Un jour, une question de Proust #1

Ma vertu préférée

Cette question a nécessité quelques recherches pour savoir qu’est une vertu, exactement. Il s’avère qu’il y en a quatre, baptisées cardinales. C’est Platon, apparemment, qui aurait été le premier à proposer cette classification. Quatre, ce n’est pas beaucoup, mais c’est bien assez pour commencer à réfléchir.

Les voici :

La Prudence dirige toute action vers son but légitime et cherche, par suite, les moyens convenables pour que l’action soit bien faite de toutes façons.

Grâce à la Justice, nous rendons à chacun ce qui lui est dû.

La Force nous rend courageux au point de ne craindre aucun danger, pas même la mort, pour le service de Dieu [ou du bien plus généralement, j’imagine].

Avec la Tempérance, nous refrénons les désirs désordonnés des jouissances sensibles et nous usons avec modération des biens temporels.

rosa-parks

Rosa Parks (source)

Disons que c’est dur de choisir : toutes ces vertus sont admirables, en particulier la justice, la tempérance et la force. Par contre, c’est la force que je préfère. J’ai beaucoup d’admiration pour tous ceux qui militent ou ont milité contre les injustices, comme Rosa Parks, P.D., B.L., H.R. ou d’autres, sans égards aux difficultés ou aux dangers. C’est dur de maintenir ses idées et ses convictions envers et contre tous, dans l’adversité, dans la défaite. Ceux qui persistent – comme Harvey Milk, le 1er politicien américain ouvertement homosexuel qui a perdu plusieurs élections avant de finalement remporter son siège – ont toute mon admiration.

harvey-milk
Harvey Milk (source)

J’aimerais moi aussi me battre pour un monde meilleur. Je le fais, un peu. Je me suis impliquée dans l’association des journalistes indépendants quand j’en étais une, j’ai milité quelques années avec des groupes féministes et j’ai soutenu un parti politique de gauche, ici, au Québec. J’ai d’ailleurs recommencé à m’impliquer avec ce parti récemment. À suivre…

Questionnaire de Proust

Ces derniers mois, j’ai rempli deux questionnaires : un sur les livres que j’ai lu et un autre venu de Socrate. Cela m’a inspirée et m’a aidée à mieux me connaître. J’ai décidé de refaire un exercice du même genre pour me fouetter un peu. Bien que j’aille mieux, je tends à la morosité par les temps qui courent, et cela ne me fera sûrement pas de tort de réfléchir un peu à ce qui je suis et ce que je veux. C’est parti 🙂

Le questionnaire de Proust (1886)

  1. Ma vertu préférée
  2. Le principal trait de mon caractère
  3. La qualité que je préfère chez les hommes
  4. La qualité que je préfère chez les femmes
  5. Mon principal défaut
  6. Ma principale qualité
  7. Ce que j’apprécie le plus chez mes amis
  8. Mon occupation préférée
  9. Mon rêve de bonheur
  10. Quel serait mon plus grand malheur ?
  11. À part moi-même, qui voudrais-je être ?
  12. Où aimerais-je vivre ?
  13. La couleur que je préfère
  14. La fleur que j’aime
  15. L’oiseau que je préfère
  16. Mes auteurs favoris en prose
  17. Mes poètes préférés
  18. Mes héros dans la fiction
  19. Mes héroïnes favorites dans la fiction
  20. Mes compositeurs préférés
  21. Mes peintres préférés
  22. Mes héros dans la vie réelle
  23. Mes héroïnes préférées dans la vie réelle
  24. Mes héros dans l’histoire
  25. Ma nourriture et boisson préférée
  26. Ce que je déteste par-dessus tout
  27. Le personnage historique que je n’aime pas
  28. Les faits historiques que je méprise le plus
  29. Le fait militaire que j’estime le plus
  30. La réforme que j’estime le plus
  31. Le don de la nature que je voudrais avoir
  32. Comment j’aimerais mourir
  33. L’état présent de mon esprit
  34. La faute qui m’inspire le plus d’indulgence
  35. Ma devise

États d’esprit du vendredi #9 (25/11/2016)

Ce sont états d’esprit du vendredi de Zenopia et Postman. On partage notre humeur du jour puis on leur laisse un petit message. C’est parti!

23h45

Fatigue : Variable et en montagnes russes. Mais la moyenne au bâton est pas mal 🙂

Humeur : Plutôt sombre (mon anniversaire approche).

Estomac : Patates, bortsch et vodka. Merci N. pour cette soirée russe!

Condition physique : Pas pire. Douleurs musculaires, mais what’s new?

Esprit : Mmmm. Je refuse de répondre à cette question!!

Boulot : La moitié de l’équipe quitte dans trois semaines :/ Bizarre… M.-J. m’a souri au moins deux fois cette semaine, ainsi que J.B., ça m’a fait plaisir. Et j’ai même amené des muffins à mes collègues.

Culture : En train de terminer un polar recommandé mon patron : Le beau mystère, de la Canadienne Louise Penny. C’est plein de psychologie et ça se passe dans un monastère, j’adore!

Penser à : Res-pi-rer. Et ne pas trop m’en demander…

Avis perso : Mon papa, je l’aime.

Message perso : Désolée d’avoir raté la semaine passée!! Je me sentais un peu rebelle!!

Loulou la poilue : En forme et de bonne humeur, se colle de plus en plus. Je pense que d’ici 5 ou 6 mois, elle va monter sur mes genoux.

Amitié : Beaucoup de projets, quelques réalisations… De retour du souper russe chez N.S, un souper la semaine prochaine avec C.T…

Divers : J’espère maîtriser les relations au travail avant de mourir. L’art de savoir où porter son regard, à qui dire bonjour, quand ouvrir sa gueule, quand la fermer. Un regard de M.-A. peut m’affecter pendant des jours :/

Courses : The usual : des fruits et de quoi becketer toute la semaine.

Sortie : Coiffeur 🙂

Envie de : Je ne le sais même pas!

Zic : C’est un peu kétaine, mais je craque pour Rod Stewart.

Pic : Andy Warhol tout jeune, aperçu sur la couverture d’un livre au Salon du livre de Montréal. C’est son look propret qui me fascine. Il avait l’air d’un étudiant en comptabilité!!!

andy-warhol

00h25

Mieux qu’hier, moins bien que demain — la suite

Commencer par le positif et lister les choses qui vont bien, c’est utile. Mais, ça ne fait pas le tour. Je ne sais plus qui avait dit une fois qu’il ne faut pas voir des émotions contradictoires comme des « ou » (« je suis heureux ou triste ») mais bien comme des « et » (« je suis heureuse et triste).

C’est un peu cela que je fais moins bien : exprimer ce qui va mal ou et moins bien, mais sans pathos, simplement comme un fait. Le travail va bien, mais la charge est grande. Un tel est drôle, mais n’est pas attentif aux autres. Je tends au noir ou blanc alors que, en réalité, tout est noir et blanc. Et le noir, j’ai vraiment du mal à l’exprimer. Ou alors il n’y a plus que lui 😦 (tiens, ça me fait penser à l’ombre de Jung, qui est un concept qui m’interpelle pas mal…)

Ainsi, malgré que j’aille mieux, mon anniversaire qui approche me plombe le moral. C’est le moment de l’année où tout le monde te dit « Hey, on est content que tu sois né et que tu sois avec nous. » Pour une fille qui a du mal à s’aimer et à faire confiance aux autres, ces témoignages d’amour ne sont pas faciles à accepter… Que ma mère me propose une activité pour ma fête m’a émue au-delà du raisonnable. Sans le savoir, elle a appuyé sur une partie très sensible. Et moi, je n’ai pas su lui dire… Je me suis plutôt énervée…

Malgré cela, les choses vont plutôt bien avec mon père. Après avoir passé deux jours avec lui ce week-end, j’ai remarqué que nous commençons vraiment à être amis. Je lui parle avec de moins en moins de retenue, on s’écoute mieux. J’ai été émue aux larmes qu’il prenne spontanément le parti de femmes autochtones violées dans une affaire qui les oppose à des policiers. Il disait : « C’est normal que les femmes ne se souviennent pas de tout et que la preuve soit dure à faire, ces abus datent souvent de plusieurs années, ça ne veut pas dire que ces femmes mentent. » C’était exactement ce que scandaient les participants à la manif contre la culture du viol : « On vous croit. » Que ce soit mon père de 78 ans qui le dise spontanément — mon père — m’a beaucoup touchée. Même si je pogne encore un peu les nerfs quand on travaille ensemble.

Voilà pour le moral :/ Noir et blanc.

Mieux qu’hier, moins bien que demain

Commençons par le positif : je vais mieux. Je contacte et j’invite plus facilement les gens que je veux voir et je leur fais plus facilement part de mes sentiments. Je vais même en nommer quelques-uns, tiens, pour m’en convaincre : S.L., S.D., D.N., L.C… Pour ne rien dire de mes collègues, avec qui j’ai de plus en plus souvent — et facilement — des conversations dignes de ce nom, qui m’enrichissent, me font réfléchir ou rire.

J’ai aussi recommencé à courir (en plus de faire du taï chi et du yoga) et je pratique de nouveaux passe-temps que j’apprécie et qui me font du bien  : casse-tête, Sudoku, Scrabble. Je me dirige même tranquillement vers un régime végétarien, un rêve que je caresse depuis très longtemps. Enfin, je découvre la blogosphère et ose y prendre  un peu ma place. Bref, il y a beaucoup de changements positifs dans ma vie, et tout cela est somme toute assez récent.

J’allais écrire « par contre » et commencer un paragraphe sur les côtés que j’aime moins de ma vie, mais cette courte énumération m’en a enlevé l’envie. (d’ailleurs, ça me montre que ça pourrait être une bonne idée que j’écrive comme Crevette de Mars des billets sur mes « petits plaisirs »… Décidément, cette fille n’a pas fini de m’inspirer 🙂 )

Bref, « par contre », mais… par contre quoi? Atteindre nos objectifs est presque toujours plus compliqué que prévu. C’est ça, la vie.

success-perception-vs-reality

Un bon rappel!! (Source)

États d’esprit du vendredi #8 (11/11/2016)

C’est vendredi, journée des états d’esprit du vendredi de Zenopia et Postman. On partage notre humeur du jour sur notre blog puis on leur laisse un petit message (et on va lire les états d’esprit de tout le monde 😀 ) C’est parti!

18h22

Fatigue : Je dirais normale pour un mois de novembre. Le manque de lumière, ce n’est pas facile…

Humeur : Incertaine. Je découvre la réalité et je l’accepte de mieux en mieux, mais… Disons que s’assumer comme adulte n’est pas toujours facile :/

Estomac : Chips et vin, pizza maison à venir. C’est vendrediiiii 🙂

Condition physique : Bonne bonne. C’est tout dans la tête dans mon cas 😉 Je devrais vraiment faire du taï chi au quotidien, ça me fait teeeeeellement de bien.

Esprit : Incertain, comme l’humeur, avec une tendance vers le beau fixe 😉

Boulot : Bien. Le sprint du dernier numéro est terminé, on commence le prochain lundi!

Culture : Rien à signaler. Toujours dans mon roman de SF que je devrais d’ailleurs finir incessamment sous peu. J’hésite pour la suite : un essai sur les médias ou un roman policier que me recommande mon patron?

Penser à : Faire attention à moi et ne pas trop m’en demander.

Avis perso : L’élection de Trump, c’est poche, mais ce n’est pas la fin du monde. C’est l’histoire qui se poursuit, c’est tout. La Terre a déjà vu pire… Tsé, des fois, il faut toucher le fond avant de remonter! Il faut se rappeler aussi que le monde va mieux , oui, oui. Les droits de la personne sont de plus en plus acceptés et reconnus, l’analphabétisme recule, il y a moins de guerres qu’avant… On ne peut guère demander plus. Un jour, les riches et les puissants se rendront même compte que cela leur coûte moins cher de partager leurs richesses et de vivre en paix avec les autres que de payer des fortunes pour se protéger, s’isoler et gérer leurs angoisses…

Message perso : Contente que l’on puisse communiquer à travers nos commentaires entre Québécois 😉

Loulou la poilue : A noué quelques noeuds dans son épais pelage. Peut-être qu’elle se tisse un chandail pour l’hiver…

Amitié : J’ai osé recontacter M.H. à peine une semaine après notre dernière rencontre, proposer une autre sortie à S.D., appeler ma mère, prendre des nouvelles de ma cousine… C’est ce qu’il faut retenir : pas celles qui ne répondent pas…

Divers : Mes finances, je vais finir par y voir clair, oui oui oui.

Courses : Costco ce week-end (avec M.H.) : c’est une grande première!

Sortie : Rien à signaler. Le casse-tête, ça m’occupe beaucoup 😉

Envie de : Ménage, repos, …

Zic : Leonard Cohen, bien sûr, un grand poète montréalais qui est décédé cette semaine.

 

Pic : Bon, il ne fait pas toujours nuit en novembre.

ciel

19h01

L’égo, la méditation et les petits pas

Crevette de mars m’avait pourtant prévenue : ma grande forme pouvait se dégonfler comme un soufflé. Et c’est exactement ce que s’est passé 😦 J’étais pleine d’assurance, sûre de mes méditations quotidiennes (que je ne faisais plus trop, mais qu’importe puisque j’allais bien!), mes nombreux rendez-vous avec des amies, mes rapports de plus en plus cordiaux avec mes collègues. Et puis, pof. Mal-être, humeur grognonne, sentiment que tout ou presque part en couille…

Heureusement, j’avais prévu une rencontre avec mon psychologue. Ça faisait des mois que je ne l’avais pas vu, mais j’en ressentais le besoin. Alors que je me trouvais un peu bizarre de le recontacter de la sorte, lui, pas du tout. Il a comparé ma visite à l’examen annuel d’une voiture ou à une visite annuelle chez un médecin.

[En passant, j’ai remarqué que, lorsque je vais moins bien, je pense davantage à cet ami dont je ne veux plus parler. Je compare nos niveaux d’adaptation sociale, je lui explique des choses dans ma tête alors que bien sûr, c’est à moi que je parle.]

Bref, j’ai raconté au psy que j’allais mieux, dernièrement, mais que je me sentais un peu perdue depuis quelques semaines. Je voudrais aller encore mieux, et rapidement, et ne plus ressentir ces malaises qui surgissent encore régulièrement quand je suis avec les autres (même des gens proches) ou quand je suis seule. Mathieu m’a simplement demandé à quoi j’attribuais mon bien-être. « La méditation, essentiellement, que je lui ai répondu. Elle réduit beaucoup mon angoisse, ce qui m’aide à aller vers les autres et rester avec eux. » Mathieu m’a donné un conseil tout simple : continue à méditer :p Continue, même si cela est difficile, parfois, et que ça te fait voir des côtés de toi que tu préférerais laisser dans le noir. Il m’a aussi rappelé qu’il y a plusieurs niveaux à la spiritualité : qu’on peut avoir pardonné, accepté ou compris des choses à un certain niveau, mais qu’il reste encore du ressentiment, de la colère ou de l’incompréhension un peu plus profondément. C’est cela que je trouve en poursuivant ma pratique de méditation.

Enfin, Mathieu m’a donné un conseil qui fait toute la différence : de temps en temps, permet-toi de ne pas méditer 🙂 Ce n’est pas pour rien que je l’aime, ce psy 🙂 Je vais essayer avec un rythme de trois/deux : trois matins ou soirs avec méditation et deux sans. À moi le bonheur! 🙂

États d’esprit du vendredi #7 (4/11/2016)

Nouvelle édition des états d’esprit du vendredi, le rendez-vous hebdomadaire de Zenopia et de Postman. C’est un questionnaire tout simple, on les « tague » puis on va commenter leurs états à eux. C’est parti!

23h58

Fatigue : Variable, mais très supportable.

Humeur : Bonne. Voir des gens me fait vraiment du bien. Sans rien dire de mon Vrac II d’hier, qui a aussi eu de beaux effets 🙂

Estomac : Bon repas végé, fruits, chocolat et vin rouge… Content, l’estomac 😉

Condition physique : Bonne, mais je pourrais bouger plus. Et j’en ai marre d’avoir mal à ma cheville. Allez, fait ta physio!!!

Esprit : Confiant 🙂

Boulot : Bien. J’ai même eu un échange chouette avec M.-A. et avec mon boss aujourd’hui et j’ai dit à D.C. que j’avais reparlé d’elle dans mon blogue 🙂 Et j’ai finis mes articles pour la prochaine édition!

Culture : Rien à signaler.

Penser à : Me rappeler de ma force et d’aimer la vie.

Avis perso : Je le répète : Hillary et Trump, ça va être serré.

Message perso : Je suis contente que vous soyez là, tous. Ça me donne du soutien et du courage. Merci 🙂

Loulou la poilue : Me mord moins souvent quand je fais mine de flatter son ventre.

Amitié : Elles viennent tout juste de partir et il y d’autres choses prévues encore ce week-end. Une très bonne nouvelle, mais il va falloir que je reste calme et que je me rappelle de ne pas me laisser emporter. Tsé, le bonheur, ça ne dure pas. Il faut le savoir.

Divers : Les casse-têtes, j’aime vraiment, vraiment cela 🙂

Courses : Je m’ennuie de mes paniers bios!!!

Sortie : Rien à signaler non plus.

Envie de : De ce qui s’annonce pour le week-end et d’avoir déjà rentré mes dépenses dans mon tableau Excel.

Zic : J’ai écouté Rufus Wainwright toute la semaine.

Pic : Mon casse-tête. C’est un Kadinsky, quand même!!

casse-tete

00h51

En vrac II

Je me lâche lousse avant les États du vendredi, pour m’alléger le cœur un peu et en avoir moins à dire demain. Et peut-être me remonter un peu le moral par la même occasion. Bon, cela dit, je ne sais plus trop quoi dire… C’est fou, ça fait des jours que je pense à des sujets que je veux aborder ici et ça fait plus d’une fois que, rendue devant le clavier, plus rien ne vient.

Okay, ce sont d’abord mes rêves qui me viennent. Vous le savez si vous me lisez depuis quelques mois : mes rêves me parlent et, dans mes rêves, les maisons, c’est moi, et l’eau, c’est le changement. Il y a environ trois semaines, quand je n’allais vraiment pas bien, j’ai rêvé à un bâtiment détruit ou, plus précisément, un bâtiment dont la construction avait été abandonnée en cours de route : les escaliers ne menaient nulle part, les murs et les toits laissaient voir l’extérieur, des fils électriques pendaient et… il y avait de l’eau partout 😉 En me réveillant, ça m’a fait plaisir de constater que mon inconscient sait que je suis en train de changer et me laisse le voir 🙂

++

Le matin, je vois souvent le même homme obèse dans le bus. L’obésité me gêne. C’est mal, je le sais, mais c’est comme cela. Les autres habitués du matin, j’arrive mieux à les ignorer. Mais cet homme, je me sens un peu obligée de lui sourire, puis je me sens mal. J’ai peur qu’il se demande ce que je veux. Ou qu’il me parle. Et puis, qu’est-ce que j’en ai à foutre?

Je ne sais pas exactement ce qui se passe quand je vois une personne obèse. Des fois, j’ai envie de lui dire « Tu sais, ça ne me dérange pas si tu es gros » (non mais, de quoi je me mêle, comme s’ils en avaient quelque chose à foutre!). Les vraiment gros qui ont du mal à se déplacer, je les juge plus durement. Je me dis qu’ils pourraient faire un effort. C’est mal, je sais, j’ai honte 😦 À suivre…

++

Si vous me lisez, vous savez aussi que je ramollis et que je me laisse plus facilement toucher par les choses. Ce midi, par exemple, j’ai croisé D.C. devant les micro-ondes et je lui ai dit que dîner dans la cafétéria m’angoissait. Faire cette confidence à D. m’a amené les larmes aux yeux. D. a tout de suite parue intéressée, a dit : « Ah oui? Tu fais de l’angoisse sociale? » J’ai bafouillé un « Oui, genre. » :/ Heureusement, elle n’a pas remarqué mes yeux humides! Je ne lui ai pas dit, mais ce qui m’angoisse le plus c’est que nous sommes nombreux (plus de 50) et que je ne sais jamais à qui sourire, saluer de la main ou ignorer.

D. m’a gentiment proposé qu’on entre dans la cafétéria ensemble et nous nous sommes assises à la même table que mon patron (qui ne se prend pas du tout pour un patron) et d’autres directeurs sympas. Entrer avec D. m’avait donné une certaine confiance, mais pas tant. Comme d’habitude, je me sentais mal, je ne savais pas trop quand j’avais droit de parler ni ce que j’avais le droit de dire. J’essayais de suivre les conversations et de ne pas être en colère.

Puis M.C. est arrivée, souriante et authentique. Elle a commencé à discuter avec A.B, D.C. et moi. Moi, je me sentais rejetée. Je voyais mon ressentiment, si proche, si tentant, si… confortable. J’essayais de prendre sur moi, et prendre sur moi m’émouvait. Je ne sais pas trop pourquoi, mais être une adulte et respecter la conversation en ne boudant pas était… émouvant. D. a été charmante et m’a aidée à prendre la parole.

++

J’ai aussi été très émue le week-end passé, quand je suis allée faire les magasins (mes vêtements sont abîmés, j’ai vraiment besoin de quelques nouveaux morceaux). C’est drôle, parce que, pour moi, Gap ou Tristan ou La Baie, ce sont d’abord des choses méchantes : ils exploitent leurs employés et une main d’oeuvre corvéable à merci dans les pays en développement — voire des enfants — tout en vendant une image léchée… Agh. D’un autre côté, je veux des vêtements propres pour mon travail et j’en ai un peu marre des vêtements usagés, qui sont toujours un peu défraîchis et qui durent forcément moins longtemps… Rentrer chez Gap sans la colère au ventre et dans le regard a fait monter les larmes. Je ne sais pas exactement ce qui passait. Je crois que j’étais émue de la latitude que je me permettais…

Bon, c’t’à peu près cela pour mon vrac 😉 Je me suis inscrite pour le temps des Fêtes à 10 jours de méditation dans le silence. Y sont interdit : la lecture, l’écriture, la musique et bien sûr les écrans. Sans rien dire de la viande, du tabac et de tous les stupéfiants. C’est brutal, mais régénérateur. J’ai hâte.

++

Sources des images : cet article et ce site.