Ma spiritualité en 2022, I

Commençons par deux extraits d’une prédication Daniel Décary, pasteur invité à La Chapelle, à un moment donné dans les derniers mois de 2021 :

Accueille les autres de la façon dont le Christ t’accueille : avec amour, humilité, douceur et patience.

Tous les chrétiens trébuchent, il n’y a personne de parfait, et c’est tout à fait normal. L’Église est un hôpital pour les pêcheurs, pas un musée pour les saints!

Et puis, et puis… je ne sais pas. Il se passe plein de choses dans ma vie d’un point de vue spirituel – je suis notamment retournée bénévoler trois jours au centre de méditation vipassana de Montebello – et je veux revenir depuis au moins deux mois sur la question que m’a posée Crevette de Mars au sujet du jugement. Je suis d’accord, mais pas complètement 😉 Et je me rends compte qu’une grosse part de mon ouverture à ma propre spiritualité vient de ma mère! Ma mère, que j’ai tant et tant critiquée sur mon blogue! Misère… Pauvre elle. Pourtant, c’est vraiment d’elle que je tiens cela.

Donc il se passe plein de choses d’un point de vue spirituel, mais je ne trouve pas le courage d’écrire sur mon blogue, même si je sais que cela m’allégerais l’esprit et m’aiderait à aller mieux. Mon public me gêne :p Et je sais, pour l’avoir essayé, qu’écrire toute seule dans mon coin, sans public, est encore pire.

Hum. Je sais qu’écrire toute seule dans mon coin, sans public, est encore pire. Hum… C’est une leçon de la vie, ça… Je vais essayer de capitaliser là-dessus : je sais, pour l’avoir essayé, qu’écrire sans public, toute seule dans mon coin, est encore pire.

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Ce n’est pas seulement un manque de volonté. Je cherche depuis quelques temps un exercice d’écriture qui m’obligerait, pendant quelques semaines ou mois, à écrire régulièrement sur mon blogue. Je pense que j’ai trouvé il y a un jour ou deux et dont je serai contente de vous en faire part… dans ma prochaine publication! À bientôt alors 🙂 Et bonne année 2022.

Les protestants en quelques mots

Je retrouve ce vieux brouillon ce soir, donc je le publie parce qu’il me parle. Je l’ai un peu retravaillé pour qu’il colle à ma vie d’aujourd’hui, mais très peu. Donc voilà.

Dans la religion protestante, on ne dit pas la messe, mais le culte. On ne prononce pas un sermon, mais une prédication. Et sur les murs n’affichent pas de Jésus ou de Marie mourant ou autrement, ce qui une GROSSE qualité pour moi, petite nature sensible et douce :p

Martin Luther posting his 95 theses on the church door in Wittenberg, Germany. Source : CNN.

Je me sens beaucoup plus à l’aise parmi les protestants qui, au final, se disent chrétiens et., donc, appartiennent à la même grand famille que les catholiques. Ils sont plus « Quaker », par contre, plus simples. Le pasteur est habillé comme nous, en civil, et il est à notre niveau, pas sur un piédestal. Ou alors, petit, juste pour que chacun puisse bien entendre et voir. C’est une personne comme moi, jeune, sans soutane, avec une famille, une vie, etc. C’est plus vivant on dirait, plus vrai.

À l’Église unie Saint-Jean, les gens qui prennent la parole utilisent ou non un micro, selon la force de leur voix. Tous ce qui est dit aussi par les pasteurs ou les « lecteurs » (je ne sais pas trop comment on les appelle) est aussi projeté simultanément sur un écran, ce qui facilite franchement la compréhension.

C’est un peu le même esprit de sincérité pas compliquée qui règne à La Chapelle (je me rends compte que je n’ai rien vraiment écrit sur La Chapelle, ça manque!), mais je ne sais sincèrement pas si cette église est catholique ou protestante. En tout cas, elle n’organise pas de messe, mais des réunions, et il n’y pas de Jésus morts sur les murs.

Enfin, il n’y a pas non plus d’hostie, bien que l’on puisse partager parfois un vrai pain et du vrai vin (jus de raisin pour les enfants et ceux qui ne prennent pas d’alcool). Bref, ils sont sympas ces protestants francophones! 🙂

Un jour, une question de Proust #28

Les faits historiques que je méprise le plus

Je suis contente que ce soit les faits que je méprise le plus, puisque j’hésitais entre deux :

    Tout a commencé avec les velléités de richesse et de domination des Européens. Je rappelle d’emblée que j’ai moi-même des origines françaises et que je ne renie pas ma lignée… 

    Bien sûr, ce ne sont pas tous les colons européens qui ont dévalisé et massacré des autochtones en arrivant au Canada ou aux États-Unis. Plusieurs sont tombés amoureux de femmes autochtones, ont appris leur langue et adopté leurs coutumes. Mais disons que plusieurs avaient le mépris facile et une avidité sans fond pour les fourrures, l’or, le tabac ou les forêts des indigènes. Pas moins de 90% de la population des Premières nations n’a pas survécu à l’arrivée massive d’immigrants européens sur leur territoire.

    Les autochtones avaient une langue, une culture et une histoire. Ils se déplaçaient, se soignaient, se logeaient et élevaient leurs enfants selon leurs valeurs et leurs coutumes. Ce n’était pas des sauvages (ni des Indiens, d’ailleurs). Mais c’est ce qu’on m’a appris à l’école 😦 Et j’ai honte d’admettre que, même s’il existe une cinquantaine de langues autochtones parlées au Canada, je n’en connais aucune 😦

    Les gouvernements canadiens successifs n’ont pas fait mieux : ils ont dépouillé les Première nations de leurs terres, de leur culture, de leur mode de vie… Jusque dans les années 1960, les autochtones n’ont pas eu le droit de vote au Canada 😦 Encore aujourd’hui, leur pauvreté est inouïe. Plusieurs n’ont même pas l’eau courante. Au CANADA. C’est d’une tristesse sans nom.

    En parlant de tristesse, que dire des ecclésiastiques de l’église catholique qui non seulement ont abusé d’enfants, mais nié que cela existait? Je suis sans mots… Déjà qu’ils avaient brûlé des sorcières sur le bûcher (c’est-à-dire des femmes savantes), condamné l’homosexualité, milité activement contre l’éducation publique… Ouf. Décidément, je ne partage pas les mêmes valeurs.

    ++

    24 heures plus tard, je me rends compte il y a un autre fait historique que je méprise : l’invasion de l’Irak par les États-Unis, sous de faux prétextes, à peine quelques mois après les attentats du 11 septembre. Aurgh.

     

    Un jour, un livre #30

    Mon livre préféré de ces douze derniers mois

    C’est sans contredit Chicago, de l’auteur égyptien Alaa el Aswany. Je vous ai parlé d’Aswany à quelques reprises au cours de ce défi, et c’est réellement mon coup de coeur de l’année (avec Mara et Dann de la Britannique Doris Lessing).

    Chicago

    Chicago, c’est l’histoire d’une communauté d’Égyptiens qui habite (vous l’aurez deviné) à Chicago. Ce qui surtout beau dans ce livre, ce sont les portraits très humains qu’Aswany dessine de ses personnages : on sent leur vulnérabilité, leurs rêves aussi grandioses que fragiles, leur destin qui leur échappe, parfois, malgré leurs efforts.

    Ce qui est beau dans ce livre, aussi, c’est la grande diversité des personnages. Ils sont tous Égyptiens de naissance et liés de près ou de loin au département d’histologie d’une université. Mais chacun a sa manière de voir et d’interpréter la religion, le sexe, la politique, les passe-droits, le devoir, l’Égypte… C’est beau beau beau de voir cette diversité, ces morales si différentes et, surtout, de voir les meilleurs se débattre avec des choix toujours difficiles. On réalise pleinement dans Chicago que les « bons choix » — les choix réellement humanistes — sont rarement faciles. Ils requièrent du courage et une certaine abnégation. Par contre, ils nous rendent heureux, parce qu’on a agit comme on le devait, comme un humain.

    Ça m’émeut beaucoup d’écrire tout cela, peut-être parce que je tente de faire de meilleurs choix, dernièrement…

    Ce qui est beau avec Aswany, enfin, c’est qu’il publie malgré la censure égyptienne. Dans son premier livre, J’aurais voulu être égyptien, il explique dans une longue préface les nombreuses embûches qu’il a rencontrées pour publier son bouquin. Même si les éditeurs aimaient beaucoup son manuscrit, ils refusaient de le publier par crainte des représailles du gouvernement. C’est réellement beau que cet auteur ose parler durement de cette Égypte qu’il aime tant et qui a tant besoin d’amour 😦