Trois jours avec M. au chalet

J’ai passé trois jours au chalet de mon oncle avec mon amie M.B. Deux mots sur ce chalet pour vous mettre un peu dans le contexte : c’est à 3 heures de Montréal, dans un lieu isolé, sans électricité. Évidemment, le réseau des téléphones intelligents ne s’y rend pas. C’est magnifique, mais ça peut être confrontant : sans téléphone, sans Internet, on est placé face à soi.

Disons tout de suite que je l’aime bien, M.B., et que je suis quand même contente de mon week-end. Mais ce week-end, cette amie a été réellement déconcertante. Particulièrement stressée et peu attentive, comme si elle ne voulait pas vraiment se laisser imprégner par ce lieu. J’ai réalisé le troisième jour vers la fin de la matinée que, si elle agissait de la sorte, c’est peut-être parce qu’elle manquait de repères sur cette terre qu’elle ne connaissait ni d’Adam ni d’Ève. Quand j’ai eu cela en tête, mes rapports avec elle se sont améliorés et j’ai eu un peu de plaisir… Mais, sinon, c’est surtout de la colère que j’ai éprouvée ce week-end. Bonne nouvelle : je suis arrivée à me dire et à me redire que ma colère ne dépendait que de moi et que c’était à moi d’agir pour être bien. J’y suis arrivée à peu près, en lisant mon roman plutôt que d’écouter M.B. (qui parlait essentiellement toute seule), en allant marcher seule dans la forêt (parce que M.B. ne voulait pas y aller) ou en m’assoyant dehors malgré la pluie. En écrivant cela, je me rends compte que j’aurais pu être encore plus centrée sur mes besoins. Cela aurait peut-être donné à M.B. l’espace dont elle avait besoin pour prendre ses marques et respirer… Qui sait? Ce n’est pas facile de rester zen tout en disant à l’autre : moi, j’ai envie de ceci et je vais aller de l’avant que tu me suives ou non.

La bonne nouvelle du week-end, c’est que j’ai réussi à ne pas être passive-agressive, c’est-à-dire à faire la gueule en espérant que cela amène M.B. à changer son comportement. Ça ne marche vraiment pas avec elle (elle a un détecteur infaillible, et très vocal 😉 ), et avec raison. Être passif-agressif, c’est très enfantin et ça déresponsabilise complètement la personne qui fait la gueule (plutôt que de prendre sur elle et d’agir pour aller mieux, elle attend que l’autre change). La meilleure option, bien sûr, aurait été d’exprimer au je mes sentiments et mes besoins. Mais je dois avouer que, même si j’y ai pensé, je ne sais pas trop lesquels de mes besoins n’étaient pas remplis ce week-end…

À suivre.

++

Ce matin, au lendemain de notre retour, j’ai plein d’énergie et je me sens bien. Je n’ai pas traîné au lit, j’ai fait cinq Saluts au soleil en me levant et j’envisage la journée de travail qui arrive avec sérénité. o_O Vivre ma colère sans accuser personne de sa présence a été vraiment salvateur!

 

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