Mon ego, mes peurs [« Je m’aime, la suite », 06/2021]

De mai 2021 à septembre 2022, j’ai tenu un blogue « privé », « Je m’aime, la suite ». J’ai fini par revenir à ce blogue-ci, ouvert aux autres. Aujourd’hui, je reproduis ici les quelques articles que j’ai publiés sur Je m’aime la suite.

Je suis au parc à l’extrémité Est de la rue Ontario. J’attends un événement de mobilisation organisé par un groupe du quartier (6600 Mobilisation H-M) afin de réclamer un développement plus vert et davantage soucieux des citoyens. C’est important pour moi d’être là, et en même temps ça m’écoeure. J’ai envie de me sauver, d’être bête…

Finalement, j’ai été émue aux larmes par le lieu, le site d’une ancienne usine aujourd’hui envahie par la nature, par les gens qui ont répondu  présents pour défendre leur lieu de vie contre la grande entreprise et par les discours des organisateurs, instructifs et fouillés et pourtant encore humains. Ce n’est pas pour rien que je voulais me sauver : ce genre d’événements me rapproche de moi-même, me fait vivre plein d’émotions et m’ouvre à ma vulnérabilité. Bien contente d’y être allée 🙂 Ça m’a donné plein d’énergie!!

Bordel!, y’a du changement!

De retour sur mon blogue, après des semaines et peut-être même des mois d’absence, avec plein d’affaire à dire et à m’expliquer.

D’abord, mon retour de la baie de Fundy, à 900 kms de chez moi, où je suis allée camper  toute seule, sur un site à plus de 7 kms de ma voiture, pendant environ une semaine. Je le précise, parce que ça m’étonne à quel point les gens sont admiratifs quand je leur dit que campe seule! Sachez-le une bonne fois pour toutes : j’ai plus peur de parler avec mes collègues que de dormir avec les ours! Sérieusement!!

Bref — j’ai plein de choses à dire! Notamment sur la baie de Fundy 😉 Je réalise que je n’ai encore recopié les notes que j’avais prises à la suite de mon retour de voyage. Confession: j’ai plutôt écrit avec un stylo ces derniers temps que sur mon blogue. J’ai réalisé que je me sentais un peu gênée, pudique… Je ne me sentais pas à l’aise de publier mes réflexions, même de façon « anonyme » mais il fallait tout de même que ça sorte… Je ne sais pas pourquoi, on dirait que ç’a maturé dans le cahier, que ça s’est déposé… On dirait que je suis prête à en parler maintenant… Ce ne sont peut-être pas de grosses choses, mais c’est gros pour moi 🙂 Voici donc ce que j’y écrivais il y a un mois moins deux jours [bon, j’ai un petit peu changé le texte en le recopiant de mon cahier, surtout pour donner des nouvelles du maintenant, soit fin septembre. j’espère ne pas vous perdre!] :

Qu’il s’en passe des choses en un mois ou presque! Le travail — et l’équipe de travail, un fin de semaine de camping en solo, quelques jours chez ma tante à Gatineau et un week-end chez mon père. Dès que je lui parle de ce genre de chose, mon voisin F. me fait toujours remarquer que c’est normal que je vois ma famille puisque j’ai décidé de te rapprocher d’elle.

En presque un mois, il y a aussi eu plein de courriels, à S.D., à S.L., à D.N… Je pense beaucoup, beaucoup à P.D. Je réalise toutefois à l’instant que je m’appesantis moins sur ces réflexions riches en souvenirs et en émotions. J’ai aussi très envie de réécrire à A.-C., mais je n’ai pas encore osé. Je dois demander à ma mère si je devrais ou non. [note à Crevette : des fois, les mères sont très utiles 😉 😉 – d’ailleurs, je lui ai posé la question pour A.-C. la semaine passée et elle était empathique et pleine de bons conseils.]

Et puis en un mois, il y a aussi eu la route sur laquelle j’aime rouler longtemps et loin (comme A.-C. d’ailleurs, tiens…) Et puis les blogueuses que je lis [ou que je ne lis pas, ou que je lis moins] et auxquelles je laisse une place qui me convient de mieux en mieux (pas encore tout à fait, mais on s’en approche!].

Le travail aussi, avec mes collègues An.J., G. ou V., dont le regard ou le geste discret mais plein de bonté me montre qu’elles se soucient de moi… Et qu’elles le font parce que moi aussi je me soucie d’elles. Et ma chatte Adèle, que j’allais oublier alors qu’elle m’apporte tant, notamment comme cobaye de mes habiletés sociales (j’espère que vous ne riez pas 🙂

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Et puis plein de pensées me sont venues. Le lendemain de ce court texte, toujours à la fin août, j’écrivais sur le changement. Il y a presque trois semaines, voici ce que je confiais à mon  cahier… :

« Ce qui a changé dans mes relations
J’ai écris à S.D.  »je t’aime, merci d’être ma vie »ce soir. Dimanche, j’ai texté Morgane pour qu’elle me donne son courriel perso et que je puisse lui envoyer quelques nouvelles [les textos, c’est bien mais ç’a ses limites!!]. J’ai aussi appelé ma mère hier pour lui dire que je voulais aller avec elle chez le pédicure-manucure qu’elle aime beaucoup, comme elle me l’avait proposé il y a déjà plusieurs mois. [Quand elle m’en a d’abord parlé, j’ai marmonné-bougonné que je pouvais aller avec n’importe qui et n’importe où… c’est horrible quand j’y repense, heureusement ma mère n’est pas rancunière!!] Cette semaine, j’ai aussi participé à une très bonne réunion avec mes deux proches collègues A.L. et D.C. J’étais posée, intéressante et professionnelle. Parfaite.

Ce qui a changé dans mon alimentation
Je mange beaucoup, beaucoup moins de sucre qu’avant, environ la moitié moins. C’est sûr, j’ai encore des moments où j’ai des rechutes et que je surconsomme beaucoup trop de sucre [comme après avoir écrit ce texte dans mon cahier! hahaha] Mais j’en mange quand même moins qu’avait et les épisodes binge durent moins longtemps. Je me maîtrise davantage : je ne suis plus obligée de finir le sac ou le pot pour m’arrêter!
Je suis à l’aise dans ma nouvelle alimentation quasi-végétarienne et fière que ma bouffe soit bonne pour ma santé physique, mon moral et la planète, en plus d’être facile à cuisiner. Un peu intense, mais tellement vrai…..
Mes gros épisodes de maux de cœur ont presque disparu. J’en ai encore de temps en temps, pendant quelques jours, mais je ne trouve pas cela nécessairement négatif. Je crois que je digère littéralement des choses en ce moment. En effet, (attention : vulgaire!) je pète énormément et bruyamment depuis environ 6 mois (mais sans trooooop d’odeurs, puisque je ne mange pas trop-trop de cochonneries 🙂 Je rote aussi beaucoup, notamment pendant les cours de yoga. Bref, je digère.
Je constate que, sur mon tapis de yoga, quand je me laisse aller dans mon mal de cœur, sans m’exciter, m’angoisser ou me fâcher, ça passe mieux…. Je me sens bien après. Plus calme. Je pense tellement à P…

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Voilà où j’en étais il y a 2 ou 3 semaines.

À l’heure actuelle, ce sont les élections québécoises qui m’occupent. Les premières où je m’implique autant (plusieurs soirs par semaine). J’hésite à en parler trop, mais j’ai posé des affiches représentant mon candidat, j’ai effectué une revue de presse, j’ai téléphoné à ou visité des électeurs pour connaître leur intention de vote (voire leur proposer de poser une pancarte sur leur balcon 🙂 Certains acceptent!) C’est surprenant, mais la plupart des gens que j’aborde sont sympathiques. C’est aussi ce que j’avais constaté en m’impliquant dans les élections québécoises de 2014, dans un autre quartier. Les gens sont généralement polis et la majorité échangent quelques mots avec moi sur les élections, les candidats ou leurs préoccupations. Cela m’a encouragée à devenir une personne plus douce. C’est tellement, tellement plus agréable d’être accueillie par une voix dynamique et souriante que par une voix bête ou agressive… Faire des appels pour ce parti m’a rassurée sur le genre humain 😉 Et ça m’a donné le goût d’être plus accueillante face aux autres.

Enfin, un dernier mot sur le bordel. C’est essentiellement de moi qu’il provient. C’est moi qui fantasme sur les perceptions et les réactions des autres, qui m’imagine ou qui craint plein de choses, sans jamais vérifier ou presque ce qu’il en est vraiment.

Il me resterait à parler de la colère, qui génère finalement beaucoup de honte, et peut-être des blogueuses et beaux messages qu’elles m’envoient de temps à autre et qui sont très appréciés,  mais ce sera pour un autre post. Je vous embrasse, je vous lis bientôt! xxx

Un jour, une question de Proust #22

Mes héros dans la vie réelle

Qui sont mes héros est un peu clair, mais pas tant. J’ai un rapport amour-haine avec les personnes héroïques. En effet, je tends à admirer à peu près tout le monde autour de moi, mais à ne leur pardonner aucun écart ni aucune erreur. Je passe vite au mépris :/ Ce n’est pas reposant pour les autres, ni réaliste de ma part et surtout pas très humain.

Heureusement, à force d’observation, je commence à comprendre que la plupart des gens font généralement du mieux qu’il peuvent. Rares sont ceux qui, sciemment, essaient systématiquement de nuire et de faire mal. Parfois, on ne vole pas très haut mais, la plupart du temps, les gens « se rattrapent » avec une action exemplaire. Bref, je réalise peu à peu que tout le monde est humain et que personne n’est parfait, pour le meilleur ou pour le pire 🙂

Mais qu’est-ce qu’un héros?

Je pourrais nommer un classique, comme Martin Luther King. Ce leader célèbre des droits civiques des noirs aux États-Unis a toute mon admiration pour avoir mobilisé des centaines de milliers de personnes et changé le cours de l’histoire sans recourir une seule fois aux armes. Mais je ne pense à peu près jamais à lui au quotidien et il ne m’inspire pas à être une meilleure personne… Ni Rosa Parks, d’ailleurs, qui est une autre militante pour les droits civiques dont j’admire le parcours et le courage.

Je pourrais aussi nommer mon père, qui se soucie réellement du bien-être des autres et qui refuse rarement de rendre service. Mon père qui a appris l’informatique en autodidacte et qui a toujours lu et cherché à comprendre le monde autour de lui, malgré sa scolarité limitée. Mon père, qui a su me prendre comme j’étais et à m’aimer malgré mon attitude agressive. Lui, déjà, il m’inspire pas mal plus au quotidien que Martin Luther King!

Mais est-ce le rôle d’un héros, de nous inspirer? Ou est-ce qu’un héros serait plutôt une personne que l’on trouve admirable, tout en sachant qu’on ne fera jamais comme elle? Ça me semble un peu stérile comme concept… S’agit-il au contraire d’une personne qui a accompli quelque chose qui nous semble difficile mais à notre portée, et qui nous inspire à aller de l’avant? Ah, là je sens que j’arrive à quelque chose 🙂

Je dirais que l’un de mes héros, c’est Y.V., pour sa détermination à vivre selon ses valeurs, sur une terre qu’il espère transformer en village écologique. Moi aussi j’aimerais mettre plus de nature dans ma vie. Y. me montre que c’est possible 🙂 J’ajouterai peut-être de nouveaux héros au fil des semaines…

L’impatience : une leçon à retenir

Je me suis sentie bizarre toute la journée aujourd’hui. Pas vraiment triste ni fâchée, ni écoeurée de la vie, mais je n’avais aucune énergie, comme si tout était une montagne.

Ce n’est qu’en sortant du bureau à la fin de la journée que j’ai compris ce qui me pesait tant : ma forte impatience à la réunion de Québec solidaire d’hier, ce que cela dit sur moi et le manque d’attention limite impolie que cela a entraîné 😦 Élise Tanguay, que j’avais déjà rencontrée et qui m’a clairement reconnue, animait la rencontre. Aux dernières nouvelles, elle était en congé de maternité et j’ai été surprise de la voir. Mais je n’ai pas pris la peine de la saluer après la réunion. Je suis plutôt partie un peu en furie, fâchée d’avoir raté mon autobus. Fâchée. D’avoir raté mon autobus. J’ai arrêté acheter une crème glacée, j’ai attendu 15 minutes le bus d’après et je suis rentrée chez-moi.

Ce qui m’avait tant fâchée, c’est la longueur des interventions : les participants qui expliquent une idée pendant 4 minutes alors qu’une seule suffit. Argh! La solution: demander en début réunion qu’on limite le temps des interventions. Et ainsi diminuer les frustrations. Et avoir assez d’énergie pour aller parler aux autres. Et être plus heureuse le lendemain. 😉

Militer, c’est dur

Une copine se bat pour préserver un boisé marécageux de l’île Bizard des promoteurs immobiliers. Pétition, page FB, rencontre avec des élus, elle a fait tout cela presque toute seule. Pendant plusieurs mois. Elle nous annonce aujourd’hui ceci sur sa page FB:

« J’interviendrai enfin devant le maire de Montréal Denis Coderre et mon maire d’arrondissement Normand Marinacci pour leur demander publiquement comment ils comptent protéger le terrain de presque 4 millions de pieds carrés qui est mis en vente pour développement immobilier à l’Île Bizard. » Bravo Marie!

Pour suivre l’assemblée en direct : http://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=5798%2C85945653&_dad=portal&_schema=portal