En vrac II

Je me lâche lousse avant les États du vendredi, pour m’alléger le cœur un peu et en avoir moins à dire demain. Et peut-être me remonter un peu le moral par la même occasion. Bon, cela dit, je ne sais plus trop quoi dire… C’est fou, ça fait des jours que je pense à des sujets que je veux aborder ici et ça fait plus d’une fois que, rendue devant le clavier, plus rien ne vient.

Okay, ce sont d’abord mes rêves qui me viennent. Vous le savez si vous me lisez depuis quelques mois : mes rêves me parlent et, dans mes rêves, les maisons, c’est moi, et l’eau, c’est le changement. Il y a environ trois semaines, quand je n’allais vraiment pas bien, j’ai rêvé à un bâtiment détruit ou, plus précisément, un bâtiment dont la construction avait été abandonnée en cours de route : les escaliers ne menaient nulle part, les murs et les toits laissaient voir l’extérieur, des fils électriques pendaient et… il y avait de l’eau partout 😉 En me réveillant, ça m’a fait plaisir de constater que mon inconscient sait que je suis en train de changer et me laisse le voir 🙂

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Le matin, je vois souvent le même homme obèse dans le bus. L’obésité me gêne. C’est mal, je le sais, mais c’est comme cela. Les autres habitués du matin, j’arrive mieux à les ignorer. Mais cet homme, je me sens un peu obligée de lui sourire, puis je me sens mal. J’ai peur qu’il se demande ce que je veux. Ou qu’il me parle. Et puis, qu’est-ce que j’en ai à foutre?

Je ne sais pas exactement ce qui se passe quand je vois une personne obèse. Des fois, j’ai envie de lui dire « Tu sais, ça ne me dérange pas si tu es gros » (non mais, de quoi je me mêle, comme s’ils en avaient quelque chose à foutre!). Les vraiment gros qui ont du mal à se déplacer, je les juge plus durement. Je me dis qu’ils pourraient faire un effort. C’est mal, je sais, j’ai honte 😦 À suivre…

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Si vous me lisez, vous savez aussi que je ramollis et que je me laisse plus facilement toucher par les choses. Ce midi, par exemple, j’ai croisé D.C. devant les micro-ondes et je lui ai dit que dîner dans la cafétéria m’angoissait. Faire cette confidence à D. m’a amené les larmes aux yeux. D. a tout de suite parue intéressée, a dit : « Ah oui? Tu fais de l’angoisse sociale? » J’ai bafouillé un « Oui, genre. » :/ Heureusement, elle n’a pas remarqué mes yeux humides! Je ne lui ai pas dit, mais ce qui m’angoisse le plus c’est que nous sommes nombreux (plus de 50) et que je ne sais jamais à qui sourire, saluer de la main ou ignorer.

D. m’a gentiment proposé qu’on entre dans la cafétéria ensemble et nous nous sommes assises à la même table que mon patron (qui ne se prend pas du tout pour un patron) et d’autres directeurs sympas. Entrer avec D. m’avait donné une certaine confiance, mais pas tant. Comme d’habitude, je me sentais mal, je ne savais pas trop quand j’avais droit de parler ni ce que j’avais le droit de dire. J’essayais de suivre les conversations et de ne pas être en colère.

Puis M.C. est arrivée, souriante et authentique. Elle a commencé à discuter avec A.B, D.C. et moi. Moi, je me sentais rejetée. Je voyais mon ressentiment, si proche, si tentant, si… confortable. J’essayais de prendre sur moi, et prendre sur moi m’émouvait. Je ne sais pas trop pourquoi, mais être une adulte et respecter la conversation en ne boudant pas était… émouvant. D. a été charmante et m’a aidée à prendre la parole.

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J’ai aussi été très émue le week-end passé, quand je suis allée faire les magasins (mes vêtements sont abîmés, j’ai vraiment besoin de quelques nouveaux morceaux). C’est drôle, parce que, pour moi, Gap ou Tristan ou La Baie, ce sont d’abord des choses méchantes : ils exploitent leurs employés et une main d’oeuvre corvéable à merci dans les pays en développement — voire des enfants — tout en vendant une image léchée… Agh. D’un autre côté, je veux des vêtements propres pour mon travail et j’en ai un peu marre des vêtements usagés, qui sont toujours un peu défraîchis et qui durent forcément moins longtemps… Rentrer chez Gap sans la colère au ventre et dans le regard a fait monter les larmes. Je ne sais pas exactement ce qui passait. Je crois que j’étais émue de la latitude que je me permettais…

Bon, c’t’à peu près cela pour mon vrac 😉 Je me suis inscrite pour le temps des Fêtes à 10 jours de méditation dans le silence. Y sont interdit : la lecture, l’écriture, la musique et bien sûr les écrans. Sans rien dire de la viande, du tabac et de tous les stupéfiants. C’est brutal, mais régénérateur. J’ai hâte.

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Sources des images : cet article et ce site.