Mes expériences de prière : un peu perdue, mais confiante

Ça ne va pas trop, récemment. En fait, c’est plutôt très variable. Et c’est souvent dans des moments pareils que je prend la plume pour essayer d’y voir un peu plus clair, décortiquer mes émotions et continuer à avancer. Donc me voilà 😉

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L’envie de vous écrire me tenaille depuis un moment déjà, mais je viens tout juste de réaliser que ma dernière publication date du 18 mars – diantre, presque trois mois! Bien des changements se sont produits depuis le printemps. D’abord, j’ai commencé à lire la Bible plus sérieusement. J’ai enfin trouvé une méthode qui me convient, du moins pour l’instant : la lecture méditative. Ce type de lecture se fait en quatre étapes :

  • on se recueille quelques minutes afin de calmer l’effervescence de nos pensées et se préparer à rencontrer Dieu (comme ces mots — « rencontrer Dieu » — me paraissent faux, écrits ici!!)
  • on lit un passage de la Bible avec application et lenteur (par exemple, un chapitre), en restant attentif aux réactions qu’il provoque en nous, à nos sensations et émotions
  • on médite sur ce qu’on a lu et ressenti
  • on prie quelques minutes, idéalement, sur le même thème que notre méditation

J’ai trouvé cette technique dans un vieux numéro spécial de la revue Prier, « 10 méthodes pour prier », mais je ne retrouve rien de tel sur le Web. Wikipedia parle plutôt de lectio divina, ou lecture sainte, et les étapes sont un peu différentes :

  • on se recueille quelques minutes pour se préparer « à la transition entre l’état d’esprit normal et un état contemplatif et priant ». On respire de manière profonde et régulière pendant quelques minutes et on formule une prière courte invitant l’Esprit Saint à nous guider pendant ce temps de lecture.
  • on lit un passage de la Bible lentement, à plusieurs reprises (hum! un chapitre serait peut-être un peu trop long ici…)
  • on médite/réfléchit sur ce passage, sur des expressions ou des mots spécifiques, et sur leur application dans notre vie
  • on répond au passage en ouvrant son cœur à Dieu, en entamant une conversation avec lui
  • enfin, on contemple en écoutant Dieu nous parler et en ouvrant notre esprit, notre cœur et notre âme à son influence

Je me rends compte que cela doit sembler très ésotérique à quiconque ne s’est jamais vraiment intéressé à la culture religieuse. Mais ça commence à faire sens pour moi. J’ai rejoins il y a environ deux mois un groupe chrétien de discussion et de prière (organisé par La Chapelle, qui appelle ça des 5@7, même si c’est de 19 h à 20 h et qu’on ne boit pas une goutte d’alcool ¯\_(ツ)_/¯ ). Ces groupes sont vraiment sympas. TRÈS humains, TRÈS authentiques, on y parle des « vraies affaires » sans pathos, et toujours respectueusement, c’est riche et très nourrissant.

J’ai aussi commencé il y a trois semaines un cours de six semaines sur la vie chrétienne : qui est Jésus Christ, qu’est-ce que la Bible, qui est le Saint-Esprit, etc. Très sympa aussi. Les organisateurs sont très souriants, naturels, et ouverts à mes nombreuses questions, même si j’étais très remontée au premier cours… Il y a plusieurs aspects du christianisme que je ne comprends ou avec lesquels je ne suis pas d’accord, mais plus les cours avancent, plus je suis capable de respirer dans mon désaccord : de prendre ce qui me convient ou m’inspire et de laisser tomber le reste, ou essayer de le comprendre.

Tout cela me bouscule beaucoup, car je suis loin — très loin — de ma traditionnelle posture d’agnostique… Mais je sens que, si je ne fais pas cette expérience, c’est la colère et la frustration qui m’attendent. Je dois mieux comprendre ce Dieu dont j’ai tant entendu parler, et voir par moi-même de quoi il s’agit et comment me rapprocher de lui va m’aider à mieux vivre.

Ah oui, j’ai aussi commencé La Bible, quelles histoires!, qui aborde l’histoire de la rédaction de la Bible, en la remettant dans son contexte socio-historique. Disons que ça détonne sérieusement avec les cours sur la vie chrétienne de La Chapelle, qui présentent la Bible comme la parole de Dieu et même, quelle horreur, comme meilleure que les autres livre religieux tels que la Thorah ou le Coran.

Je suis déstabilisée, ça, il n’y en a pas de doute. Mais je suis quand même positive pour la suite. J’y reviendrai, j’espère avant trois mois.

Ma spiritualité en 2022, réconcilier bouddhisme et christianisme

Avis : cette publication va être négative, amère, échevelée, confuse, mais il faut bien que je commence si je veux en voir le bout. Mettre cela par écrit va m’aider – je l’espère – à y voir plus clair.

Mes livres de chevet…

En ce moment, je lis La Bible (d’auteurs multiples), Bouddha vivant Christ vivant (de Thich Nhat Hanh), Trois enseignements sur la méditation vipassanā (Satya Narayan Goenka) et Une année avec Thérèse d’Avila (un recueil d’extraits). On peut dire que je cherche Dieu 😉

J’étais assez motivée au retour de trois jours de bénévolat au centre de méditation vipassanā, début décembre. J’y ai retrouvé la même clarté et disponibilité d’esprit et de cœur en l’absence de conversations superficielles (small talk), d’ordinateur, de téléphone portable, de sucre, de musique, de drogue, d’alcool… Bref, dans cet espace sobre et silencieux, ce qui existe à l’intérieur de nous a suffisamment d’espace pour se déployer et ça fait un très, très grand bien.

J’ai trouvé mon séjour à la fois très agréable et pénible, comme d’habitude, mais j’ai réussi à ne pas me laisser emporter par ma colère. Et j’ai été émue aux larmes, le dernier matin, par mon souhait de plaire à un jeune homme.

Le deuxième jour, j’ai aussi trouvé, dans la petite bibliothèque du centre dédiée à Bouddha et à vipassanā (et à laquelle seulement les servants ont accès), un livre de S.N. Goenka que j’ai trouvé très inspirant : Trois enseignements sur la méditation vipassanā. Dans ce livre, Goenka y a des mots pour dire à quel point nous sommes composés de vide (la matière, après tout, est essentiellement composée de vide) et, donc, que s’attacher au moi et au je est non seulement souffrant, mais inutile. En somme, vipassanā nous invite à nous défaire de notre ego pour créer un véritable contact avec les autres, tous les autres.

En revenant de là-bas (et grâce aussi à mes conversations avec M.-J.L.), j’ai réussi à quelques reprises à méditer une heure en continu, ce qui ne m’était à peu près jamais arrivé en solo. J’ai même participé à une demi-journée de méditation vipassanā, pendant laquelle j’ai médité trois fois pendant une heure, avec bonheur.

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Alors, quel est le problème? Le problème, c’est qu’avec vipassanā, il n’y a pas de mots, mais seulement la respiration. Certes, il y a les discours de Goenka, et ses instructions, mais la technique de méditation elle-même nous invite à observer nos sensations physiques et à demeurer équanimes. C’est tout. Disons que dans l’angoisse, le doute ou la tristesse, ce n’est pas toujours suffisant. Parfois, ressentir la présence de Dieu me réconforte. Je me sens soutenue, moins seule.

Attention, c’est ici que l’amertume débute… Avec mon petit côté autiste, j’aime que les règles soient claires, que les directives fassent sens et que je puisse les respecter. Donc, avoir une pratique spirituelle qui va et qui vient entre vipassanā et protestantisme ne me convient pas vraiment. Mais… les chrétiens ne recommandent pas la méditation 😦 Ils ont peur de je ne sais pas trop quoi, leur amour et leur bonté universels ne sont apparemment pas assez large pour inclure la méditation ou même, pour certains, l’avortement ou l’homosexualité. J’ai malheureusement retrouvé la même fermeture dans mon groupe chrétien de discussion et de prière… Leur ignorance quasi-totale des pratiques méditatives ne les empêchait de les déconseiller… Mon ancienne collègue A.J.-C., qui fait partie du groupe, a publié sur sa page YouTube quelques vidéos sur la méditation que je dois aller voir… Mais je crains de ne découvrir qu’un discours négatif (je vous ai averti que j’étais amère…).

Bon, cette amertume et ces jugement ne sont guère chrétiens 😉 J’ai aussi été contente de trouver, un peu par hasard, le livre Bouddha vivant Christ vivant de Thich Nhat Hanh. J’avais souvent entendu parler de cet auteur, sans jamais le lire. Je suis contente de le faire enfin. Thérèse d’Avila, au contraire, ne m’inspire pas trop… J’aime sa naïveté, mais je trouve son amour Dieu beaucoup trop intense, ça ne me parle pas du tout. Et La Bible, eh bien… J’y reviendrai.

Je vous embrasse, merci de me lire 🙂

[Finalement, ma publication n’est pas si échevelée, confuse ou négative. Cool…]