Je me confie, jour 4 de 30 : une belle journée et un sentiment d’étrangeté

L’inspiration me manque un peu. Je suis fatiguée, et j’ai les yeux fatigués d’être devant un écran… Aujourd’hui a été une bonne journée pourtant. On pourrait penser que je serais contente de vous la raconter. Eh bien… pas tant. Allons-y tout de même.

D’abord, je me suis couchée tôt la veille, ce qui m’aide toujours à passer une belle journée. En plus, je n’ai pas trop traîné au lit et, avant de me lever, j’ai fais quelques exercices d’étirement, ce qui soulage mes jambes et mes hanches et m’aide aussi à passer une belle journée. Puis, avant de sauter dans le bus, j’ai marché environ 30 min en direction du bureau, ce qui fait sortir le méchant, me donne de l’énergie et m’aide aussi à passer une belle journée.

En arrivant au travail j’étais tout de même un peu grognon (…) jusqu’à ce que je jase un peu avec ma collègue F.B.D. puis avec quelques recrues de notre service de soutien à l’arrêt tabagique. Là, mon sourire et mon énergie sont revenus et j’ai compris que j’avais simplement manqué de contacts sociaux.

Le reste de la journée a été à l’avenant. J’ai même eu envie de descendre à la cafétéria pour l’heure du lunch. C’est très surprenant parce que la cafétéria de ma boîte est un endroit qui m’angoisse beaucoup : je ne sais pas qui regarder, qui saluer, où aller m’asseoir. Depuis que je l’ai dit à mon équipe et à ma supérieure, c’est (un peu) plus facile…

Et ce soir, j’ai marché 5 km sur le chemin du retour et j’ai fais quelques courses avant de prendre le bus. En arrivant à la maison, j’ai aussi échappé à Facebook et j’ai écrit à A.T., C.T., M.A. et N.S. et je me suis même cuisinée un souper. Bref, une belle journée all around. C’est réellement bizarre de le reconnaître et de l’écrire, et ça m’étonne à quel point ce sentiment d’étrangeté est fort.

(Ah oui, ce soir, j’ai même reçu de ma collègue B.B. une vidéo hyper-mignonne des premiers pas de son garçon, alors que je ne lui avais rien demandé, et A.T. a répondu hyper-gentiment à mon texto. Non, je n’ai rien à redire sur cette journée…)

La vie en groupe : une collègue dans le bus

Maintenant que j’ai supprimé les commentaires, je vais pouvoir me lâcher 🙂

La semaine dernière, j’ai vu ma collègue M.M.V. dans l’autobus qui me transporte chaque jour jusqu’au travail. Elle ne s’y trouve pas d’habitude et cela m’a créé une grande surprise de la voir.

M.M.V. est très groundée, elle ne se laisse pas distraire de ses besoins et objectifs par les réactions et les comportements des autres. Ne me méprenez pas : même si elle connaît ses priorités et s’occupe de ses besoins, elle demeure toujours professionnelle, avenante et très positive.

La voir dans le bus m’a grandement perturbée. Au début, en fait, je ne l’ai même pas vue : j’étais occupée à m’installer avec mon cartable pour étudier pendant le trajet. En levant les yeux, j’ai vu M.M.V. Évidemment, phobique sociale que je suis, je ne lui ai pas lancé un « Bonjour M.M.! » ou essayé d’attraper son regard. En fait, si, un peu… Mais elle regardait son téléphone en souriant et elle avait d’être dans sa bulle. J’ai donc essayé d’étudier, comme je voulais le faire et – miracle! – j’ai été capable de respirer et de trouver l’émotion qui m’habitait.

Mon émotion? La peur… La peur que M.M.V. se lève et m’engueule. C’est bête, mais c’est vrai. Je ne suis même pas exactement sûre de quoi elle aurait pu m’engueuler. Simplement d’être dans le bus, je crois, et d’empiéter sur son espace vital. (!!)

Bonne nouvelle : découvrir que je ressentais de la peur m’a à la fois surprise et calmée, ce qui m’a aidée à me concentrer sur mon cartable, tout en jetant de temps à autre des petits coups d’œil à M.M.V. Elle semblait aussi m’avoir vue du coin de l’œil, mais continuait à regarder calmement son téléphone.

Après 10-15 minutes, je suis descendue à l’arrêt juste avant celui où descendent généralement les employés de ma boîte. Je me sentais un peu mal à l’aise de le faire devant M.M.V., maiiiis c’est aussi quelque chose que je fais souvent, et en plus il faisait beau. Donc je me suis dirigée vers la sortie sans un regard pour M.M.V., pourtant assise juste à côté de la porte.

Arrivée toute seule sur le trottoir, je me suis rendue compte que la peur avait cédé sa place à la tristesse… J’étais triste de ne pas avoir parlé avec M.M.V., de l’avoir littéralement abandonnée dans le bus… C’est fou, hein?

À mon arrivée au travail, je n’ai pas vue M.M.V. J’ai d’abord cru qu’elle avait une réunion matinale, mais en fait elle avait effectué un petit détour pour aller acheter une carte d’anniversaire pour une troisième collègue, F.B. Quand elle est arrivée, elle ne m’a pas dit un mot à propos du bus, mais est passée par mon bureau pour me dire un beau bonjour (et me dire pour la carte), ce qu’elle fait rarement.

Je ne suis pas 100% certaine de la morale de cette histoire, mais c’est ç’a à voir avec nos obligations sociales, les réelles et celles que je m’invente, et la douceur qu’il peut y parfois avoir dans le vivre-ensemble.

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Je voulais donner d’autres exemples de ces « dénouements » de rencontres, mais c’est long dis donc… Disons que ça suffira pour maintenant!!!

25 questions pour mieux se connaître, 18 à 21

Bon, je vais essayer de terminer ce défi qui traîne en longueur et recommencer à écrire sur mes angoisses sociales! Allez, zou! J’en fais quatre ce soir et quatre demain.

18. Qu’est-ce que tu adores faire pour les autres ou donner aux autres (pas un objet, mais quelque chose de toi personnellement)?

J’aime cuisiner pour les autres. Je fais généralement attention pour préparer des mets comportant leurs ingrédients préférés. J’aime aussi recevoir. J’aime acheter des plats que mes invités aimeront, ranger un peu…

19. Qu’est-ce qui t’excite?

Bonne question… Antidote dit que s’exciter, c’est « prendre un très vif intérêt à quelque chose »… J’aime les BDs, mais je ne dirais pas qu’elles m’excitent… Pour moi, être excitée, c’est plutôt être fébrile, volubile et joyeuse…

Je crie systématiquement « woohoo » quand je descends une pente en vélo 😉 J’ai aussi souvent un petit cri de joie quand je fais mes premiers coups de roue. Je me sens libre, forte, fière, capable… Faire du vélo m’excite, on dirait 😉 Prendre le volant aussi. J’adore conduire, surtout sur l’autoroute.

Commencer de nouvelles choses, un nouveau projet m’excite. C’est la page blanche, tout est encore possible, tous les rêves, tous les espoirs. Rencontrer de nouvelles personnes m’excite. J’ai envie de leur parler, de leur poser des questions… Je pense que c’est le regard des autres qui me refroidit… Avec raison : personne de normal ne va raconter sa vie à une étrangère. J’apprends à doser 😉

Essayer un nouveau mets m’excite aussi. Au resto, j’ose souvent le truc que personne ne connaît ou que je n’ai jamais essayé. C’est amusant, ça me rend un peu fébrile.

20. Qu’est-ce que tu souhaiterais faire davantage?

Clairement, parler aux personnes que je connais, leur téléphoner, leur écrire, les inviter, faire des activités avec elles.

Aussi, faire plus de projets personnels. J’en ai plein, mais ils n’avancent vraaaaaaaiment pas vite. Mon projet d’agrandissement et d’encadrement de photos a débuté il y a deux ou trois ans. Dans tout ce temps, j’ai presque fini de sélectionner les 10-12 photos que je veux faire agrandir.

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Source (ah, c’est justement dans ce parc que je voulais prendre mes vacances cette année!)

Jardinage, yoga, canotage… Il y a bien des choses que j’aimerais développer. Je le fais un peu, mais pas assez vite!

Hum! J’aime les nouvelles choses, mais ça me prend une éternité pour me les approprier… Il y a clairement matière à réflexion ici.

21. Prétend que l’argent n’est pas un obstacle. Que ferais-tu?

Ce qui est sûr, c’est que j’arrêterais de travailler. Je ferais probablement du bénévolat pour des organismes en environnement. Et je prendrais mon temps le matin!!

La pratique du repos en compassion : introduction à l’expérience de l’équanimité et de la patience, d’Ani Pema Chödron

Ça fait plus de deux ans (6 mars 2015!!) que ce texte « traîne » dans ma boîte courriel. C’est le dernier courriel dans ma boîte depuis un moment déjà. Un texte que j’avais reçu, je crois, à la suite d’un atelier de douze heures environ (réparti sur 4 semaines) avec une « vraie » moinesse bouddhiste que j’avais suivi avec M.B. Un truc vraiment chouette. Faque c’est ce soir que je « débarrasse » en quelque sorte enfin de ce courriel en le postant sur mon blogue, mais sans le lire encore… C’est ce soir que j’avance enfin, comme j’essayerais de vous expliquer dans un deuxième post qui ne devrait pas trop tarder…

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ÉTAPE 1 – LOCALISER

Que localisons-nous? La sensation.

Une émotion forte – comme la colère, la frustration, la tristesse – surgit en nous. Parfois, elle est si forte que nous ne remarquons même pas ce qui se passe. L’intensité nous submerge comme un petit bateau emporté par un fort courant. Dans la pratique du repos en compassion, nous essayons de remarquer ce qui se produit dès que l’émotion surgit. Nous pouvons nous dire à nous-mêmes: Oh, j’éprouve maintenant une forte émotion. C’est le temps de pratiquer le repos en compassion.

À cet instant, nous faisons de notre mieux pour nous relier à l’émotion directement. Nous tentons de localiser la sensation. Que veut-on dire par la sensation de l’émotion? Souvent, il y a une sensation physique dans notre corps. Parfois, elle est très vive, comme un noeud dans l’estomac, ou une pression au niveau de la poitrine. À d’autres moments, elle est plus vague, comme un nuage qui nous entoure. A ce moment, nous tentons de localiser ces sensations — dans notre poitrine, notre ventre, notre coeur, notre tête. Que pouvons-nous dire de cette sensation? Est-elle chaude, froide, ressemble-t-elle à un coup de poignard? Est-ce que je me sens engourdie?

Souvent, nous sommes en plein milieu d’une dispute, au téléphone, ou nous sommes simplement sous l’emprise d’un flot de pensées. Essayer de localiser la sensation dans le corps peut alors apparaître comme une tentative « d’éviter le sujet » mais, en fait, nous plongeons profondément dans la puissante énergie qui a surgi en notre être. Cette première étape est une façon de nous ouvrir sur-le-champ alors que notre tendance habituelle consisterait plutôt à nous fermer.

ÉTAPE 2 – ACCUEILLIR

Qu’embrassons-nous ? La sensation.

Nous reposons notre esprit dans la sensation que nous avons localisée. Nous faisons plus que la noter. Nous l’embrassons. Nous pouvons imaginer la sensation (par exemple, le frisson de la peur) comme si c’était un petit enfant. (Ce pourrait être notre enfant. Notre petit moi). Nous imaginons que nous embrassons cette petite personne et que nous la tenons contre nous, comme si nous voulions la protéger de notre chaleur.

Une façon de maintenir cette expérience consiste à inspirer avec le sentiment que nous ressentons encore plus intensément la sensation en nous-mêmes. À l’inspir, nous imaginons que nous nous rapprochons de la sensation elle-même. À la fin de l’inspir, nous expirons et nous faisons alors de notre mieux pour relaxer. Nous n’expirons pas la sensation et n’essayons pas de la chasser au loin. Nous embrassons toujours la sensation à chaque respiration.

Le type de sensation n’a pas d’importance. Elle peut être parfaitement désagréable et douloureuse. L’idée c’est de localiser la sensation et de demeurer avec elle. Ce qui rend cette pratique difficile, c’est que la plupart du temps, nous sommes complètement occupés par un dialogue interne très intense, ce qui nous amène à la troisième étape.

ÉTAPE 3 – ARRÊTER

Qu’arrêtons-nous? Nous faisons de notre mieux pour interrompre les pensées.

Durant cette expérience d’embrasser la sensation aussi complètement que possible, nous remarquons la présence de diverses activités mentales. Nous avons l’habitude d’entretenir une conversation intérieure lorsque nous sommes aux prises avec de fortes émotions. Si nous ressentons de la colère ou du désespoir, nous nourrissons la colère ou le désespoir avec ce dialogue interne.

Parfois, nos pensées sont le discours que nous voudrions tenir à la personne qui nous a blessé, que nous blâmons, ou que nous aimerions engueuler. De la même manière, si nous sommes fortement attachés à quelque chose ou quelqu’un, nous nourrissons cet attachement avec notre rengaine ou notre scénario intérieurs.

Dans cette pratique, nous essayons quelque chose de différent. L’instruction consiste à arrêter consciemment et gentiment le discours intérieur et à simplement reposer avec la sensation intense, sans aucun mot.

C’est comme la fameuse instruction en méditation tibétaine qui conseille de frapper le cochon sur le museau. C’est différent de la pratique de shamatha dans laquelle on note et on étiquette les pensées. Ici, nous mettons littéralement fin à notre dialogue intérieur. Dès que nous commençons à ajouter des mots à l’expérience, nous nous disons d’arrêter. Nous retournons à l’intense sensation de douleur que nous ressentons et nous y reposons notre esprit totalement.

Parfois, nous ne pouvons le faire que pour de brèves périodes. C’est bien. Nous continuons simplement à noter les pensées à chaque fois que c’est possible, puis nous revenons à la sensation des émotions sous les mots. Nous faisons cela avec beaucoup de douceur et de gentillesse envers nous-mêmes.

Dès que nous remarquons que nous ajoutons des mots à notre expérience, nous lâchons prise gentiment des mots et nous revenons à la sensation pour y reposer totalement. C’est une expérience du « senti » plutôt qu’une expérience mentale.

Dans mon expérience, cette pratique demande de l’énergie. Nous revenons encore et encore à la sensation et nous lâchons prise du babillage intérieur. Dans les moments où nous sommes capables de le faire, même pour une seconde ou deux, nous ressentons l’énergie directement. Parfois, cela ressemble à une incroyable réaction chimique. Il se peut que nous ayons envie de nous enfuir, ce qui nous amène à l’étape suivante.

ÉTAPE 4 – DEMEURER

Avec quoi demeurons-nous? Nous demeurons avec l’expérience directe de la sensation.

Nous revenons à l’intensité de la sensation du mieux que nous pouvons. Encore et encore, nous nous rappelons de mettre fin à notre bavardage intérieur et de simplement rester avec la sensation. Nous pouvons utiliser la respiration pour nous aider à faire cela. Lorsque nous inspirons, nous embrassons la sensation. Lorsque nous expirons, nous demeurons simplement avec la sensation.

Combien de temps demeurons-nous? Il est préférable d’utiliser notre intelligence naturelle. Parfois, nous ne pouvons faire cette pratique que pour une très courte période de temps. Parfois, c’est trop douloureux et il est inutile de se forcer.

À d’autres moments, nous nous éloignons de l’expérience et nous devenons un peu somnolent.

Enfin, il arrive que nous puissions chevaucher cette intense énergie émotionnelle. Nous ne la réprimons pas mais ne l’exprimons pas non plus. Nous sommes en mesure de demeurer avec cette sensation jusqu’à ce qu’elle se dissolve et qu’autre chose surgisse dans notre esprit.

Questionnaire de Flow, 111 à 120, et quelques aventures conversationnelles

111 Êtes-vous fière de vous? [bon, j’ai décidé de féminiser ce questionnaire, mieux vaut tard que jamais 😉 ]
De plus en plus. Surtout quand je vois que mes relations avec les autres vont vraiment mieux et que c’est beaucoup grâce aux efforts que j’y ai mis.

112 Quel talent inutile possédez-vous?
Je suis capable de plier ma langue en « u » 😀

113 Y a-t-il des problèmes en suspens dans votre vie?
Quelques-uns 😉

114 Pourquoi buvez-vous ou ne buvez-vous pas d’alcool?
J’en bois parce que j’aime bien cela de temps en temps pour relaxer ou m’amuser avec mes amies.

115 Quel genre de choses vous rend heureuse?
Des choses simples et qui ne font pas beaucoup de bruit : me sentir comprise, partager une conversation avec une amie, flatter mon chat, respecter mes engagements, marcher au soleil…

116 Avez-vous regardé les nuages aujourd’hui?
Non, même si le ciel en était complètement couvert.

117 Quel mot utilisez-vous trop souvent?
Au secours. Une expression très utile que j’ai piquée à mon ancienne collègue M.-C.

118 Aimez-vous être sous les feux de la rampe?
Pas vraiment.

119 A quoi devriez-vous consacrer plus de temps?
À prendre soin de moi en faisant des choses que j’aime vraiment, juste pour me faire plaisir.

120 Pensez-vous que les gens sont foncièrement bons?
Oui, surtout quand on ne les juge pas et qu’on prend la peine de vraiment écouter leur histoire. Ce que je ne fais pas toujours :/

++

Il y a deux aventures conversationnelles que je tiens à noter.

Hier, je suis allée dans un magasin de vêtements que j’aime bien. Ils avaient des soldes, et c’était l’occasion d’aller y faire un tour. En ce vendredi pluvieux, il n’y avait pas un chat et j’ai pris mon temps. La vendeuse était sympa et nous avons un peu bavardé de choses pas trop banales. Je pense que, si j’étais restée encore un peu plus, nous en serions venues à parler de nos valeurs. Mais, au bout de quatre ou cinq minutes, j’ai coupé court. Alors qu’elle me parlait de ses finances, j’ai lancé quelque chose comme « Bon eh bien bon courage! » Arrivée sur la rue, je me sentais bien mal, comme si j’avais été punie. Je ne comprenais plus pourquoi j’étais partie si brusquement alors que je m’amusais et qu’il n’y avait aucun autre client… Je le comprends un peu mieux ce soir en l’écrivant… En restant un peu plus, j’aurais développé une certaine intimité avec cette vendeuse, une intimité certes passagère, mais quand même… Elle semblait si simple et authentique, avec elle j’osais m’ouvrir. Je regrette…

Ma deuxième aventure conversationnelle a été beaucoup plus courte et moins intime. Dans ma rue, présentement, la ville remplace tous les conduits d’eau. Bref, il y a des trous et de la machinerie partout, des clôtures, des embouteillages, etc. Un homme que j’ai croisé dans la rue bougonnait « Criss de travaux! » Sur le coup, je lui ai répondu in petto « Criss de con! » Les conduits d’eau ont bien besoin d’être remplacés et, pour une fois, la municipalité fait ce qu’elle doit pour nous, les citoyens. Puis j’ai réalisé que je ne savais rien de cet homme, ce qui ne m’empêchait pas de lui attribuer une stupidité crasse et un égoïsme à courte vue. Ce n’est guère mieux que de bougonner contre les travaux. Je pense que je peux dire que je ne suis pas d’accord avec lui, mais qu’il a droit à son point de vue… Ça m’arrache un peu la gueule de le dire, alors que j’étais bien émue sur la rue… Hum… La leçon n’est pas encore tout à fait acquise!

Un jour, une question de Proust #16

Mes auteurs favoris en prose

Ah ah, j’ai déjà répondu à cette question en faisant le défi Un jour, un livre, le printemps passé (la petite pause des questions difficiles se poursuit 😉

En fait, cela change. Mon auteur préféré est souvent celui que je suis en train de lire. Cela dit, un des auteurs que j’aime particulièrement en ce moment, c’est le Québécois Nicolas Dickner. J’ai lu trois de ses ouvrages : TarmacNikolski et Six degrés de liberté.

TarmacJe trouve ses histoires à la fois touchantes, légèrement absurdes et crédibles. Bon, ç’a l’air un peu contradictoire dit comme cela, mais prenez les premières pages de Tarmac, par exemple. Le personnage principal adore les stades pour une raison qu’il ignore. Il s’y rend donc un jour où aucune joute sportive n’est prévue. Dans les gradins, il rencontre une jeune fille qui lit un bouquin pour apprendre le russe. Et le premier sujet de conversation qu’elle aborde avec lui est… la guerre nucléaire. Peu probable, mais pas impossible. Et bien écrit😉

Un autre auteur qui m’a marquée cette année, c’est l’Égyptien Alaa El Aswany. Ses livres, absolument magnifiques, abordent l’Égypte et sa diaspora sous tous ses angles : politique, sexuel, religieux, communautaire, moral… C’est beau, beau, beau parce que ça montre la complexité des êtres et de leurs croyances. C’est aussi très engagé puisque, même si El Aswany ne fait que décrire des réalités humaines, il est interdit de publication dans son propre pays 😦

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Alaa El Aswany (source)

Okay, un troisième pour la route… Après tout, Proust nous demande de lister nos auteurs favoris. Je ne sais pas si les romans graphiques comptent pour de la prose, mais admettons que oui puisqu’ils n’existaient pas au temps de Marcel 🙂 Un de mes bédéistes préférés, c’est le franco-canadien Guy Delisle. chroniques-birmanesSa femme travaille avec Médecins sans frontières, donc il voyage beaucoup. Pendant qu’elle travaille, il prend soin de leurs enfants et dessine sa vie quotidienne, qu’il soit à Pyongyang (où il a travaillé comme animateur de dessins animés), en Birmanie et à Jérusalem-Est. C’est vrai d’un point de vue factuel, ce qui me plaît. Et Delisle ne se prend pas pour un autre et raconte ses surprises et ses mésaventures sans honte aucune, ce qui est drôle et très attachant.

Mes rêves me parlent IX (attention, c’est vulgaire)

Bon, j’ai hésité à parler de ce rêve puisqu’il est assez vulgaire, mais bon — vous êtes avertiEs!

Ce rêve date d’environ une semaine, donc les détails sont un peu flous. En gros, je suis dans un endroit public (genre : une gare). Je suis assise sur un bol de toilette et, à la vue de tous, sans aucune gêne, je chie. Je me rends compte que mes excréments ne sentent pas très bon, et que certains certains passants en sont incommodés mais cela ne me dérange pas du tout. Encore mieux : tout en faisant mes besoins, je discute naturellement et aisément avec deux collègues dont, dans la vraie vie, j’apprécie la personnalité et dont j’aimerais me rapprocher.

Ce rêve m’a frappée par le sentiment d’aise que je ressentais malgré ma position… osée. Cela m’a d’autant plus frappée que j’ai souvent rêvé de toilettes publiques complètement bouchées, dégueulasses, coulantes, débordantes de merde, de papier toilette et d’eau (oui, c’est vraiment dégueu). Je trouve cela très positif que la toilette en plein coeur de la gare était propre et servait mes besoins sans que j’en éprouve de honte. J’ai l’impression que quelque chose « débloque », littéralement 🙂