Être meilleure que – III

J’ai passé un peu plus qu’une semaine avec mon père, qui était installé chez-moi pour faire des travaux. Il est parti mercredi matin (j’ai envie de dire : enfin!), alors que nous étions tous deux un peu à bout et fâchés. Le sentiment d’être meilleur que l’autre, et surtout le grand besoin que nous partageons d’être reconnus, y ont certainement joué un rôle…

Je suis la fille de mon père : je fais preuve de la même brusquerie, de la même curiosité et de la même serviabilité, je me fâche vite mais je me « défâche » vite aussi. Bref, quand je travaille avec mon père, on passe du bon temps mais on doit faire des efforts tous les deux 😉

Ce lundi, mon père a décidé de redresser le bout de plafond que nous avions abîmé en retirant une colonne non-porteuse. Il m’a raconté sur un ton impatient qu’il avait construit un plafond courbé qu’un ami (oui oui) avait ensuite démoli puis reconstruit, disant qu’un plafond doit être droit. C’est ce vieux compte à régler (je crois) qui a amené mon père à vouloir redresser mon plafond plutôt que l’urgence ou même la nécessité de la tâche… Certes, un plafond doit être droit, mais mon père et moi n’effectuons que des travaux de surface; le gros de l’ouvrage sera confié à un entrepreneur professionnel.

Mon père s’est donc mis à l’ouvrage, sans vraiment me consulter, avec force juron et bien de la mauvaise humeur… Charmant. J’ai répondu en boudant un peu, c’est-à-dire en lisant ostensiblement tout en l’assistant lorsqu’il me le demandait. Charmant aussi…

Par chance, mon rendez-vous avec la psy tombe justement le lundi. J’ai donc pu ventiler sur le fait que mon père réparait mon plafond en bougonnant et réaliser que ce qui me gênait surtout dans toute cette situation était de ne pas bien en comprendre les tenants et aboutissants. Je le savais, mais je n’avais pas pris la peine de le dire clairement, genre : « Papa, j’aimerais que tu me m’expliques ce que tu vas faire, pour que je comprenne bien ce qui va se passer. » Le fait qu’il me l’explique ne m’aurait pas seulement renseignée et rassurée, mais l’aurait peut-être aidé lui-même à mieux planifier sa réparation et, donc, à moins bougonner.

Tout ça pour dire que mon père a fini par atteindre son but et que, malgré cela, la journée s’est mal terminée : j’étais de mauvaise humeur et je n’avais plus de patience pour poursuivre les travaux. En soirée, j’ai fini par lui dire — gentiment — que je souhaitais qu’il retourne chez-lui. Je lui ai bien expliqué que c’est moi qui, habituée à vivre seule, commençait à avoir du mal avec sa présence… Mon père a bien accueilli la nouvelle, mais son départ, le surlendemain matin, a été une véritable catastrophe. TOUT était sujet à critique et à une obstination stérile et moi, comme une conne, j’embarquais dans son jeu en lui répondant avec un ton impatient ou méprisant… Oui, charmant…

Bon, on s’est quand même donné un câlin sincère avant de se quitter et on est parlé (gentiment) au téléphone depuis, donc tout n’est pas perdu, mais disons que j’aimerais éviter que ce genre de situation se reproduise.

De mon coté, je me rends compte que, le matin de son départ, j’ai pris certains de ses commentaires blessants de manière personnelle alors que j’aurais pu — et dû! — agir en adulte et les laisser couler. Mais la volonté d’avoir raison — ou d’être meilleure — l’a emporté. Comme quand je jugeais sa réparation du plafond inutile et, qui plus est, mal effectuée… De son côté, je pense qu’il tenait à ce que ses compétences soient reconnues… On aurait dit qu’il voulait me prouver que, même si je le mettais à la porte, cela ne voulait pas dire qu’il ne connaissait rien.

Notre mauvaise humeur mutuelle s’est calmée quand j’ai souligné, après une courte chicane au sujet du code de la route, que je ne voulais pas poursuivre cette discussion parce que nous n’avions pas les faits en main. Ç’a calmé mon père d’un coup.

Agir en adulte (par exemple, rester calme même quand l’autre personne perd ses moyens), nommer mes besoins et ne pas prendre personnellement les critiques sur des choses banales… Des leçons de vie à apprendre, encore à 52 ans!

Ah oui, j’ai encore des choses à dire sur le stress et l’inertie qu’engendre la croyance d’être meilleure que… Une autre fois!

Une blessure grande et profonde

Hier soir, je suis allée à la soirée de Noël de l’entreprise où je travaille. C’était la première fois de ma vie que j’avais hâte à ce genre d’événement qui, d’habitude, me rend plutôt bougon et anxieuse. Les gens qui travaillent pour cette entreprise y restent longtemps — 10, 15, 20 ans — parce qu’on y respecte pleinement leur autonomie et leur intelligence et qu’on ne se prend pas (trop) au sérieux.

Source

Des gens sympas, un lieu accueillant… Tout ce qu’il faut pour m’émouvoir aux larmes. Hier, j’ai donc eu les yeux mouillés une bonne partie de la soirée, pour finir par fondre en larmes devant R.C., ma collègue d’une gentillesse et d’une humanité infinies. Aujourd’hui, j’ai annulé mes plans de magasinage et de rangement, et j’ai plutôt lu, prit une courte marche et regardé un film.

Je me sens mieux. Et mieux encore, j’ai pu comprendre hier pourquoi j’avais à la fois tellement soif des contacts amicaux, bienveillants et bon enfant que j’observais parmi mes collègues et tellement peur de me laisser aller pour y goûter.

D’abord, j’ai réussi à respirer, ce qui est vraiment un plus. Ensuite, je me disais : « J’ai peur parce que mes propos viennent souvent du champ gauche et surprennent; j’ai peur d’être rejetée. » Mais ce n’est pas vraiment cela. De plus en plus, je constate que mes propos, s’ils surprennent, sont également souvent appréciés. D’autant plus que je m’identifie moins à mes idées et, donc, que cela ne me dérange plus tant quand une personne est en désaccord avec moi.

Non, la vraie raison, c’est cette blessure profonde qui m’est apparue hier dans une lumière aveuglante : celle que m’a causée bien involontairement mon père en quittant ma mère lorsque j’avais 4 ans. Cette blessure est encore présente, bien présente… Quarante-huit ans, ça peut paraître long à l’échelle d’une vie, mais ce n’est rien à l’échelle de l’histoire humaine, ni apparemment à l’échelle d’une psyché…

L’autre plus de cette soirée de Noël, c’est que j’ai réussi à ne pas blâmer mon père, mes collègues, la vie ou moi-même pour ma tristesse et mon désarroi. Cette blessure existe, c’est tout, et lui chercher un coupable n’y change rien. Comme le cancer et les problèmes biliaires d’A.T., ma blessure est injuste, mais elle existe. Perdre de l’énergie à s’en plaindre n’est pas utile, et même contreproductif.

Cela fait deux ou trois semaines que je fume plus de cannabis que d’habitude, quelques bouffées tous les soirs, ce qui ne m’était pas arrivé depuis longtemps. Je ne comprenais pas ce qui se passait mais là, je le sais : c’est cette soirée de Noël dont je cherchais inconsciemment à atténuer les fortes émotions à venir, alors même que j’avais hâte d’y assister. Là, il me reste un peu de cannabis et j’arrive très bien à ne pas en prendre, et même à envisager de jeter ce qui reste. C’est fou.

Ma mère et mes petits deuils

Je suis inspirée par les bilans que j’ai publiés ici et sur mon septième anniversaire comme blogeuse 🙂

Ce qui nous arrive prétendument de « bien », de « mal », tout cela au final ne veut pas dire grand chose. Dieu est toujours présent, dans le bien et le mal. C’est un peu ce que raconte Marion Muller-Collard dans L’autre Dieu : la plainte, la menace et la grâce, dont j’ai lu seulement le début. J’avais emprunté l’exemplaire de la Grande bibliothèque puis je l’ai rapporté sans le terminer. Je me disais que je le demanderais pour Noël, ce que j’ai fais 😉

J’ai demandé plus précisément à ma mère qu’elle m’offre comme cadeau de venir avec moi dans une librairie et m’achète des livres pour une valeur de 60 $ (38 euros). J’ai donc aussi reçu Les cent plus beaux poèmes québécois (pour parfaire ma culture et m’assouplir un peu le cœur) et S’enfuir, récit d’un otage, l’excellentissime bande dessinée de 428 pages signée Guy Delisle. J’adore ce bédéiste qui raconte dans d’autres ouvrages sa vie en Corée du Nord (!!), à Shenzen ou en Birmanie. Enfin, ma mère a ajouté un quatrième livre dans le lot, pour me surprendre et me faire plaisir : une autobiographie de Martin Luter King parce que cherchais un livre de ses prédications.

Je suis comblée!

À mon père, j’ai demandé des blocs de yoga et il en acheté de très beaux, en liège. De son côté, il a été bien content des genouillères que je lui ai trouvées (et ma mère a aimé ses deux calendriers, bien que possiblement un peu moins le calendrier perpétuel).

Donc, je disais que mes bilans m’inspirent… Écrire dans ma plus récente publication sur l’importance de me détacher de ma mère et de ce qui lui arrive (*) m’a aidé à passer un plus beau Noël avec elle et, de manière plus générale, des moments moins acrimonieux et plus agréables 😉 Cela me demande un gros effort, mais le résultat en vaut LARGEMENT la peine. [Je ne parlerai pas de P. ici.]

En essayant de me détacher de ma mère, je constate qu’il me reste plusieurs (petits) deuils à faire. Des choses du passé qui ne changeront jamais, mais pour lesquelles je ressens encore un certain manque, une certaine amertume. Ces mélancolies concerne autant ma mère que d’autres événements de ma vie.

Je vous donne un exemple. J’ai célébré Noël avec mon père, chez ma mère. Cela faisait environ 45 ans que je n’avais pas fêté Noël avec mes deux parents. (Nous avons passé un très chouette moment et ne nous sommes pas chicané une seule fois!) Un soir, j’ai marché avec mon père devant la maison qu’occupait autre fois S.L. et sa famille. S.L., ça été un de mes grands amours de l’école primaire… J’en ai eu beaucoup d’amoureux de la sorte que je regardais de loin, au primaire.

Vraiment beaucoup. Une bonne quinzaine :p Mais S.L. a est toujours resté dans mon Top 5 et, en passant devant son ancienne demeure, j’ai vu que ce chagrin n’a jamais été proprement consolé 😦

Et, pendant ces quelques jours passés chez ma mère, j’ai compris qu’il me restait des petits deuils à faire. Ma mère ne sera jamais comme je souhaitais qu’elle soit. Ma mère dit la vérité seulement quand ça l’arrange, n’écoute pas vraiment et ressent beaucoup d’anxiété. Mais bon. Comme je l’écrivais dans la publication précédente, ma mère est aussi drôle, facile à vivre et généreuse.

Je dois faire le deuil d’une certaine relation avec ma mère pour vivre la relation avec elle que me propose Dieu ou la vie.

Bonne année à tous et toutes, santé et amour xo

(*) Quand j’écris qu’il est important que je me détache de ma mère et de ce qui lui arrive, je ne veux pas dire que je dois m’en ficher, au contraire. Mais je ne dois pas trop m’inquiéter de ce qui lui arrive (ou pourrait lui arriver) ni essayer outre-mesure de l’aider ou de la conseiller puisque ma mère n’écoute pas vraiment. Elle veut seulement qu’on l’écoute, et ne cherche pas de conseils ou d’information, de manière générale. Bref, je dois seulement être empathique, sans (trop) essayer de l’aider.

Je me confie, 11 de 30 : la perfection et le respect

Mon souhait de définir la perfection continue de m’habiter, mais il se transforme un peu… J’ai quelque peu l’impression de défoncer des portes ouvertes et de dire des choses qui sont archiconnues, mais… D’un autre côté, je crois avoir besoin de les écrire pour les clarifier, dans mon esprit, afin de mieux les comprendre et de mieux y croire. C’est aussi une question de honte : reconnaître « publiquement » que, à 49 ans, je vise réellement la perfection et que je juge durement les gens qui ne correspondent pas à mes idéaux est certainement gênant… Je crois que décrire tout cela me permet de le dépasser.

Cette fois-ci, le point de départ de ma réflexion est mon père de 81 ans qui est venu me visiter ce week-end. Mon père et moi fonctionnons bien ensemble. Nous avons beaucoup d’intérêts communs et nous n’avons pas de compulsion qui nous oblige à nous parler. Donc, si je n’ai pas trop envie de converser, mais plutôt de lire ou de faire des petites tâches, c’est correct, mon père l’accepte. Sans compter qu’il est foncièrement gentil 🙂 (un peu comme sa fille haha)

Mon père, donc. Qui marche lentement. Cette année, ça me va. Je me rappelle l’an passé, nous marchions par un bel après-midi ensoleillé et j’avais envie de filer, de sentir mes jambes travailler. La lenteur de mon père ne correspondait pas à mon idéal d’exercice physique. Mon impatience était visible jusqu’à ce que je me rende compte du manque de respect de mon comportement. J’ai donc ralenti et le reste de la balade a été beaucoup plus agréable pour lui et pour moi.

Cette fois-ci, c’est ce matin où j’ai été impatiente. Quand je me suis levée, mon père lisait le journal. Je l’ai accompagné en lisant moi aussi, alors que j’aurai préféré déjeuner. Puis mon père a commencé à commenter un article sur l’histoire de l’astronomie. Or, non seulement je lui avais envoyé il y a quelques mois une vidéo du Monde qui abordait justement cette question, mais en plus ses commentaires émerveillés gênaient ma lecture.

Je bougonnais donc un peu. J’étais vexée qu’il n’ait pas regardé la vidéo que je lui avais envoyée – alors qu’un cousin fan de science l’avait fait, lui, et m’avait même dit qu’il l’avait beaucoup aimée. Mon père m’a rappelé qu’il lit d’habitude tout ce que je lui envoie mais que, dans le fin fond de sa campagne, l’accès à Internet est dispendieux et qu’il économise ses kilobytes. J’ai un peu arrêté de bougonner et j’ai préparé le déjeuner… Ce n’est cependant que ce soir, en écrivant ce post, que je réalise ce que j’aurai dû faire ce matin : arrêter de bougonner et de lire mon article et proposer à mon père de regarder la vidéo avec moi.

Pourquoi je ne l’ai pas fait? Une question d’ego? Ce qui m’importait avant tout, ce n’était pas de partager des connaissance sur l’univers avec lui, ni une admiration pour ces scientifiques du XIXe siècle qui ont réussi avec trois fois rien à comprendre à peu près ce qu’ils voyaient en levant les yeux vers le ciel. Ce qui m’importait à moi, c’était la vidéo parfaite que mon père n’avait pas regardée. Quelle goujaterie de ma part! Quel manque de respect!!

Okay, je m’arrête là. La leçon a porté. À vérifier tout de même lors de la prochaine visite de mon père.

États d’esprit du vendredi #52 (2018/10/26)

En attendant d’écrire à nouveau sur la signification de « prendre soin », me voici à nouveau après une longue absence pour les États d’esprit du vendredi de Zenopia et Postman. C’est que je reçois de nouveau une alerte par courriel lorsque vous publiez un post… Donc j’ai recommencé à vous lire un peu plus… et ça m’a redonné le envie de faire les EEV.

Pour participer, c’est tout simple : on copie-colle le questionnaire ci-dessous, on y répond puis on laisse un commentaire aux instigateurs (en fait, à Zénopia, puisque Postman est absent pour cause de réconciliation familiale.)

20h28

Fatigue : Pas vraiment. Fatiguée lorsque quelque chose me pèse, mais ça n’arrive plus trop.

Humeur : Pas mal. J’essaie de devenir adulte et de prendre la responsabilité de mes choix.

Estomac : Wrap tofu-salade-avocat-tomates avec une bière aromatisée d’un filet de citron.

Condition physique : Pas mal. Mes tensions se logent dans l’épaule et les hanches, j’ai hâte de les voir partir. Pour aider la chose, j’ai imprimé tout à l’heure l’horaire de deux piscines du quartier.

Esprit : Mmm. Pas sûre… Pas triste, mais peut-être un peu stressé… Par la vie.

Boulot : Bien. Des rapports de plus en plus chaleureux et naturels avec ma supérieure, mes collègues… Cette conférence TED sur l’apprentissage et la performance — et surtout sur l’importance de bien distinguer les deux et d’alterner de l’un à l’autre — m’a inspirée à quelques reprises cette semaine à aller vers les autres.

Culture : L’excellent, mais alors là excellent Paroles d’un bouleau jaune : un ouvrage de vulgarisation où un biologiste parle à un bouleau de 250 ans — qu’il surnomme Vieux Jack — à plusieurs reprises pendant le cours d’une année en posant sa main sur son écorce. On apprend plein, plein de choses sur la biologie des végétaux, des forêts et de la nature et c’est merveilleusement bien écrit. Je dois absolument lire les autres ouvrages de cet auteur que je ne connaissais pas, Michel Leboeuf.

Ah oui, et aussi cette excellente capsule des Brutes sur le coût de l’expression. En gros, pourquoi les hommes qui soutiennent qu’ils n’ont plus le droit de rien dire… ont tort.

Penser à : Faire mon TP2 et étudier pour mon examen!

Avis perso : L’élection de la CAQ (centre-droit) à la tête du Québec n’est pas une catastrophe. C’est la vie. C’est l’histoire. Avec 10 solidaires (gauche) en prime, contre seulement trois dans le gouvernement précédent, c’est déjà bien.

Message perso : Je vais me retenir puisque ça fait longtemps que je ne suis pas passée!!

Loulou la poilue : De plus en plus câline, guérie de son ongle arraché, contente de ses nouvelles croquettes.

Amitiés : En cours et en évolution.

Love : Les journées d’automne férocement ensoleillées comme celle d’aujourd’hui.

Essentiel : Ne pas me faire du mauvais sang pour les amitiés qui ne fonctionnent pas; me concentrer et m’investir plutôt dans celles qui fonctionnent.

Divers : J’ai vu mon père le week-end passé et, vraiment, je l’aime et j’ai de la chance qu’il soit dans ma vie.

Courses : Aaaah, je ne sais pas!

Sortie : Spectacle de danse mercredi, achat de laine demain, sortie en voiture dimanche… Sans oublier les études et le TP2!

Envie : De prendre ça cool sans devenir légume.

Zic : Un jazzman que je découvre

Pic : Expo enrichissante sur l’influence des arts premiers sur les oeuvres de Picasso.

expo-picasso

Mon énergie est (re)bloquée et se débloque II

Intrigante énergie! Elle est parfois présente, parfois absente, et les causes de ces variations demeurent encore globalement obscures. Pourquoi, depuis plus d’une semaine, il n’y a rien, rien qui me tente? Pourquoi, après l’appel de mon père, hier, j’ai commencé à ranger mes choses en me rendant compte que cela me faisait du bien? Alors que, pourtant, je n’avais pas sauté de joie en voyant son nom sur l’afficheur (désolée, papa…). J’ai répondu en prenant sur moi et en faisant attention à mon ton, et nous avons eu une belle conversation. Il faut dire qu’il y a prit la peine de me demander ce qui se passait de mon côté, ce qu’il ne fait pas toujours…

Il était chez-moi le week-end passé et, alors que je me faisait une fête de sa visite, il m’a énervée pendant presque tout son séjour. Je ne sais pas pourquoi… Il est d’ailleurs parti en me disant (gentiment) « J’espère que je ne t’aie pas trop embêtée. » Euh, non, non… Hier, il m’a envoyé un article de journal par courriel avec un mot tout simple (« Bonjour Anick, bisous »). J’ai répondu avec message un peu plus long et personnel, et ç’a été suffisant pour qu’il m’appelle et nous réconcilier.

Pourquoi ce matin je me suis levée quand je me suis réveillée à 4h45? D’habitude, même si je suis souvent éveillée à cette heure, je préfère bougonner intérieurement et tourner dans mon lit jusqu’à 6h00, voire 7h00…  Ce matin, je me suis dit : « Bah, c’est génétique (c’est vrai), lève-toi donc. » Et j’ai nourri le chat, je me suis habillée, j’ai réglé des broutilles administratives et je suis en train d’écrire un post 😉

J’ai essayé d’écrire quelque chose vendredi, et c’est cette liste qui est sortie. Ce sont les choses que j’aime dans ma vie en ce moment :

  • mes ongles plus longs et mieux coupés, plus féminins
  • ma découverte de la musique francophone, autant du côté français que québécois, de Gilbert Bécaud à Diane Dufresne, en passant par Nougaro et Bernard Adamus
  • mon rapprochement de mes amies C.T. et A.T. et D.N.
  • les relations en développement avec mes collègues de la prévention
  • l’espace physique où je travaille, au boulot
  • ma lecture des blogueuses amies ces derniers jours, sans liker ni commenter (ou à peine 😉 (je sens qu’un post arrive sur ce sujet de la plus haute importance :p )
  • ma lecture plus fréquente de livres de non-fiction
  • la relation avec mon père que j’approfondis à chacune de nos rencontres
  • mon régime vraiment, vraiment plus souvent végétarien
  • mes rénos de salle de bain et de cuisine qui avancent bien (au moins sur papier! 😉

Je voulais compléter cette liste avec une autre des choses que j’aime moins dans ma vie, mais je ne suis pas arrivée à la faire. Une question d’énergie, sûrement.

25 questions pour se connaître, 8 et 9

8. Quelle est la dernière fois où tu as fait quelque chose qui t’effrayait?

Ça dépend du niveau de frayeur. S’il s’agit d’une petite peur, je dirais cette semaine, quand je suis allée parler avec mes collègues A.B. ou M.L. Mais je me rends compte, en réfléchissant à cette question, que je n’assume pas vraiment mes peurs. Genre, reconnaître que j’ai peur puis serrer les dents et y aller. Je suis plutôt occupée à me dire à quel point je suis ridicule d’avoir peur ou me faire accroire que je n’ai pas vraiment envie de faire ce qui m’effraie, ce qui est complètement faux bien sûr.

Fear

C’est pas à ça que je ressemble, mais c’est pas mal de même que je me sens (source).

Des trucs qui m’effraient, il y en a plein. Appeler le fournisseur qui m’a envoyé les bottes que j’ai achetées en ligne, par exemple. Elles sont trop grandes et, même si je sais que je ne suis pas la première à qui ça arrive, j’avais peur qu’ils me disent : « Ouhla, ça va vous coûter le double pour les retourner! » Évidemment, non. Il suffit de les ramener en magasin pour me faire rembourser. Envoyer un courriel aussi, ça peut être épeurant. Surtout quand que je tiens à une réponse précise.

Pour les grandes peurs, je ne sais pas trop… Ça m’effraie moins de partir une semaine en canot-camping que d’aller parler avec mes collègues…

Et puis, tiens, en cherchant des images de peur, j’ai trouvé plein de vidéos qui expliquent comment la surmonter. À explorer!

9. De quoi es-tu la plus fière?

La plus fière? Avoir renoué avec mon père et les personnes proches de moi, comme D.

Et peut-être d’avoir eu une jeunesse un peu folle, avec beaucoup de marijuana, de sexe avec n’importe qui et de « m’en fiche, même pas peur! ». J’en suis fière parce que ça m’a permis de faire un tas de trucs amusants et un peu inhabituels et qu’aujourd’hui, je suis quand même une jeune femme respectable 😉

(C’est bien, ce questionnaire… Ça m’ouvre les yeux sur un tas de trucs… Par exemple, que c’est un peu bizarre que je me sente réellement fière de ma folle jeunesse rebelle — mais vraiment — alors que, dans le fond, j’aurais plutôt aimé créer des liens et faire toutes sortes d’activités parascolaires. Je ressemble un peu au mauvais élève qui est « fier » de sa note pourrie… À suivre…)

Mon père, ma mère, mes émotions

Bon, un petit effort… Ça ne me tente pas trop d’écrire, mais je vais me sentir mieux si je le fais.

parents

Chers parents… En voyant ces photos, je me rends compte que je les aime beaucoup, même si je les critique souvent… :/

Mon père est venu en ville le week-end passé pour des raisons médicales. Il a soupé et dormi chez-moi et nous avons passé un partie du lendemain ensemble. Il a fait ma vaisselle de la semaine sans que je lui demande (!!), a dit que mon souper était bon, enlevé des tâches sur mon comptoir… On est allé faire un tour chez Costco regarder les portables pour moi et acheter des champignons marinés pour lui, il m’a donné ma deuxième leçon de conduite d’une voiture manuelle, on a passé un peu de temps à lire chacun de notre côté sur notre appareil électronique… Bref, ce fut bien agréable. J’ai commencé à lui dire récemment qu’il était mon papa préféré et que j’avais bien de chance qu’il soit là et je suis étonnée de l’entendre douter avec un « Ah oui? » ou un « T’es sûre? » (merci en passant à sa cousine R. qui n’a peur de me dire qu’elle m’aime et que mon père m’aime, m’encourageant ainsi à aller de l’avant avec mes propres déclarations.)

J’aime mon père parce qu’il donne l’heure juste. Quand il aime quelque chose, il le dit; quand il n’aime pas quelque chose, il le dit aussi. C’est bourru, parfois, mais au moins c’est clair. Mieux : il est même capable de revoir ses opinions.

Mon père aime aussi beaucoup faire des choses, avoir des projets. J’aime beaucoup cela. C’est motivant, ça me donne confiance en moi et ça me montre que c’est possible de recoller une planche, de nettoyer un comptoir ou de refaire le filage d’une lampe, etc. Mon père est plein d’idées 🙂

Mon père est un news junky : il ne se sent pas bien s’il n’a pas lu son journal du jour et n’a pas regardé au moins un téléjournal (il aime beaucoup TV5, qu’il trouve plus intelligente que les chaînes québécoises — il n’a pas tort… :/ )

je m’égare… Je voulais vous dire que, avec lui, j’arrive à ressentir ma puissance, c’est-à-dire le poids de mes jugements, de mon manque d’écoute, de mon irrespect, de ma distraction. Quand je ne suis pas là à 100%, je sens mon père se rétracter, être moins en confiance, moins souriant… Et je m’ajuste : j’ouvre alors mon coeur un peu plus en faisant bien attention à ne pas me laisser en envahir non plus. Exercice délicat qui devient toutefois de plus en plus facile avec l’approfondissement de notre intimité. On se connaît mieux, on comprend mieux les réactions de l’autre, on s’entend à demi-mot et on s’accepte mieux. On rit plus et plus fort 🙂

Voir mon père me fait habituellement du bien. Il me donne de l’énergie, me donne envie de faire des choses.

J’aimerais en dire autant de ma mère… Je sens que ça s’en vient, mais disons que ce n’est pas encore pour tout de suite. Nous nous sommes parlées avant-hier au téléphone et j’ai été un peu sèche sans aucune raison… Je me suis sentie mal toute la soirée, avant-hier, et une bonne partie de la journée, hier. Et, à chaque fois que je voulais m’expliquer ce qui c’était passé, je commençais toujours par « Oui, j’ai été sèche avec elle, mais elle… » Disons que ça commençait mal ^^ Je l’ai donc rappelée hier soir, non pas pour m’excuser, mais pour lui dire que j’aimais plus mon nouvel ordinateur depuis que je lui avais dit, à elle, que je ne l’aimais pas trop. Râler un petit coup m’a fait du bien 🙂

Je ne sais pas trop quel est le problème avec ma mère… Peut-être que j’ai du mal parce qu’elle a tendance à taire ses émotions… disons intimes, c’est-à-dire celles qu’elle éprouve pour des proches, surtout si ce sont des émotions négatives.

J’ai donc souvent du mal à cerner l’effet de mes gestes ou de mes paroles sur elle (ou sur les autres) ou à comprendre si suis allée trop loin… Je me souviens que je lui avais parlé durement, une fois, alors qu’elle hospitalisée. Quand je lui en ai reparlé, j’ai appris qu’elle en avait pleuré toute la nuit, mais qu’elle ne me l’aurait jamais avoué si je n’étais pas revenue sur le sujet! Pareillement, elle m’a dit une fois qu’elle était allée à une fête d’amis quelques jours après que mon père l’ait quittée et elle n’avait rien dit. « Je ne voulais pas casser l’ambiance », qu’elle m’a dit. Au secours…

Une autre anecdote. Il y une semaine ou deux, je suis allée à l’inauguration d’un parc avec ma mère et l’une de ses bonnes amies. Il y avait de musique forte, beaucoup de gens et des politiciens qui se pétaient les bretelles. Bref, tout ce que je déteste. J’ai donc bougonné, disant tour à tour que je n’aimais pas la musique forte, les foules ni les politiciens. L’amie de ma mère, H., m’a regardé droit dans les yeux et m’a dit que j’étais négative et que mes commentaires ternissaient cet événement auquel elle m’avait invitée et auquel, elle, était contente d’assister. « Pourquoi tu es venue si tu sais que tu n’aimes pas les foules et les politiciens? Tu savais qu’il y en aurait ici! », m’a-t-elle sermonné… avec raison. Je l’ai remercié (avec sincérité) de m’avoir « parlé dans le casque » et je me suis excusée de lui ruiner sa journée.

H. s’est éloignée pour parler avec d’autres invités (elle connaissait un tas de gens) alors que je suis restée à discuter avec ma mère. Une heure plus tard, nous avons décidé d’aller manger toutes les trois… et nous avons eu un magnifique déjeuner, à parler et à échanger sur tout et de rien. C’était pour cela que j’avais accepté l’invitation de H., pour le plaisir de la voir et de jaser avec elle. Elle l’a bien vu une fois au resto et s’est attardée longtemps à parler avec ma mère et moi.

Son coup de gueule m’a toutefois fait le plus grand bien parce qu’il était honnête, vrai et approprié. Comme me l’a fait remarquer mon amie N.S., j’ai eu l’impression d’être traitée comme une adulte. Le lendemain, j’avais plein d’énergie : avant 11h30, j’avais lavé ma vaisselle, fait une lessive, … Ma mère, elle? Après que H. m’ait parlé dans le casque, elle me regardait avec pitié… « Ça me fait de la peine que H. te parle comme cela! Mais on ne te changera pas! » Super… Très habilitant, très responsabilisant, très éducatif… C’est pour cela que j’étais contente de l’avoir fait pleuré, à l’hôpital : j’avais touché une limite que j’arrivais à voir.

Bon, je m’arrête là, ce post est déjà long… Merci de me lire 😉

Les états du samdredi #36 (2017/09/02)

Hier vendredi, jour des états d’esprit, mon papa est arrivé en ville à l’improviste. Me voici donc avec 24h de retard pour ce rendez-vous hebdomadaire de Zenopia et Postman (avec un ordinateur flambant neuf! 🙂 ) pour répondre à un petit questionnaire et partager le tout sur leur blogue.

15h58

Fatigue : Variable. Tout dépend de qui je vois, ce que je mange et ce que je fais. Je crois que je vais consulter une nutritionniste pour en savoir un peu plus sur le régime végé d’une femme ménopausée (that would be me 😉 )

Humeur : Pas pire du tout, merci papa pour ta visite!

Estomac : Un restant de pâtes, quelques dates, du thé glacé.

Condition physique : Assez bonne. Le yoga reprend la semaine prochaine.

Esprit : Cocorico!

Boulot : Bien, une nouvelle édition sur le départ, des projets en recherche…

Culture : Les Girls avec Gene Kelly en cours, La consolante, toujours, et Bernarrekke, une étonnante BD… belge, bien sûr 😉

Penser : À… rien.

Avis perso : Hahaha!

Twitter-trump

Message perso : Peut-être en lisant vos EEV!

Loulou la poilue : Toujours aussi charmante.

Amitiés : Un beau courriel de ma cousine, des nouvelles d’A.T. de France et d’A.T. de Vancouver… Je suis comblée 🙂

Divers : Mes cours débutent la semaine prochaine, j’ai hâte.

Courses : Un nouvel ordi (seconde main) — youuuhouuuu!!

Sortie : Costco avec papa, un peu de bénévolat avec Québec solidaire, un repas au resto…

Envie : D’aller dehors!

Zic : Je l’ai eue dans la tête pendant quelques jours. C’est d’ici 🙂

Pic : Mon père pis ses chums 🙂

papa-et-ses-chums

16h35

Bon week-end, les gens!

Se sentir rejetée, se sentir acceptée

J’écrivais il y a quelques jours que j’avais trouvé difficile de socialiser au mariage de Y. et C. Je me sentais isolée, pas tout à fait dans la gang et, plutôt que de l’accepter et d’attendre la suite, je tendais à tomber dans la rumination et le ressentiment. J’ai vécu une situation tout à fait contraire ce week-end, mais les effets n’en sont pas vraiment plus positifs.

Ce week-end, je suis allée à une petite fête chez mon père. Il avait invité ses deux soeurs et ses meilleurs amis : des gens qui m’ont vue en couches, mais que je connais peu finalement. Des gens sympathiques, généreux et sensibles, comme mon père. Des gens qui étaient contents que je sois là, qui m’ont accueillie avec des sourires et m’ont écouté quand je prenais la parole…

Eh bien, depuis mon retour, je suis épuisée. Je n’ai pas le courage de ranger, de cuisiner, d’écrire et aller au travail me demande toute mon énergie. Tiens, ça me rappelle un peu cette sortie au musée que j’avais fait avec M.H. J’en étais revenue épuisée parce que, je crois, je n’étais pas allée au bout de mes envies : l’embrasser, être tendre avec elle.

Là, je ne sais pas trop ce qui se passe… Bon, on a bien bu, bien mangé et on s’est couché tard, mais je ne crois pas que la cause de ma fatigue soit seulement physique. Si je suis si fatiguée, est-ce parce que j’ai perdu le petit cocon familial de ce week-end, si doux, avec l’incomparable R.R. qui m’a dit, en me regardant bien dans les yeux, « Je t’aime » et « Ton père t’aime et est très fier de toi »? Que, de retour à Montréal, je me suis retrouvée seule, avec une vie émotive en reconstruction, certes, mais encore pleines de trous?? Que, après avoir goûté à l’appartenance, je réalise mieux ce me manque et je n’ai qu’une envie : m’enfouir sous la couette?

J’espère que la magie du blogue opérera de nouveau et que mettre tout par écrit, ici, m’aidera à passer une bonne journée. Je me sens déjà mieux 🙂