C’est le bordel

C’est le bordel, je vous le dis. Juste écrire ce billet — lui trouver un titre — me demande un grand effort. Je suis à la fois heureuse et triste, j’ai de l’énergie mais je n’en ai pas, c’est le bordel. Ou c’est le changement, je ne sais pas trop. Je vais donc y aller en vrac, car j’essaie d’écrire un texte sensé depuis au moins une semaine et je n’y arrive absolument pas.

Je pense beaucoup à P., dernièrement. J’avais arrêté. Je ressentais pour lui surtout de la compassion : « C’est triste que tu veuilles t’isoler, mais c’est la vie. J’espère que tu pourras être heureux, un jour, pardonner et être heureux. » Là, je m’ennuie de lui. Je pense que je projette : j’espère voir en lui le changement dont j’ai besoin, moi.

Je pense aussi beaucoup à G.S. et M.-J.L., un couple de lesbiennes sympas, écolos, qui aiment la musique et le jardinage. Elles m’ont invitée plusieurs fois et nous avons souvent passé de belles soirées ensemble. Ça me semble possible de leur proposer une activité avec un mot un peu drôle, genre : « Avez-vous envie d’un peu de compagnie pour faire de la musique, jardiner ou boire du vin? » Ça fait au moins un mois que cette idée me trotte dans la tête, mais je n’arrive pas à leur écrire. J’ai peur de… D’être ridiculisée, je crois. D’être ridiculisée.

J’ai quand même écrit à mon amie d’enfance A.T., qui habite aujourd’hui à 5000 kms, à Vancouver, pour lui proposer un coup de fil. Et à J.C., qui habite en Suisse. J’ai aussi invité J.B. à aller au musée. Une copine me dit qu’elle parle de suicide…. C’est maintenant que je dois lui montrer que je tiens à elle, malgré ses défauts (qui n’en a pas?). J’ai aussi écris à L.C. pour lui dire que son silence m’inquiétait, et on doit se parler ce soir. Et il y a ma mère, aussi, avec qui je réussi mieux à parler sans crier ou m’énerver.

Au boulot, les choses se passent mieux. Je le vois dans le regard bienveillant de G., et dans la façon dont elle me parle de plus en plus. Dans le regard débordant de bonté d’A.J.-C. Dans l’attention que me porte V. Bref, dans les petits gestes et les petits mots de mes collègues me montrant que mes attentions, mon respect et ma sensibilité sont appréciés.

Parallèlement à tout cela, je manque d’énergie. La perspective d’aller camper seule à la baie de Fundy ne m’enchante guère. Oui, j’ai invité quelques amies, un peu à la blague, et elles ont toutes refusé. Je suis un peu jalouse de mes collègues, avec leurs deux ou trois enfants et leur vie de famille pleine d’animation…

Je remets sans cesse le ménage. Franchement, je vois à peine à travers certaines de mes fenêtres. Par contre, les plans pour mes rénos avancent. J’ai décidé comment je vais déplacer mes murs et mon escalier et j’ai de plus en plus hâte de concrétiser le tout.

Enfin, les rêves où je suis perdue ou dans un véhicule en dysfonctionnement sont revenus…

Bref, alors que certains indices me montrent que je vais mieux, d’autres me montrent plutôt qu’il y a encore du chemin avant d’être vraiment bien avec moi-même et avec les autres.

Je ne sais plus trop où j’en suis…

C’est toujours ce besoin de l’autre (clairement, je préférerais de beaucoup aller camper à deux), combiné à une forte, forte tendance à ne pas aller vers l’autre, à voir ses défauts avant ses qualités, à me dévaloriser et donc à choisir de m’isoler, à avoir l’impression de perdre mon temps, d’être jugée, de ne pas avoir droit au chapitre et de me fâcher…

Donc je ne sais pas trop… Est-ce un moment de conscience extrême qui me permet de voir plus clairement mes dynamiques? Cela me rapprocherait à la fois de qui je veux être tout en me montrant une image de moi-même que je n’aime pas? Le pire, c’est que je ne sais même pas quel outil utiliser pour continuer à progresser : refaire cet exercice de Montbourquette qui nous invite à améliorer notre estime de soi en nous engageant envers nos objectifs de manière positive? Ou comme ma cousine S., faire la liste des 10 petites et grandes choses que je veux accomplir, là, maintenant, et la mettre à jour au fur et à mesure qu’elles se réalisent? Ou méditer plus? Ou me mettre plus sérieusement au yoga? Toutes ces réponses peut-être, mais quand l’énergie manque…

Pas certaine de l’intérêt de ce post, mais au moins il est là et j’ai plus envie de faire ma vaisselle 😀 Bisous à tous.

9 réflexions sur “C’est le bordel

  1. Pingback: C’est le bordel, mais je m’y habitue – Je m'aime, maintenant

  2. Pour ma part, c’est quand je n’exprime pas un besoin ou un souhait qui peut être très banal, hein, mais que je mets de côté en me disant « Je ne vais pas déranger avec ça, ce n’est pas important ». Mais oui c’est important!! &%*& Je réalise que ça me bouffe de me taire, c’est incroyable! (c’est bien de te retrouver! 🙂

    J’aime

  3. Ça s’appelle l’énergie bloquée (par quoi ?) J’ai découverts le concept il y a peu. Avant je trouvais ça normal d’avoir des moments de moral bas et de remise en question

    J’aime

  4. Oui, je saiiiiis que c’est moins pire que je me l’imagine! Mais je ne suis pas à mon plein potentiel et je le sais. Je peux donner plus. Il faut « juste » que je trouve comment. (« juste » ça!)

    Aimé par 1 personne

  5. En lisant ce post on a pas l’impression que tu ne vas pas vers les autres… C’est normal de ne pas tout faire en même temps ! (et ton idée pour G.S. et M-JL n’est pas ridicule). Tu peux peut-être lister tes priorités dans l’ordre ?

    J’aime

  6. Lors de ma thérapie de groupe, on nous a fortement conseillé la pleine conscience pour se sentir mieux, avoir plus confiance en soi… Perso, je trouve que tu vas vers les autres… Bisous 🙂

    J’aime

Laisser un commentaire