir à la frustration aussi forte qu’étonnante que je ressens envers ce cours, j’ai fini par comprendre que mon manque de connaissance en grammaire y joue pour beaucoup. Je ne sais pas ce que sont les verbes transitifs et intransitifs et j’ai découvert dans ce cours ce qu’était un verbe pronominal — et même, que les participes passés de certains verbes pronominaux ne s’accordent pas. Au.se.cours.

Alors, quand il s’agit de corriger un texte, eh bien, ça m’énerve parce que je n’y comprends rien… Par contre, mon premier réflexe est bien de râler contre le français, la grammaire, le texte à réviser ou la professeure… Ce n’est pas de me retrousser les manches et d’étudier la grammaire!!

Cette vidéo de RSA sur le développement des enfants (j’adore RSA ❤ ❤ ) sur laquelle je suis tombée un peu par hasard m’a fournit une explication à mon attitude. Dans cette vidéo, la professeure de psychologie Carol Dweck explique que féliciter un enfant pour son intelligence ne l’aide pas vraiment à réussir, parce que l’intelligence est une qualité fixe. Dès qu’il rencontre un problème, cet enfant aura tendance à se désintéresser de la tâche, à dire qu’elle l’ennuie, etc., pour ne pas être confronté à sa « stupidité ».

Un enfant que l’on félicite au contraire pour sa persévérance, sa stratégie, ses réflexions, etc., apprend qu’il peut apprendre en autant qu’il s’en donne la peine. Cet enfant ne craint pas les défis, voire les recherche. Il est content des apprentissages que lui permettent ses échecs. Maintenant, devinez ce que ma mère m’a dit toute mon enfance… 😂

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C’est le même phénomène qui est à l’oeuvre je pense dans la procrastination dont je fais preuve dans la rénovation de mon appartement. En vrai, ce projet me tente mais je ne fais rien (ou presque rien) pour qu’il avance. J’ai peur de me tromper, et donc je préfère ne pas agir 😦

Le pot
Le pot, c’est l’anglicisme qu’on utilise au Québec pour parler de cannabis. Je suis fière de rapporter que je n’en ai pas acheté ni consommé depuis 4 ou 5 semaines. À chaque jeudi ou vendredi, je me tâte… Devrais-je aller m’en acheter à la Société québécoise du cannabis? Puis je me rappelle à quel point cela m’irrite la gorge, et que je vais encore écrire des bêtises sur mon blogue, et je laisse tomber. Je pense aussi à cette étonnante expérience qu’a menée la blogueuse de Je me libère du cannabis, à la suggestion de Jean Laval, le jeune créateur de Concience TV (qui a l’air vraiment sympa, d’ailleurs!). En gros, se filmer en parlant de soi ou d’un projet qui nous tient à coeur lorsqu’on est sobre, refaire la même expérience gelé et comparer les vidéos. La blogueuse de Je me libère du cannabis a fait l’exercice et en a été sciée, et je n’ai pas de peine à la croire.

Ma mère
Je me suis encore énervée contre ma mère, hier. Hier, elle a dû traiter son appartement de manière préventive contre les punaises (merci mes voisins… :/ ), ce qui la stresse bien évidemment. En bonne fille soucieuse de son bien-être, je l’ai donc appelée pour prendre de ses nouvelles. Mais, plutôt que de me parler de ses bibittes, elle m’a déboulé toutes ses angoisses pour Noël : qu’est-ce qu’on va manger, et qu’est-ce que tu aimes, et qu’est-ce qu’on va faire, et qu’est-ce tu veux comme cadeau… Ouf ouf ouf.

Cette nuit, je me disais que je devais la prendre comme un enfant. Ah oui, maman, tu t’inquiètes pour Noël? Boooooooon, okay, on va regarder ça, maman. Sans condescendance forcée, mais comme si je parlais à un enfant. En continuant à y penser, j’ai constaté que les amis se parle un peu comme des enfants : de manière spontanée, avec douceur, en disant parfois des choses idiotes, juste pour rire et s’amuser, en prenant les choses au sérieux mais en se pardonnant vite. Comme une enfant, donc… Je vais essayer.

Je serais due pour un deuxième exercice à la James Pennebaker sur le thème de ma mère, peut-être…

Ma perfection (encore)
Un petit mot sur la perfection pour finir… J’ai pris conscience hier ou avant-hier que ma définition de la perfection n’est pas absolue, c’est la mienne. Aussi incroyable que cela puisse paraître, ce n’est pas tout le monde qui aime les filles au naturel, sans maquillage ni produits coiffants, la nature, les choses simples, le calme… Certes, je pourrais défendre ma définition de la perfection avec des arguments rationnels : une consommation moindre de ressources naturelles, un gain de temps, une meilleure santé, une meilleure ouïe (hahaha), etc. Mais ceux qui ont d’autres définitions de la perfection ont sûrement leurs propres raisons comme moi les miennes, et tout cela reflète nos goûts et nos valeurs.

Illustration parfaite de ceci : la coiffeuse qui m’a coupé les cheveux hier a choisi d’aller passer ses vacances dans un complexe touristique cinq étoiles à Cuba. Et elle a adoré ¯\_(ツ)_/¯

Avec ma nouvelle coupe de cheveux 🙂

Je me confie, 12 de 30 : respect, patience, perfection et colère

Je continue ce défi, un peu grâce à vous. Merci pour vos encouragements et commentaires, ils me font plaisir et m’encouragent 🙂

Ma mère m’a proposé qu’on se voit pour mon anniversaire (c’est demain). Ma mère. ma mère nerveuse, peu sûre d’elle, stressée pour un rien. Ma mère que je critique depuis des années, avec qui je réagis souvent un peu trop durement. Ma mère que je blesse régulièrement, mais qui ne dit rien. Ma mère qui a aussi raison, parfois. Bref, elle…

Ma mère, fière d’apprendre à zester du citron! (Je me rends compte en cherchant une photo d’elle à poster que j’ai beaucoup plus de photos de mon père… Ça ne ment pas… Ma relation avec elle a besoin de soins.

Je n’ai pas accepté d’emblée que nous nous voyions le jour de mon anniversaire, mais quand je lui ai confirmé ma disponibilité, cela me tentait vraiment de passer du temps avec elle ce jour-là. Donc, je suis restée (à peu près) calme et patiente devant ses inquiétudes, son manque de confiance, etc. Eh bien, *révélation*, cela a mis ma mère en confiance et j’ai trouvé la discussion avec elle plus satisfaisante. (Tsé, quand je vous disais que j’enfonce des portes ouvertes…)

Le rapport avec la perfection est le suivant : pour rester respectueuse avec ma mère, il faut que j’accepte comme inévitables ses imperfections, comme sa tendance à répéter plusieurs fois les mêmes choses, sa culpabilité à l’idée de me quitter trop tôt après notre activité (même après que je lui ai confirmé plusieurs fois que cela ne me dérangeait pas), son incapacité totale à trouver une activité que nous pourrions faire ensemble (malgré ses efforts), son enthousiasme parfois démesuré…

Personne n’est parfait. Même pas moi… Je le dis sérieusement, car j’ai encore du mal à le croire… Si je sais que je suis imparfaite, j’ai l’impression que c’est seulement dû à ma paresse ou à un manque d’efforts de ma part (ou un manque de discernement de la part des autres — mon Dieu, je pense vraiment cela!!!!)… En fait, j’ai l’impression que l’imperfection de tous n’est due qu’à un manque d’effort de leur part ou à de la mauvaise foi…

Mais, en fait, peut-être pas… Ma mère est comme elle est. Et elle veut bien faire. Elle a envie de sortir avec moi pour souligner le jour de ma naissance, me gâter un peu, se gâter en même temps. En l’acceptant comme elle est, je lui donne confiance en elle, ce qui réduit son stress… C’est gagnant-gagnant.

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Deux mots sur la colère pour ne pas l’oublier… Ma réflexion sur la perfection m’a permis de remarquer cette semaine que j’étais presque toujours irritée par quelque chose. Les conducteurs, d’abord, qui laissent leur moteur tourner au ralenti à l’arrêt, les voitures qui roulent trop vites… Les gens dans le chemin, ceux qui ne font pas attention quand ils passent… Qui ne prennent pas leur sac à dos à la main quand ils sont dans le bus ou le métro, occupant ainsi deux fois plus d’espace… Et puis au bureau, contre l’ordinateur trop lent, un site Web mal fait…

En somme, je passe beaucoup de temps à être énervée, ce qui n’aide certainement pas mon humeur et, en plus, n’est guère utile. J’y reviendrai.

Bon week-end 🙂

Je me confie, jour 3 de 30 : colère, faire confiance

Je n’ai pas relevé mon défi, hier, mais pour une bonne raison : mon amie C.T. m’a appelée en pleurs et m’a demandé si elle pouvait venir dormir chez moi. Après la journée chez Y.V. et C.G., je suis donc allée chercher C.T. chez-elle et nous avons passé la soirée ensemble. C’est une fois la tête sur l’oreiller que je me suis rappelée mon blogue… Tant pis!

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J’aimerais en profiter, ce soir, pour noter un fait très étrange que j’ai remarqué récemment. Quand une amie, ou une collègue que j’apprécie, m’écrit ou m’appelle, c’est souvent un sentiment de colère qui surgit avant le reste. Quelque chose comme « Ah non, pas un autre courriel auquel je devrai répondre! » ou « Ah non! Je n’ai pas envie de parler à Unetelle, je ne sais pas de quoi on va bien pouvoir parler! » (les coups de fil de collègues me dérangent moins parce qu’ils m’appellent certainement pour une raison précise)

J’ai remarqué ce sentiment de colère récemment, il y a à peine quelques semaines, et j’en suis encore étonnée. Moi, qui ai si soif de relations, de contacts humains, quand ils surviennent, je réagis avec de la colère. 😦 Bon, je vais m’encourager (parce que me taper sur la tête ne sert pas à grand chose) et me rappeler que, pour comprendre un phénomène, il faut d’abord l’observer. J’aimerais noter aussi que, parfois, c’est de la joie qui surgit quand je reçois un courriel ou un texto d’un proche ou d’une amie, mais que celle-ci ne dure pas. Très rapidement, c’est l’obligation d’être une bonne amie/nièce/fille qui prend le dessus et qui, m’obligeant, me met en rogne.

J’ai du mal à l’expliquer, mais je sens que cela est extrêmement bébé. Comme un enfant qui refuse de s’habiller si on lui dit quels vêtements porter, mais qui le fera de bon cœur si on lui propose un choix (« Veux-tu mettre la chemise verte ou le chandail jaune aujourd’hui? »)

Source

Je termine sur une note positive. Hier, quand je suis allée à la journée écologique, c’est N.S. qui a prit le volant et cela m’a énormément stressée. J’étais stressée parce que N.S. est l’amie à qui je montre à conduire et que nous devions prendre l’autoroute et passer par un chemin que je connaissais pas. La note positive, c’est que je me suis rendue compte que j’étais stressée (et non en colère comme je l’ai d’abord cru), que j’ai réussi à le dire à N.S. et à l’exprimer pendant le trajet de manière respectueuse, c’est-à-dire vraie, avec une respiration parfois saccadée, un stress pour les indications routières, etc. Ma lucidité et ma franchise ont permis à N.S. de se connecter sur mon émotion et d’avoir de l’empathie. Résultat, on a eu un beau trajet, et cette expérience nous a rapprochée. 🙂

Je continue demain!

Ce qui me met en colère II

J’ai un peu de mal ces derniers temps… Je l’ai dit mille fois, c’est une question de cycle : j’apprends à maîtriser de nouvelles compétences sociales, je suis heureuse et pleine d’énergie, j’atteins un plateau, je déprime, je m’en remets… et le cycle recommence. J’ai beau le savoir, c’est toujours un peu moins drôle quand j’arrive dans le creux de la vague…

Alors, ce qui m’a mis en colère par rapport à moi-même, c’est trop saler mon sauté thaï aux légumes la semaine passée. Oui, c’est bête. Comme m’énerver contre moi-même quand je n’arrive pas à mettre mes chaussures mouillées aussi rapidement que je le voudrais. Mais c’est la vie. Ce qui m’a fâché, ce n’est pas tant de manger salé mais plutôt mon incompétence, le fait d’avoir raté ce plat.

Je n’ai pas réussi à passer par-dessus mon sentiment de colère. Les quatre ou cinq fois où j’ai mangé de ce plat (j’en avais préparé une grosse portion en prévision de mes lunchs), j’ai été fâchée contre moi-même. Déçue de ne pas m’être rappelée que la sauce soya est salée et qu’on sale moins une recette qui en contient.

Il me reste à apprendre l’art de me pardonner.

J’ai l’impression que ce petit post va me porter jusqu’à la prochaine étape du cycle – m’en remettre – et m’aider à développer de nouvelles compétences sociales… À suivre 🙂

Ce qui me met en colère I – suite

Je ne savais pas trop ce que donnerait la rédaction de ce premier billet sur ce qui me mets en colère quand je suis seule. Finalement, cela n’a pas été inutile 😀 Quand j’ai reparlé du même sujet avec ma collègue A.L., dès le lendemain, j’étais plus calme — ou en tout cas beaucoup plus attentive à mes sautes d’humeur et, donc, beaucoup plus parlable.

Je remarque aussi que cet exercice m’a rapprochée de manière générale de mes émotions et de mes réactions. Ouh que de la colère, il y en a. Bref, tout cela n’a rien que du bon, même si ce processus d’ouverture et de rapprochement envers moi et les autres est loin, très, très loin, d’être facile…

Ce qui me met en colère I

Bon, chose annoncée, chose due : je vais noter les choses qui me mettent en colère, comme j’ai noté celles qui m’émouvaient, afin de mieux cerner les causes de cette colère quasi-constante qui m’habite.

Aujourd’hui, ma collège A.L. et moi avons eu une réunion sur la progression des textes que je dois terminer en vue du prochain numéro. L’un d’eux en particulier lui tient à cœur. Il aborde comment un organisme peut en mobiliser d’autres et en faire des collaborateurs, même si leur mission peut être différente. Qui plus est, cet article met en valeur l’organisme qui m’emploie. A.L. était très directive quand nous en avons parlé (je découvre enfin en écrivant ce post ce qui m’a dérangée chez ma collègue pendant notre réunion : son côté directif!). J’ai aussi trouvé que son ton était brusque et peu conciliant. Elle répondait par un « Non! » ferme à chacune de mes phrases avant d’exposer sa propre idée.

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Ça ne ressemblait pas du tout à cela, mais la fille en vert représente assez bien comment je me sentais !!! (source)

Je ne sais pas trop pourquoi les discussions avec elle sont si souvent difficiles. Elle semble pourtant bien s’entendre avec les autres… Et puis… Je ne sais pas… Mon ton aussi était brusque et cassant vers la fin. Peut-être que j’étais crispée moi aussi et peu ouverte à la discussion dès le début… Dans tous les cas, je suis contente de ne pas m’être fâchée pour vrai pendant notre réunion. Vers la fin, j’ai simplement acquiescé à ce qu’elle disait en essayant de ne pas être passive-agressive et de faire la moue. Et puis, une heure ou deux plus tard j’ai réalisé à quel point cette histoire m’occupait l’esprit… D’où ce post.

Je ne suis pas sûre encore de l’intérêt de ce post. J’espère que je le verrai à l’usage…